Premier sur la poule aller, au sortir de leur victoire sur Avranches à la mi-décembre, l'US Concarneau s'est mise à rêver d'aller chercher le deuxième échelon national, en mai. Quatre mois après le satisfecit de la phase aller, le mirage d'une montée en ligue 2 a été effectif sur les dernières journées. Les cinq dernières défaites en championnat sur les journées 30 à 34 émettent un essoufflement collectif associé à une grande fatigue nerveuse et physique. La bonne vertu atypique d'un groupe composé de 70% joueurs en activité professionnelle et 30% sous contrat, n'a pas tenu la durée d'une saison. Comme exprimé par Nicolas Cloarec, au carré bleu (l'endroit des partenaires économiques du club). " Nous savions la distance à parcourir dans ce marathon mais comme nous étions promus, nous n'avions pas les temps de passage". L'US Concarneau s'est endurci au cours de cette saison. Pleine d'espoir au début, elle se finit dans la douleur. Onzième au classement final, sa plus mauvaise place depuis la 1ère journée, l'USC aura tutoyé les étoiles. Elles sont devenues filantes pour les fileurs concarnois dans cette glissade des deux derniers mois.
" Nous avons toujours tendance à dire qu'on apprend beaucoup plus dans les moments difficiles d'une saison. Un recul doit être pris. Nous avons une poule retour à analyser en profondeur pour prendre les bonnes décisions et repartir du bon pied la saison prochaine. Nous avons avancé avec un rythme de champion sur la première saison et sur un rythme de relégables sur la deuxième partie de saison. Où se situe la vérité? Tout n'est pas à jeter mais aujourd'hui, il faut admettre que nous n'avons pas été à la hauteur sur les quatre derniers matchs des attentes. Je peux comprendre qu'à partir que nos espoirs se soient envolés, un ressort a été cassé. Sur cette fin de saison, nous avons été indigne de notre saison. Dans le comportement, dans l'attitude à avoir, pour être à la hauteur de cette division. C'est très riche d'enseignement", émet le coach conarnois, Nicolas Claorec.
Eliminé par le Stade Lavallois au 7ème tour de la coupe de France (2-1, ap), l'US Concarneau s'est focalisé contrairement aux autres années entièrement sur le championnat depuis la mi-décembre. Un sentiment inconnu par rapport aux trois dernières campagnes exceptionnelles dans cette vielle dame (quart de finale contre l'EA Guingamp en 2014/2015). Pourtant, la fin de saison 2016/2017 laissera comme un goût amer en bouche. " C'est aux joueurs de s'approprier les matchs. Qu'il n'y ait plus d'énergie, c'est une chose, mais après, il y'a des procédures qui ne sont pas respectés comme défendre ensemble, être ensemble, ce n'est plus le cas. J'espère qu'on ne paiera pas cette attitude quansd on croisera des entraîneurs, des équipes ou des présidents de clubs qui descendent. Nous n'avons volé aucun des points"
Créteil aura signé avec une défaite la fin des espoirs de ligue 2 de l'US Concarneau, le 28 avril 2017 (1-3). Le dernier mois a été pénible pour une équipe démobilisée sur les quatre dernières journées. Cette différence d'attitude entre deux courbes de performances est une constante sur les trois dernières saisons de l'US Concarneau. A l'instar des deux autres saisons, les Thoniers peinent et perdent toute essence dans le moteur au printemps avec un jeu trop stéréotypé pour percer les blocs défensifs adverses. Sans cette fougue et ce fighting-spirit, l'US Concarneau n'a pas les armes pour sortir de ce rôle où ils sont passés en expert. Cette capacité à jouer sur plusieurs registres n'est pas encore dans l'ADN de cette équipe. " L'analyse est faite. A partir du match de Créteil, nos derniers espoirs d'accession se sont envolés. Il y'a eu une retombée nerveuse de tout ça. Nous avons offert à Créteil, à Epinal, à Avranches, à Pau leur maintien. Heruesuement qu'on avait de l'avance. Sur cette semaine, nous avions allégé les séances. Nous ne nous étions entraînés que deux fois donc ce n'était pas un problème de fatigue physique, ce soir, face à Pau. C'est plus un problème de vouloir. Nous aurons une réunion de travail, lundi avec le président, pour voir quelle stratégie sportive et financière nous mettrons en place pour la saison prochaine. C'est évident que tout n'est pas à juger sur aujourd'hui. L'analyse de la poule retour doit nous rendre très humble sur notre niveau"
Apprendre de ses erreurs devient une formidable opportunité pour grandir sportivement et humainement. Cet échec de la fin de saison est à relativiser sur un exercice réussi. L'US Concarneau comme le rappelle Jacques Piriou, le président thonier, c'est 1.800 spectateurs de moyenne aux matchs à Guy-Piriou, la 2ème meilleure affluence en moyenne sur Foot + et Canal + sport sur le championnat National. Le potentiel reste indéniable. Il reste à effacer ces défauts aperçus, sur cette poule retour. En gommant plusieurs éléments et en revenant à la recette de base du succès agrémentée de quelques ingrédients supplémentaires nouveaux à apporter et façonner, l'US Concarneau sera en mesure un jour de s'aligner pour une éventuelle montée en ligue 2. " Tout le mode doit se remetrre en question. Moi y compris. Tout n'est pas à jeter aux chiens. En début de championnat, nous cherchions quatre adversaires à laisser derrière. L'objectif est atteint. On s'est pris au jeu de quelque chose d'inaccesible pour nous. Pour l'instant du moins. A nous de travailler pour que tout ça devienne crédible. La deuxième partie de championnat doit nous interpeller. Le comportement sur les quatre journées n'est pas acceptable par respect à cette division du National", conclut Nicolas Cloarec.
Christophe Marchand
