Ce surnom de casque d'or réservé dans le sport, à l'Hongrois, vice-champion du monde 1954, Sandor Kocsis ou au rugbyman français, Jean-Pierre Rives resplendit aussi pour le Concarnois, Herman Koré. Son coup de casque, à l'heure de jeu, a donné la victoire à Concarneau sur Avranches. Dans la détermination, dans la générosité et la qualité de jeu, les Thoniers ont franchement fait un très bon match, à ce stade épuisant de la saison, juste avant la mini trêve hivernale. Face à 2018 spectateurs, le Lynx a encore rugi au coeur de la surface. A 31 ans, Herman Koré possède un mental à tout épreuve. Pas le premier choix de Nicolas Cloarec à ce poste d'avant-centre, en rotation sur le banc, mais à chaque fois, il aime à bousculer la hiérachie établie en se fixant une conduite intérieure saine: ne jamais mettre en difficulté le groupe et l'aider à apporter une variété différente en attaque.

Concarnois depuis 6 ans, Herman Koré, 31 ans, reste ce joueur spécial dans une surface de réparation.

Le seul bémol apporté à cette partition réussie de l'US Concarneau est un manque cruel d'efficacité offensif dans le dernier geste. Dans ces 90 minutes, les Thoniers ont tout fait pour se rendre le match facile mais seul le geste final, si important dans le football, n'a pas été bon. Autrement, un régal dans la variété offensive, avec deux pistons de couloirs, abreuveurs de centres, avec Vincent Richetin et Ludovic Saline, un axe au mileu solide et complémentaire, avec Mäel Ilien et Guillaume Gégousse, une charnière centrale aussi dure à prendre à défaut, des latéraux faisant très peu d'erreurs et un gardien volant à sa surface de réparation, prompt dans les sorties. L'US Concarneau n'est décidément pas leader du national par hasard. 

En rotation offensive, Herman Koré reste ce joueur spécial capable d'apporter une âme supplémentaire à l'équipe. A l'aise sur des terrains boueux, où sa puissance et sa capacité à jouer du corps de l'adversaire pour protéger sa balle est instinctive. Malin en plus, le Lynx concarnois, qui sait se placer dans une surface. " Sur le but, j'ai dit à Guillaume Gégousse de la mettre au deuxième, Guillaume Jannez partait au premier, et je devais rester dans une zone au second poteau. Il fallait s'engager. Après, le ballon, je la prends moitié du front, moitié de l'oeil. Ca a fait un peu mal sur le coup. Un mal pour un bien".

Aujourd'hui, on va retenir la victoire grâce à un travail d'équipe

Comme face à Niort, en coupe de France, où son slalom tout terrain avait fait lever les 5500 spectateurs en janvier 2015, Herman Koré a refait le coup en fin de match contre Avranches. Un rush de 30 mètres, conclu par un service pour Saïd Idazza, qui enlevait trop sa frappe à la 88ème minute. A voir la rage de l'entraîneur concarnois, Nicolas Cloarec, sur son banc de touche était révélateur d'une équipe qui avait gâché beaucoup trop de munitions, dans cette rencontre. " Sur la deuxième opportunité, j'ai un manque de lucidité. J'étais fatigué et j'ai préféré la donner à Saïd car je ne me sentais pas la fraîcheur d'aller au bout. Aujourd'hui, on va retenir la victoire grâce à un travail d'équipe. J'espère avoir donné un signe que le coach peut me mettre un peu plus. Il m'avait dit que je n'avais pas été bon lors de la dernière journée. Il avait raison. Je n'avais pas été bon. Aujourd'hui, j'ai raison (rires)".

Remarquable sur cette poule aller, pour un groupe, qui n'a pratiquement pas coupé en quatre ans (en raison des parcours historiques en coupe de France), l'US Concarneau passera l'hiver au chaud, avec au pied du sapin, une première place en national. La colonne vertébrale de l'équipe répond toujours aussi bien, renforcé par l'orgueil des remplaçants. Celui de Herman Koré est immense. Il faut toujours le prendre vers son côté positif car cette force exceptionnelle en lui lui a servi de moteur dans la vie pour aller chercher toujours plus haut et dépasser son destin original de gamin ayant grandi à Abidjan en Côte d'Ivoire.

Christophe Marchand

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