Le 18/01/2015

Vincent Richetin. Le porte-bonheur de l'US Concarneau

Compter sur un Vincent Richetin dans son effectif en coupe de France, est presque synonyme de tomber sur un trèfle à quatre feuilles dans son jardin. Un vrai porte-bonheur! A 29 ans, l'accélérateur d'idées du jeu Concarnois jouera pour la quatrième fois un 16ème finale de la coupe de France, le premier sous le maillot Concarnois. " La coupe de France, c'est magique! On donnera tout pour passer ce tour!". L'union sacrée entre les forces de l'US Concarneau sera une force motrice pour passer ce fameux rubicon à ce stade de la compétition, ce mardi soir, à 19h30, face à Dijon.

Vincent Richetin, le droitier au toucher d'or de l'US Concarneau. Crédit photo: Christian Rose

Vincent Richetin est un artiste, capable de jouer sur plusieurs rythmes, sur un terrain. Il sait parfaitement quand accélérer ou temporiser avec le ballon. Ce don n'est pas donné au premier venu. Il en est même assez instinctif et issu d'un réflexe Pavlovien, quand il s'agit d'enrouler ses centres entre le gardien et les six mètres. Ayant fait toutes ses armes de jeune footballeur au Stade Brestois, de ses 6 ans à 21 ans avec un contrat professionnel d'un an au bout, il a croisé tout de suite, la route de l'US Concarneau, après ses 15 ans au Stade Brestois, sur un appel de Serge le Dizet. " Quand Nicolas Cloarec m'a contacté à l'intersaison, je n'ai pas longtemps hésité car je connaissais le club, son fonctionnement, les joueurs pour y avoir déjà joué. J'étais resté un an avant de poursuivre à Plabennec, deux ans, puis Beauvais dans l'Oise, et un retour sur Plabennec. J'assume tous mes choix. On ne sait qu'après s'ils sont bons ou mauvais de toute façon. Une carrière passe très vite. J'arrive à 30 ans, cette année et je ne l'ai pas vu passer. Je prends ce qu'il y'a à prendre. Le football reste une affaire de passion et d'amitié entre collègues. Et à l'USC, il n'y a pas de clans, on s'entend tous très bien en dehors du terrain".

Ce talisman en coupe de France n'en est pas à son premier coup d'éclat. Avec les blanc et rouge de Plabennec, ils se sont offerts quelques beaux scalps au stade de Kerveguen, notamment en faisant tomber le Stade de Reims en 32ème de finale (1-0, Janvier 2011, 15ème en Ligue 1), ou encore Nice (2-1, janvier 2010). A l'extérieur, cette furia Nordiste des Richetin, Coat, Mottier, Abiven, Kerbrat a aussi balayé quelques jolis noms comme l'AS Nancy Lorraine, en 16ème de finale, battu en 2010 à Marcel Picot (0-2). En dix ans de carrière, Vincent Richetin présente un ratio atypique de performances en coupe de France pour un joueur amateur. Presque en habitué à cette table des rois aux 32 convives, il savoure ce moment. Peut-être encore plus à l'approche de la trentaine. " Je souhaite à tous joueurs amateurs de vivre de telles aventures sportives et humaines. C'est extraordinaire de voir une foule heureuse. On se sent privilégié! Donner de l'espoir aux gens de penser que c'est possible. Beaucoup de spectateurs, ce mardi seront des connaisseurs de football. Il y'aura beaucoup de joueurs des clubs au alentour et sans doute des joueurs que nous avons éliminé dans les tours précédents comme ceux du Quimper Italia. On joue pour eux aussi!".

Il a cette capacité d'être décisif et de marquer à chaque fois

Les exemples de clubs amateurs, qui se sont forgés une solide réputation et une sympathie spontanée populaire sont nombreux, à commencer par le spécialiste made in coupe, l'US Quevilly, traversant les âges des années 60 avec les Horlaville et Leroy jusqu'à sa finale face à Lyon en avril 2012 (0-1) ou encore Calais face au FC Nantes en 2000 (1-2). " Ca arrive une fois tous les 10 ans ce genre d'aventure extraordinaire. Nous n'en sommes pas là. Nous devons rester à tout prix humble et serein. On prend les matchs un par un, sans tracer des plans plus lointains. Face à Niort, nous n'étions pas du tout favori. Nous avons réussi à gagner en étant très solidaire sur le terrain et en montrant une envie pour passer. Face à Dijon, j'y crois fortement. Nous avons ressenti une fatigue physique et mentale, samedi dernier, en championnat, face à Pontivy. Les Dijonnais sont 2ème de la la ligue et largement favoris sur ce match. Après la coupe, c'est un match couperet sur 90 ou 120 minutes. Ce que tu as fait avant ne compte plus, le plus important est ce que tu fais sur le moment du match pour gagner".

Le dynamiteur du côté droit de l'US Concarneau prépare soigneusement ses munitions dans son soulier droit pour mettre à mal la défense Dijonaise.  " Il revient aussi au club. Comme Thomas Coty, il nous vient de Plabennec. C'est une grosse satisfaction sur son début de saison. Il a cette capacité d'être décisif et de marquer à chaque fois. Il a une grosse envie dans le jeu. Vraiment une très bonne recrue. Depuis le départ de Ludovic Saline, nous avons piétiné pour le remplacer sur son côté droit au poste de milieu. Vincent présente la meilleure alternative. Il offre une diversité à notre jeu et propose des solutions différentes tout en étant efficace, sans dénaturer le jeu collectif", soulignait son coach, Nicolas Cloarec. Le porte-bonheur de l'US Concarneau jouera un rôle encore décisif dans une performance des siens. Pour tous amoureux du jeu, ce joueur ne peut laisser indifférent car il a ce toucher et une dextérité dans le geste, qui peuvent faire la différence sur chaque prise de balle. 

Christophe Marchand

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