Le 26/05/2015

Julien L'Abbé, l'hymne à la joie

Qu'est ce qui rend la vie si attachante? Entendre un tel récit de quelqu'un qui a lutté dans l'ombre pour revenir et ressentir toute sa joie d'avoir offert le but libérateur en finale de la coupe du conseil général. Ecarté des terrains pendant huit mois, Julien L'Abbé, milieu offensif des Papillons Bleus de Spézet, a mis tout en oeuvre pour jouer cette fin de saison. Revenu en mars, en réserve tout d'abord et dans le groupe de la première, sur le dernier match, il a été le héros de tout un stade, quand sa frappe du pied droit, à la 86', trompa le gardien du Quimper Italia, Moussa Ba. La suite est une joie indescriptible, qui renoue avec le mythe d'Icare pour une paire de minutes. Sacré pied de nez au destin et une bouffée d'air pour un souvenir gravé à vie. Son but offre la première coupe du district à Spézet depuis 1987 (2-0).

Julien L'Abbé a donné le premier but à Spézet à la 86'

Les Papillons Bleus de Spézet sont de retour au premier plan. Pour connaître le club et ses membres, le plaisir n'est pas vain de les voir récompenser d'une joie simple de vibrer ensemble et leur attachement à offrir du bonheur à toute une commune de 1.800 habitants. La clé de leur victoire face aux invincibles du Quimper Italia est d'avoir crû que l'impossible était au contraire tout à fait possible. le Quimper Italia a imposé son jeu basé sur des individualités très au-dessus du niveau D1. Spézet a joué avec ses atouts en affichant une solidarité et une intelligence tactique. Ils ont refusé d'entrer dans le jeu des Quimpérois en les bloquant dans des zones-clés du terrain. Les locaux ne sont pas forcément allés les chercher très haut sur le terrain mais ils ont été suffisamment agressifs dès qu'un joueur visiteur se lançait dans des rushs balles au pied. L'entonnoir était placé au centre. Le Quimper Italia a trop peu utilisé les débordements ou le jeu en piston entre le latéral et le milieu offensif. A force que le match s'écoulait, les visiteurs sont devenus prévisibles dans leur jeu. Le mérite en revient complètement à Spézet et au plan concocté par le coach Hubert Castets, qui avait parfaitement préparé son affaire. " Nous ne voulions pas rentrer dans un match dans le match avec les Italiens car nous étions en-dessous. Le but était d'abord de contrer leur jeu pour exprimer le nôtre ensuite. Il nous fallait tenir en attendant notre tour. Les joueurs ont fait preuve d'une volonté extraordinaire pour y arriver".

Son (presque) premier match en équipe première de l'année

A travers cette dernière phrase, la marque de fabrique des Papillons, une équipe hyper-solidaire et sans faille, une bande d'amis qui fait tout ensemble, et qui serait prêt à aller au-delà de leurs limites sur un terrain, lié entre eux par un serment d'amitié. Observer le comportement d'un Romain Riou ou d'un Benjamin Grall, des tribunes, blessés pour ce match et habituels titulaires dans l'axe du milieu de terrain, était un sacré révélateur de la force unique de cette équipe. Ils bouillonnaient à l'intérieur! A chaque but, leur entrée de quelques mètrès sur le terrain, dénotait d'une volonté de partager avec l'équipe ce bonheur unique. Tout comme Julien L'Abbé qui a sans doute ressenti cette même détermination une grosse partie de la saison. A force d'acharnement et de volonté, il est revenu à temps dans la saison. " Je sors d'une grosse blessure, une double entorse à la cheville et un arrachement osseux. 40 séances de kiné, 8 mois d'absence, je n'avais joué qu'une partie d'un match de l'équipe première dans la saison. Je ne m'attendais pas à jouer aussi longtemps. La blessure de "Fax" (Fabrice Cochen), au bout de 15/20 minutes a tout changé. Il y'avait pas le choix, je devais tout donner. J'étais prêt physiquement. depuis mars, je fais les deux séances d'entraînements, le mercredi et vendredi", résume Julien L'Abbé. 

Spézétois de naissance, passé par Plonévez du Faou, les DC Carhaix, il a signé sa première licence à Spézet en 2011/2012 quand le club entamait sa complète transformation. Ces mois de galère l'ont grandi, forgé un mental qui doit devenir en acier. Il doit se servir de cette épreuve pour être un leader de cette équipe car du talent, il en a en quantité illimité. Le pur gaucher a marqué le but de la libération, à la 86ème minute, du pied droit. " Je suis à la reception d'un renvoi des Italiens sur un de nos coups-francs. Dès la frappe, je sentais que le gardien serait trop court. Après, c'est indescriptible. Tu te sens pousser des ailes. Le palpitant est à son maximum. Tu regardes autour de toi, tes partenaires, les gens dans le public, fous de joie. Ca te submerge! Cette coupe, ce n'est pas mon but ou celui de Jérôme, ça forme la marque de notre groupe. Nous la voulions tellement. Le dernier trophée du club dans cette compétion remontait à 1987. Il n'y a très peu de joueurs de l'équipe qui étaient nés". A 24 ans, Julien L'Abbé se rappella longtemps de ce dimanche 24 mai 2015. Vers les 17h15, sa saison a basculé enfin dans le bon sens. Un éloge à sa volonté et à sa déterminaton!

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