Le 13/01/2021

Yvon Cléguer: " C'est trop long comme situation"

A la suite de Réné Vigouroux, aux cinq mandats entre 1980 et 2000, au Comité Départemental Olympique et sportif du Finistère, Yvon Cléguer, 62 ans, a toujours lié son engagement dans le sport et sa proximité. Ancien président du comité départemental du Finistère de judo, il briguera un cinquième mandat, aux élections de Mars 2021, en ses fonctions actuelles. Face à une situation inconnue, rendant incertaine et complexe la reprise du sport, le président du Comité départemental olympique et sportif du Finistère présente une image de l'instant, en plein dans ce deuxième confinement sportif, et aussi une visée sur l'avenir et clés du rebond.

Yvon Cléguer, président du CDOS depuis 2021, dans le Finistère.

" Nous ne sommes pas bien, comme beaucoup d'acteurs du sport. C'est très compliqué. Le défi à relever sera très important. Il faut rester globalement positif, c'est la nature même du sportif. Les clubs sportifs dans le Finistère ne sont pas globalement en danger financier. Le chômage partiel a permis d'empêcher une plongée financière. Ce n'est pas le côté financier qui m'inquiète, mais plus l'humain. Dans quel état seront les adultes et enfants, au moment de la reprise? Le sport, c'est un tout, mais c'est aussi un bien-être social et physique. Nous sommes dans une période, où nous ne parlons pas beaucoup de sport. On est face à une bombe à retardement. C'est plus sur la saison 2021/2022, que nous risquons de voir toutes les conséquences", assure Yvon Cléguer, le président du Comité Départemrntal olympique et sportif.

A l'arrêt complet depuis le 28 octobre, soit deux mois et demi maintenant, le sport amateur a payé un très lourd tribut, à cette deuxième cassure sanitaire. Sans doute nécessaire dans sa forme pour préserver la santé de chacun, elle nous met, cependant face à un vide, qui apparaît grandissant à chaque jour passé. " On voit les gens que ça leur manque. Ils tournent en rond. Je pense à toutes ces personnes âgées dans les maisons de retraite, qui avaient des séances de gymnastique douce dans la semaine, elles n'en ont plus. Les bénévoles dans les clubs, une large majorité a entre 60 et 75 ans et avait l'habitude de se retrouver en semaine, ensemble. Ils ont continué à se voir dans les premiers temps de novembre, pour faire différents travaux. Quand ils ont fini, faute à faire, ils ont perdu ce lien social tellement important".

Le gros point et chantier à venir est pour Yvon Cléguer, de retrouver et redonner la confiance. " On est face à quelque chose d'inconnu. Des fédérations importantes comme le Judo à titre national, ont perdu 30% de leurs licenciés en un an. Pour les sports individuels, il y'a des possibilités d'adapter. pour les sports collectifs, c'est plus compliqué. Si les Jeux Olympiques de Tokyo peuvent se disputer en août, ça fera du bien à tout le monde. L'ADN du sport reste la compétition. Un sportif rêve d'accéder aux compétitions et se donne les moyens de son dépassement et épanouissement. Nous sommes face à beaucoup d'incertitudes. Ca devient trop long comme situation".

Après une première visio, coordonnée par la préfecture du Finistère, en décembre, reconduite fin janvier, avec les acteurs des principales villes du Finistère, comités départementaux et acteurs des sports, le sportif finistérien se soude et échange pour anticiper l'issue de sortie. " Le plus dur est de ne pas avoir de délai, ni de visibilité. 30 à 40% des clubs sportifs du Finistère ont des salariés. Au CDOS, nous gérons directement 1.000 salariés répartis dans 250 clubs (2.300 au total dans l'ensemble du 29)"

Face à des nombreux défis, l'art sera aussi à recomposer et à aller vers des solutions nouvelles. " Je m'inquiète pour la survie de certaines disciplines, ou de clubs. Certains vont disparaître. D'autres vont très bien. Le comité handisport du Finistère n'a pas perdu de licenciés, par exemple. On est maintenant dans les annulations sportives de Mars. Il faut garder l'envie, ne pas se décourager, être dans une bulle positive. Retrouver la confiance aussi sera primordiale et même capitale. C'est le point central, à mon avis", conclut Yvon Cléguer.

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