Même dans la même famille, il n'y a pas eu de cadeaux distribués, ce samedi soir, à Carhaix. Dans le derby qui a mis le feu au Centre-Bretagne, avec l'affluence de ce 4ème tour de la coupe de France, en Bretagne, avec 1.100 spectateurs au Karaez Park, l'entraîneur local des DC Carhaix, Jimmy Lesniewski avait réservé un accueil particulier à son beau-frère, capitaine du Rostrenen FC, Léo Le Panse. Il l'avait clairement identifié comme la mesure visiteuse, celui qui donne le tempo et la verticalité au jeu rostrenois. Il a même gagné ce qu'il a perdu en première mi-temps, c'est à dire qu'en mettant Dylan Le Doucen, à ses bottes, il a conservé un équilibre défensif solide, mais il a perdu cette avant-dernière ou dernière passe qui a empêché les DC Carhaix d'être dans autre chose qu'une conservation de balle sur les attaques placées. A la mi-temps, les deux entraîneurs ont été dans l'audace et l'envie de gagner le match. Ladislas Douniama ( FC Rostrenen) et Jimmy Lesniewski ( DC Carhaix) ont fait un choix similaire sans se concerter, en incorpant à leur effectif, un numéro 10. Côté Carhaix, Dylan Scieller, qui sera expulsé, fin de match, et à Rostrenen, Ladislas Douniama, qui a été dans cette intervalle entre la ligne du milieu et celle de la défense pour livrer cette dernière passe. A 32 ans, Léo Le Panse, un des derniers rescapés de l'aventure du 7ème tour de Rostrenen en coupe de France, en 2014/2015, a toujours ce toucher suave qui le distingue des autres, et qui rend le football simple et beau à la fois. Toute une subtilité qui n'est délivrée qu'avec des joueurs à sensibilité particulière dans les pieds et la tête.
Légende: Revenu à Rostrenen, en 2021/2022, Léo Le Panse y est le capitaine naturel, leader dans le groupe et sur le terrain où sa qualité technique fine de gaucher donne la mesure de son équipe.
Le Tensiomètre pour connaître la tension artérielle, le Pansiomètre pour connaître l'état de forme du Rostrenen FC. Ce joueur, Léo Le Panse, capitaine du Rostrenen FC, est le joueur clé de l'entre-jeu de Rostrenen FC. Surnommé les Blaugranas du Kreizh Breizh, avec un jeu qui se calquait sur celui du Barça, dix ans avant, avec Léo Le Panse, Glenn Dubois, David Perrot, Quentin Le Roux. Atypique à ce niveau, il faisait des passes courtes et du changement de rythme, pour dominer par le jeu leur adversaire.
Dix ans après cette heureuse parenthèse, Léo Le Panse est toujours celui qui garde ce jeu. Alors que beaucoup de trentenaires ont quitté le jeu, suite à la coupure Covid, Léo Le Panse est aussi resté pour guider au mieux cette prometteuse génération du Rostrenen FC, de leur transmettre le témoin dans les meilleures conditions.
" Beau match, grosse intensité des deux côtés, ça fait plaisir de jouer dans une belle enceinte. Le match se joue essentiellement sur des faits de jeu. Le gardien de Carhaix a été très bon. C'est l'homme du match clairement. Il y'a beaucoup de cartons, je l'explique par l'intensité du match qui a amené ça. Affronter son beau-frère, ça n'est pas commun, revoir Gwena Le Maux, qui fut mon coach-adjoint à Loudéac, m'a fait plaisir aussi. On ne demande que çà en tant que joueur amateur, de jouer devant un tel public. Dès le tirage, à Rostrenen, ou à Carhaix, ça a parlé du match directement. Je l'avais déjà connu lors de notre aventure en coupe de France, à Rostrenen, dix ans avant. C'est une belle expérience pour nos jeunes joueurs"
Passant par la GSI Pontivy, Plaintel Sports, Ploërmel, Loudéac,Léo Le Panse, originaire de Trémargat, est resté fidèle à Rostrenen comme un cordon ombilical à sa carrière finalement de joueur.
" J'aurai pu partir de Rostrenen, à l'intersaison, mais ce qui m'a fait rester, je sens qu'il y'a des jeunes accrochés au club. Ces jeunes avaient besoin de 2/3 joueurs de plus de 30 ans dans l'effectif. Avec Romain Caudal, nous voulons leur apporter notre expérience, être avec eux aussi dans leur progression. Nous avons senti une transition, après le Covid, que ma génération arrêtait progressivement dans les clubs. On s'aperçoit qu"il n'y a plus beaucoup de joueurs passés la trentaine qui continue à jouer, le dimanche. C'est du à quoi? Le dimanches n'est pas forcément le meilleur jour quand tu as une vie de famille. C'est pour ça que jouer sur des horaires comme ça, comme nous l'avons fait à Carhaix, c'est juste génial. On est peut-être face à une révolution qui doit se faire dans les instances, il y'a des formules à vite changer. Quand tu commences à avoir une vie de famille et des enfants en bas âge, ta vie change tout simplement. Il y'a quelque chose à travailler, ce match entre Carhaix et Rostrenen est aussi simplement un révélateur de l'attente des gens sur des derbys, des matchs à proximité géographique"
Battu 2-1 dans ce match du 4ème tour de la coupe de France, le Rostrenen FC retrouvera le gagne-pain du championnat, en allant chez un promu, ce dimanche, le CS Rospez. Défait par Pordic Binic sur le premier match (1-0), auteur d'un match nul face à la réserve du COB Saint-Brieuc, les Rostrenois voudront passer la première en championnat, ce dimanche.
" On a des supers jeunes. La chanrière centrale, ce soir, Basile Guennic , il a 18 ans, Charles Tassi Moale , il vient de Rennes Beauregard (R2). Il y'a matière à travailler. Le mental, c'est une grosse part dans le football. Les générations qui arrivent sont différente de la notre, on a eu un creux sur une génération, surtout dans le travail et la volonté de se faire mal pour l'intêret de l'équipe. Il y'avait une forme de nonchalence qui me gênait. Plus globalement, je trouve dommage que notre génération est arrêtée en masse, à la sortie du Covid. Il y'a un devoir quand même de notre part, de les accompagner au mieux. Nous avons beaucoup de nouveaux dans l'équipe, sur ce que je vois, l'état d'esprit est très bon et met du baume au coeur. Nous avons le potentiel pour aller chercher le bon groupe dans notre championnat", ajoute Léo Le Panse.
Chambré amicalement par le Kop Carhaisien, dès la première mi-temps par des répétitifs "Le Panse à la retraite", après sa partition jusqu'à son exclusion à la 75ème minute, ce type de joueur sur le terrain est un pur bonheur, car intelligent, élégant, et en même temps, se mettant au service du collectif, éloigné de toute forme d'égo, juste là pour transmettre et aider ses jeunes coéquipiers.