Le 03/12/2014

Elodie Le Calvé-Manach. Une énergie au service des autres

Le rôle de leader d'équipe est d'être concerné et concentré par une performance plus globale qu'individuelle. A 24 ans, Elodie Le Calvé-Manach, originaire de Gouesnou, bénéficie d'une forte maturité dans son sport et sa vie. Depuis deux ans et demi, elle est la capitaine du Brest Bretagne Handball. Un repère dans le jeu de son équipe, qui sert à huiler tous les rouages en interne et externe. Fortement impliquée dans sa ville, elle voue, depuis ses sept ans d'une passion pour le handball jamais remise en question. Avec une volonté évidente d'ouverture sur les autres. " Nous sommes des priviligiées, qui trouvons notre bonheur, dans celui de l'autre". Miroir de l'identité du club Brestois, elle incarne une fidélité pour un maillot et une ville.

Elodie Le Calvé-Manach, au premier plan, la capitaine du Brest Bretagne Handball. Crédit photo DR.

Ce samedi soir, le Brest Bretagne Handball jouera le troisième acte de sa saison 2014/2015, à l'Arena. Les deux premiers face à Bordeaux-Mérignac et Octeville/Mer ont donné la satisfaction de la victoire en édulcorant la manière. Face à Aunis La Rochelle, les filles veulent y ajouter un surplus d'ingrédients afin d'améliorer leur recette-maison. " Nous savons par expérience que pour bien figurer dans ce championnat de D2F, nous devons faire le plein à domicile", relève Elodie Le Calvé-Manach. 

L'ambition à moyen terme du Brest Bretagne Handball est de retrouver les cimes de l'élite Français. Ayant connu les années folles de l'Arvor 29, conclu sur un titre de champion de France et une coupe de la ligue en 2012, Elodie Le Calvé-Manach est le trait d'union entre ses deux périodes. Elle est restée fidèle à son club de coeur, malgré la rélégation en N1F et les sollicitations directes de plusieurs clubs. " Je suis très attachée à mon territoire. Personne ne voulait me croire en équipe de France junior ou espoir que je jouerais, un jour, en première division avec Brest. Le club jouait alors en 3ème division. A la base, je n'ai jamais envisagé le handball comme un métier. C'est ma passion. J'y joue depuis mes sept ans, après avoir débuté un an avec la gymnastique. J'ai grandi tous les échelons, à Gouesnou, mon premier club jusqu'à mes 14 ans, à Lesneven ensuite, pour être intégrée à 17 ans à l'équipe première de l'Arvor 29 en D2F".

Semi-professionnelle, jonglant entre les entraînements de la D2F, celui des petits, le travail dans les écoles (TAP, temps d'activités périscolaire), la vie de Elodie Le Calvé-Manach laisse peu de place à l'oisiveté. " Ce n'est que du plaisir de partager des émotions avec les gens. Je travaille aussi avec les handicapés avec une formation de STAPS, sport adapté et monde de l'handicap. Ce sont des gens formidables, qui donnent énormément de leur personne. De les voir fier de mon parcours me remplit de bonheur. Nous représentons une ville, un territoire et un département. Le groupe est d'un univers différent, avec des parcours et des cultures variés. Ca donne une très grande richesse à ce collectif".

C'est magique ce qu'on vit en ce moment!

A son poste de demi-centre, Elodie Le Calvé-Manach se doit de sentir constamment le pouls de son équipe, afin de se reconfigurer en plein vol, à de multiples reprises en match. A l'écoute des autres et de ses partenaires, elle admet avoir beaucoup appris dans l'attitude de l'ancienne demi-centre Macédonnienne, Julia Nikolic. " Cette joueuse m'a marqué par son caractère. Elle avait une telle force intérieure qu'elle en était redoutable. Plus que sa puissance, c'est sa manière d'être au quotidien. Elle ne lâchait rien. Quand une de nos joueuses recevait un tampon, elle en mettait un deux fois plus fort derrière. Encore aujourd'hui, je m'en inspire pour ma progression". 

Dans le même modèle, Elodie Le Calvé-Manach savoure le retour de son club, dans la lumière. Sans barrière, elle entend juste donner le maximum pour le bien collectif. " Je ne suis pas une joueuse avec un fort gabarit. Je me fonds dans le collectif. Il doit nous tirer toutes vers le haut. Je pense avoir un caractère Breton: trempé, têtu et obstiné. Tant que je n'ai pas obtenu ce que je veux, je ne lâche rien. Gagner ensemble dans un sport collectif est toujours la plus grande joie".

L'Arena, inauguré en grand pompe, le samedi 27 septembre, face à Bordeaux-Mérignac, est un joyau d'orfèvre, à ce niveau. Levier indéniable des ambitions du Brest Bretagne Handball, il est imbriqué fortement dans la nouvelle dimension du club. " Nous jouons avant à Lesneven, à Kerjezéquel, devant 1000 à 1.500 personnes. C'est magique ce qu'on vit en ce moment! Jouer devant 4.000 spectateurs est une émotion incroyable. On se sent privilégié, encore plus quand on se retrouve à jouer à l'extérieur devant quelques centaines de personnes. On ressent un engouement dans la ville. Nous sommes reconnues dans la ville. Ca fait plaisir à notre entourage (rires), à notre famille ou ami(e)s".

Bien dans son sport, bien dans sa ville, Elodie Le Calvé-Manach est parfaitement épanouie. Ca se sent et se lit sur son visage! Le collectif Brestois est en pleine construction, sous l'égide de Laurent Bezeau. La capitaine du Brest Bretagne Handball est au coeur de cette dynamique, prête à se mouvoir en cheftaine des parquets, pour défendre les intérêts sportifs de son club et de son équipe. 

Christophe Marchand

Samedi 8 novembre, Salle Arena, à 20h30:
Brest Bretagne Handball (2ème, 16 points) - Aunis La Rochelle (6ème, 14 points)

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