Le 18/03/2015

Virginie Cueff. La reine de la piste


La vitesse est une épreuve forcément sans filet. Le moindre contre-temps fait perdre les dixièmes nécessaires à la performance. Tout est millimitré, cadré à l'extrême avec une adrénaline importante. Ce monde-là, Virginie Cueff le maîtrise parfaitement. Sixième de la vitesse par équipe avec Sandie Clair aux jeux olympiques de Londres 2012, la pistarde originaire de Gouesnou, est dans les toutes meilleures mondiales aux 500 mètres vitesse, discipline olympique. Focalisée sur Rio 2016, elle a toutes les chances d'être une des seules représentantes du Finistère aux prochains jeux olympiques. Chaque trimestre, en partenariat avec le site à nous la vie, jusqu'à l'été 2016, un arrêt images sera fait sur sa progression, ses envies et ses rêves de médaille.

Après la Brestoise Faustine Merret, en planche à voile à Athènes en 2004, Virginie Cueff, 27 ans, reprend le flambeau olympique pour le Finistère, dans la quête d'une médaille olympique. Originaire de Gouesnou, licenciée sept ans au BIC 2000 (Brest Iroise Cyclisme), elle façonne sa destinée sportive dans le cyclisme. La piste a vite été une évidence dans sa façon de s'intéressser aux courses sur route à l'adolescence. " J'ai combiné cyclisme sur route et piste, tout d'abord. En minimes et cadettes, je n'éprouvais pas trop de plaisir sur la route. Le seul moment où je vibrais réellement, c'était le sprint final, les 100 derniers mètres, où il fallait tout donner pour gagner"

Le constat était fait! L'inclinaison de la carrière définitivement tracée, la piste avec ces courbes et virages, représentait le terrain de jeu idéal pour faire ressortir ce caractère de championne. A 17 ans, les séléctionneurs nationaux repèrent tout le potentiel naissant de la Finistérienne. Le grand départ est fait pour Paris et son centre du sport, l'INSEP. Dix ans aujourd'hui d'une carrière bien remplie, qui l'a amené aux quatre coins du monde, avec dans son sablier intérieur, cette idée inlassable de faire tomber le temps, repousser les limites mentales et physiques de la performance. La jeune fille est douée, dès 2006/2007, elle monte sur un podium de la coupe du monde, à Sydney à la troisième marche en vitesse par équipe.

Elle multiplie alors les podiums dans la vitesse par équipe ou au keirin. Triple championne d'Europe d'affilée de 2008 à 2010 avec Sandie Clair en junior et espoir, la Finistérienne grimpe dans la hiérachie du cyclisme national sur piste. A 24 ans, elle est prête pour affronter ses premiers jeux olympiques à Londres en 2012. " Ma première grosse expérience! Le cyclisme sur piste est un sport peu médiatisé. Nous ne sommes pas habitués à avoir l'attention médiatique sur notre discipline. J'étais novice avec les yeux ouverts partout. J'admirais les autres sportifs. Avec le recul, j'ai perdu une partie de mon énergie et de ma concentration. Une chose est sûre, j'ai appris et je ne referais pas la même erreur à Rio de Janeiro"

Un travail quasiment au quotidien pour réaliser son rêve

Sixième par équipe avec Sandie Clair, 12ème en vitesse individuelle, Virginie Cueff ressort déçue par ses performances. Mais dans un coin de sa tête, la volonté d'aller chercher un résultat aux prochains jeux olympiques est une dominance. " Nous nous entraînons aujourd'hui sur le vélodrome de Saint-Quentin, où se sont tenus récemment les championnats du monde. Depuis 10 ans, j'ai cette même ténacité, motivation et régularité qui me permet de me battre contre le chrono. Nous devons encaisser un rythme élevé, avec deux entraînements quotidiens, six jours sur sept, 49 semaines dans l'année. C'est le prix pour monter sur les podiums olympiques ou mondiaux. Ca paraît des sacrifices mais nous sommes dans une passion. La fédération sur piste n'est pas riche. Je dois en parallèle convaincre des partenaires privés pour financer ma carrière. C'est un second travail au quotidien à faire. Je remercie toutes les personnes qui me soutiennent et croient en mon projet de remporter une médaille de bronze à Rio de Janeiro".

Saint-Quentin en Yvelines, avec les derniers championnats du monde (18-22 février) a confirmé la montée en puissance de Virginie Cueff. Devant des tribunes remplies tous les jours, elle a battu ses deux records dans ses deux distances de prédilection, la vitesse 200 mètres avec 10'96" au lieu des 11'01" et le 500 mètres, avec 33'92", abaissant le précédent record de 8 dixièmes (34'75"). " Dans notre sport, on ne compte pas en minutes ou en secondes mais en dixièmes. J'ai fini sixième meilleure mondial aux 500 mètres. Il me manque encore deux à trois dixièmes pour aller chercher un podium. La motivation s'est trouvée renforcée. Je ne lâcherai rien jusqu'au bout. Mon envie et mon rêve est de monter sur un podium olympique".

Au centre de Saint-Quentin, Virginie Cueff est dans les meilleures conditions, à un an et demi des jeux olympiques. Très attachée à ses racines, elle ne manque jamais d'aller saluer ses anciens clubs ou entraîneurs quand elle revient dans le cocon famillial à Gouesnou. Portée par son rêve olympique, elle est lancée à pleine vitesse dans sa quête de médaille.

Christophe Marchand

 

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