Le 18/07/2023

Les Raphalen, une dynastie au service du ping à Briec

Albert, Anthony, Alexis ( le neveu), Franck, Yohan, Pierre, Martin, Antoine, trois générations des Raphalen se succèdent à la Raquette club de Briec. Avec une boutade, ce n'est pas à Plonéour-Lanvern qu'il fallait baptiser la Halle Raphalen, mais à Briec, tant le vivier familial y est prospère et se transmet la raquette de génération en génération. De 73 ans, avec Albert, le père, toujours co-président du club, à Martin, 8 ans, le tennis de table fait partie intégrante de la vie quotidienne des Raphalen. Un pelérinage sportif qui les conduit automatiquement à la salle Colette Besson, descendant son escalier côté pour leur espace réservé. Ayant gagné des licencié(e)s, à la différence de beaucoup de clubs, à la sortie du Covid, la raquette club de Briec fédère par ces ancrages familiaux, dont le plus emblématique reste la famille Raphalen. 65 ans après, les techniques restent les mêmes, comme figées dans un grimoire, le vélo à l'envers, et le frottement sur la roue sans faire de bruit, ou la balle de ping sur le haut de la bouteille, en la faisant tomber la balle ( pas la bouteille) par la raquette. Des techniques loin de la robotisation des lancers réguliers, mais qui accélèrent l'apprentissage et la coordination raquette table.

Légende: Les Raphalen, D'Albert, 73 ans, à Martin et Antoine, 8 ans, trois générations à salle Colette Besson, à Briec, à la Raquette Club Briec. Crédit photos: DR

Ancré dans leur sport, ancré dans leur ville, malgré des premiers pas pongistes, à Ergué-Gabéric, cette amplitude des âges permet aussi de constater une valeur en baisse associative, au fil des âges, avec un côté compétition marqué de plus en plus. " Le côté humain s'étiole, le côté compétition est en train de prendre le dessus. Dès qu'on grimpe dans le classement, ça devient une aspiration. L'association, j'en reste persuadé, c'est d'abord un besoin et un plaisir de se retrouver. L'avenir des associations? Je suis inquiet, pas spécialement pour nous, car nous avons fait un bond de trente licencié(e)s après le Covid, dépassant même la barre des 100 personnes au club, mais je suis inquiet dans un contexte général. L'esprit des gens est tourné à la consommation, nous avons de moins en moins de bénévoles. Et on arrive dans des générations, où l'engagement associatif fait peur. Le mot bénévolat fait peur. Comme nous sommes de moins en moins nombreux à donner de notre temps, on se fait broyer par l'amplitude de travail", résume Anthony Raphalen, le président de la raquette club de Briec.

Mais la passion reste heureusement là, pour servir, pour faire apprécier le moment aux autres, cet esprit bénévole se fait dans le partage d'une communaué sportive associée. Comme si on se définissait aussi par l'association de son choix, celle où on y accorde du temps pour être avec des gens qu'on apprécie, et que pour beaucoup, on connaît depuis l'enfance. On se voit grandir, progresser, maturer, avec ce besoin de rendre en fait tout ce que le sport en collectivité nous a permis d'acquérir dans notre vie. 

" A Briec, au club, on sensibilise très tôt les enfants au tennis de table, avec un travail dans les écoles. A l'école publique Yves de Kerguelen, sur 50 enfants qui ont été sensibilisés au tennis de table, 10 ont signé une licence à notre club", reprend Anthony Raphalen.

Avec la table de tennis de table, indispensable, à la maison, adopté dès le plus jeune âge, avec une initiation, le dimanche matin, par Albert, le père, en personne pour les enfants, l'histoire se repète. Les fils, petits-fils ont eu les mêmes cours, les mêmes exercices. Le toucher de balle, la répétition, le bon frottement raquette/balle, ces artisans de la table, transmetteurs de ce savoir-faire de près de 70 ans, installant la dynastie des Raphalen, à Briec, la première génération est encore active, la deuxième est aux commandes du club, la troisième âgée de moins de 10 ans, est encore dans l'insouciance des premiers moments avec ce sport.

Très connu localement, multiplement titrés, avec un titre de champion de Bretagne élite C pour Franck ( aujourd'hui au Japon) ou pour Yohan au Finistère, l'histoire est un éternel recommencement pour cette famille briécoise, aux souches gabéricoises.

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