Le 17/10/2016

Alexis Araujo: le lutin aux pieds d'or émerveille Guy Piriou

Etre applaudi par son propre public est un acte apprécié de tout joueur. Marqueur d'une reconnnaissance, une estime et une appartenance à un club, le joueur y est évidemment largement sensible. En revanche, quand le contexte sort de cette normalité pour saluer la prestation d'un élément adverse, c'est le signe que les spectateurs se sont régalés face à un acteur peu commun dans leur championnat. A 19 ans, Alexis Araujo, prêté par le Lille OSC, a subjugué les 2112 personnes au stade Guy-Piriou et gagné l'estime de ses adversaires. " Je pourrai dire que j'ai pris le bouillon face à ce joueur quand je le verrai à la télévision", résumait Guillaume Jannez, le capitaine de l'USC dans les colonnes de Ouest-France. Un avis partagé par son compère, Romain Cabon, qui le qualifiait de très bon joueur. Le mimétisme avec Ludovic Giuly est frappant en lui souhaitant la même trajectoire.

Pascal Olmeta, le gardien corse de l'Olympique Lyonais (1993-1996), arrivé après une carrière 15 ans de professionalisme, à Gerland, avait affublé Ludovic Giuly, à 19 ans du sobriquet de " speedy gonzalez". Ce surnom lui était resté une bonne partie de sa carrière. Alexis Araujo présente des similitudes à Ludovic Giuly, à commencer par avoir grandi tout proche de son club formateur. Chasselieu, proche banlieue de Lyon pour Ludovic Giuly, Tourcoing, périphérie de Lille pour Alexis Araujo. Au LOSC depuis ses cinq ans, Alexis Araujo en est à son deuxième prêt en national, après celui de l'an passé à Boulogne/Mer. Il est de ces joueurs qui donnent envie aux autres de regarder du football au stade. Un sens de gravité très bas, des dribbles instinctifs et une zone d'activité grande, qui l'amène à dézoner en match, de son aile droite. On devine même sa constance d'avoir vouloir prendre l'intérieur de Maxime Toupin, le latéral gauche usciste, pour jouer le duel face à la charnière centrale concarnoise. " Tout le monde a fait la différence. J'ai eu des superbes ballons pour le 2ème et le 3ème. C'est mon jeu de provoquer balle au pied. On restait sur trois défaites. Notre objectif n'était pas de perdre chez le leader, à Concarneau. On voyait qu'on prenait le dessus sur Concarneau. On est une équipe jeune. Je progresse. Comme je suis petit, j'ai un centre de gravité très bas. C'est difficile de me prendre un ballon. Il faut que j'utilise mes qualités les plus fortes".

En éliminant Guillaume Jannez sur le deuxième but, après un crochet intérieur/extérieur, suivi d'un centre en retrait, et un pénalty provoqué en devançant la sortie de Ivan Seznec, Alexis Araujo a fait la différence à Guy-Piriou. Son activité inlassable a transparu. Pourtant, son entraîneur, Didier Santini ne voulait pas sortir un joueur du contexte de cette victoire, plus le fruit d'un collectif que d'un individu. " Toute l'éqipe a fait son match. Alexis Araujo a été blessé, il est bien revenu. Il a encore beaucoup de choses à apprendre, à travailler. Le don de soi, la passion, la folie qui met, c'est ce qu'on attend. Il n'était pas là à Béziers. Ca nous a manqué. Alexis, les trente premières minutes, il a eu beaucoup d'occasions et il en a raté aussi. Il lui manque encore cette justesse technique mais dans quelques années, on parlera bien de lui" 

Dans son profil d'ailier hyper-vif, à la taille d'1,59 m, il évoque des profils comme le Portugais de l'AS Monaco dans les années 80/90, Rui Barros, ou encore géographiquement proche en restant dans le Nord, celui de Georges Lech dans les années 1960, autre Ch'ti de talent à la carrière malheureusement écourtée ou de Eden Hazard, l'international belge formé au Lille OSC. Comme tous les observateurs ébahis, ce samedi après-midi, Alexis Araujo a conquis sur ces gestes purs de footballeur tout un stade de connaisseurs, à Concarneau. La suite logique serait de le voir à plus haut niveau dans les années à venir.

Christophe Marchand

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