Le 17/04/2021

SOUVENIRS & NOSTALGIE. François Stervinou: le merlu frétillant du Stade Pleybennois

12 février 2016. Merlu: poisson qui ne remonte vers la surface qu'à la nuit tombée. Ses migrations sont dans l'ensemble connues, bien que quelques mouvements migratoires restent encore flous pour la communauté scientifique. La définition tirée de wikipédia sur un merlu possède des similitudes avec François Stervinou. Un joueur passionnément amoureux de football, qui cavale dans tout son couloir droit. Ses remontées dans la surface adverse au ballon tombé, parfois à contre-courant font très mal à une défense non avertie parce qu'il bat souvent son adversaire à la course. Ce samedi après-midi, au stade du Kerlidou, Pleyben (D1) joue son match le plus important en 43 ans d'histoire face au FC Lorient C (DSR). Sans peur et sans reproche, cette jeune génération ressentira le grand frisson des grands moments en ce début d'après-midi pour les 32ème finale de la coupe de Bretagne.

Extrêmement lucide et maître de ses mots du haut de ses 19 ans, François Stervinou possède dans son discours une vision réflechie de l'évènement avec l'envie de la jeunesse. Ce match-là, il le qualifie de moment le plus important pour toute sa génération. " Pour la plupart d'entre nous, nous n'avons jamais connu des matchs face à des équipes de ligue. A l'exception de Nicolas Lennon, qui nous apporte son calme et sa sérénité, la moyenne d'âge est très basse. Notre force est notre amitié extrême sur et en dehors des terrains. On s'apprécie tous dans cette équipe. Nous avons perdu nos leaders à l'intersaison comme Lionel Treussard, Guillaume Le Morvan ou Eric Cozien. Le pire dans ce match est qu'on prenne une raclée. On fera le maximum pour qu'il y'ait du spectacle. On part pour gagner. Autrement, autant que Lorient s'évite la fatigue d'un déplacement. Pour les gens qui viendront voir le match, on veut donner une belle image de joueurs-clubs qui donneront le maximum. Depuis qu'on a passé des paliers au cours de la saison, on s'entend encore mieux. Nous avons appris de nos erreurs".

Les gens avec qui je joue me font sentir bien dans le football et dans ma vie quotidienne

Encore en équipe réserve, l'an dernier, en D2, François Stervinou, formé au club, avait été un des héros du tour précédent face à l'Hermine de Concarneau, auteur d'un doublé dont un dernier sur une course de 40 mètres dans le dos de son défenseur. Avouant lui-même qu'il joue la meilleure saison de sa carrière, il ne rate pratiquement jamais un entraînement. " Le football est ma passion. Le sport aussi car quand je ne fais pas de football, je vais courir ou faire du vélo. Quand j'étais en stage en Espagne, en Catalogne, j'avais vu le FC Barcelone - Bayern Munich en demi-finale de la ligue des champions (0-4) ou encore le dernier match de Xavi Hernandez au Camp Nou. Le football, ce sont des émotions fortes. Ma meilleure saison, je la dois à mes coéquipiers. Les gens avec qui je joue me font sentir bien dans le football et dans ma vie quotidienne. Je me sens important car ils me font sentir un joueur important. Je marque bien plus cette année avec un tel état d'esprit. La preuve? Mon but contre l'Hermine Conarneau. Je ressens des crampes en pleine course mais je ne devais pas lâcher vis à vis du groupe. Je la mets au fond et après, je sors car j'en pouvais plus". Face à une affluence sûrement élevée, François Stervinou a hâte d'arriver au jour J " C'est vraiment un superbe match à jouer. Jusqu'à présent, mon plus gros match fut contre Spézet. On courra après le balllon mais on jouera à fond. La motivation sera forte. Il faudra entrer bien dans le match. C'est le plus gros match de toute notre génération. On détient le record du club en coupe de Bretagne. C'est notre bonus mais on veut continuer l'aventure et se qualifier en 16ème de finale".

Son entraîneur, Claude Louarn ne tarit pas d'éloges sur le comportement de son jeune poulain. Lui-même dans un rôle similaire, à la fin des années 70, au Stade Quimpérois (D2), le coach Pleybennois le qualifie en ces termes. " Un jeune homme très intelligent. On a affaire à un vrai passionné de football qui est toujours à l'entraînement et qui prévient quand il est retenu par son travail. Il vit le football comme on le vivait 40 ans avant. Ce qui me plaît le plus chez lui, c'est sa volonté d'apprendre et de progression. Il ne se contente pas de ce qu'il a mais il a une exigeance de progression et s'en donne les moyens". A 19 ans, François Stervinou est le leader d'une génération, au même titre que Jérémy Spriet, Yoann Le Stum ou Alexis Goas. Ce samedi, ils veulent plus que jouer un 32ème de finale de coupe de Bretagne, ils voudront marquer à l'entrée sur le terrain, l'histoire du club en réalisant l'exploit de faire tomber la meilleure équipe de DSR en Bretagne.

Christophe Marchand

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