Le 14/04/2021

SOUVENIRS & NOSTALGIE. Jason Kikonda, le N'Golo Kanté Concarnois

13 février 2019. En seulement trois matchs avec l'US Concarneau, ses premiers en National, Jason Kikonda, 22 ans, a donné un renouveau total au milieu de terrain concarnois. Désigné meilleur joueur par les supporters de l'US Concarneau, sur la dernière victoire contre le Stade Lavallois (1-0), il a été éclatant et stupéfiant de facilité pour ses premiers rendez-vous avec cette nouvelle division. Par son style de jeu, son parcours, la ressemblance avec le milieu de terrain champion du monde 2018, N'Golo Kanté peut être une amorce de rapprochement pour ceux qui ne l'ont pas encore vu jouer, sous le maillot concarnois. En saisissant l'opportunité d'un départ du Vannes OC (N2) au mercato hivernal, son adaptation a été faite en express, côté thonier. A peine arrivé, il semble être indispensable à l'équilibre de son équipe. Un fait rare et bluffant pour un joueur au parcours tortueux et combatif.

Jason Kikonda, à peine arrivé, et déjà très précieux dans l'équilibre d'équipe concarnoise.

" Il n'a rien à faire à ce niveau", déclarait son entraîneur, Benoît Cauet, aux journalistes du Ouest-France et Télégramme, suite au match, ce vendredi soir, contre Laval (1-0). Quelques mots qui en disent long sur ces premiers pas concarnois. Un des traits de son caractère, qui se distingue de Jason Kikonda, est sa recherche de la perfection. " Personnellement, je n'étais pas trop content de mes trois premiers matchs à Concarneau. Je dois encore faire plus pour l'équipe". Absolument surprenant pour un joueur qui pourrait verser dans une auto-satisfaction légitime sur ses premières excellentes prestations dans l'entre-jeu concarnois. Egalement manifeste, sa soif d'apprendre, et son ouverture au groupe. " Dès les premières séances, je me suis senti comme à la maison. Le mercato d'hiver n'est pas la période les plus faciles pour un joueur quant à un changement de club. Si mes débuts ont été réussis de l'extérieur, je le dois à mes coéquipiers. Je n'ai pas ressenti d'ondes négatives dans mes premières semaines. Avoir un entraîneur qui a joué au même poste? C'est clairement un atout. Benoît Cauet m'a dit des choses sur mon jeu sur lesquelles je n'avais jamais réalisé, ni pensé. Dans le jeu dos au but, les remises, ça me sert à varier mon jeu".

Une certaine fraîcheur d'esprit vient de ce parcours cabossé pour le haut-niveau. Sorti des mailles du filet sur la pré-détection, Jason Kikonda a failli arrêter le football de haut-niveau à 15 ans. " J'en ai beaucoup voulu à une entorse à la cheville à 13/14 ans, qui m'avait enlevé l'accès à Clairefontaine. Je voulais arrêter le football. Mon entourage proche m'a convaincu de ne pas le faire. Je suis reparti à la base, à 16 ans, dans mon prermier club formateur de Blanc-Mesnil (93), avant de partir deux mois à Montceaux Les Mines (Saône et Loire) en U17 National, avant d'arriver sur Vannes, où jouait mon grand-frère, Jessy".

Après cinq saisons au Vannes OC, de la DSR (Niveau 7) à la N2, Jason Kikonda a saisi la chance offerte d'évoluer un cran au-dessus avec l'US Concarneau. " Je ne décris pas cela en tremplin mais Concarneau m'a offert ma chance de jouer en National. Je suis parti parce que je voulais gagner des mois d'avance sur la découverte d'un niveau supérieur. Si je peux grimper, je grimpe. Signer un contrat professionnel serait le début et non une finalité. Je n'y arriverai que par le travail et la discipline. J'ai signé à l'USC pour cette demi-saison et la saison prochaine".

De par sa ressemblance dans le jeu à N'Golo Kante, sa faculté à s'adapter rapidement à un univers différent, sa capacité stupéfiante à lire le jeu avant les autres et sa relance de qualité, Jason Kikonda a impressionné sur ses trois premiers matchs face à Avranches, Laval et au Mans. La comparaison avec N'Golo Kanté n'est pas une première. " Ca fait un an que j'entends des personnes me dire la même chose. On me rapproche de lui par mon jeu et mon parcours. Comme lui, je n'ai pas fait de centre de formation. Nous ne devons pas être beaucoup de joueurs en national dans ce cas de figure. Dans le jeu, je peux avoir une similitude. Par contre, mon modèle dans ce sport, c'est Blaise Matuidi, pour ses qualités de combattant. Il n'avait pas les plus grandes qualités au départ mais à force de travail, il s'est toujours rendu indispensable aux autres".

Attaché au Blanc Mesnil, reconnaissant envers le Vannes OC, Jason Kikonda est entré en janvier dans une autre galaxie dont la simple perception visuelle est qu'elle ne sera que de passage. Perle rare dans l'échiquier du jeu thonier, Jason Kikonda a conquis et séduit tout son monde par ses performances et son attitude. En plus, s'il n'est pas content de lui sur ses trois premiers matchs, ca confirme un sacré caractère intérieur et une remise en question permanente pour pousser ailleurs sur des limites inconnues à ce jour.

Christophe Marchand

 

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