Le 07/04/2014

Portrait de Bleuenn Langoet et Audrey Croajou

Secondes de sa poule, les moins de 18 ans filles nations de l'AL Concarneau-Trégunc se sont révélées dans leur apprentissage du haut-niveau. L'aventure est magnifiée par un prolongement espéré de la saison avec la finale des finalités, le 17 mai, en Midi-Pyréennes suivi de la grande finale à Paris, si jamais les Concarnoises vont au bout de leur rêve. Pour toute une génération, un club, les joueuses et parents, l'engouement et l'énergie déployée sont extraordinaires. Encore samedi soir, au Porzou, les filles ont tenu tête au leader Celles/Belle (29-29).

Bleuenn Langoet (à gauche) et Audrey Croajou veulent finir leur saison à Paris pour les finales de ce championnat moins de 18 ans national.

Première équipe féminine du Sud-Finistère, à jouer au niveau national, les -18 ans de Concarneau-Trégunc ont pris la mesure de cette excellence sportive en montant régulièrement en puissance dans leur championnat. Reversée en poule basse, sur la seconde partie de la saison, l'équipe s'est construite un mental à toute épreuve. Pourtant, au début de la saison, le groupe ne se connaissait pas pour certaines joueuses. " Il nous a fallu monter une équipe en urgence avec l'arrêt des filles de Ergué-Gabéric dans cette entente. Nous avons été réactifs pour mener à bien notre volonté de nous inscrire dans ce championnat. Il faut remercier le bureau du club, à commencer par son président, Rodolphe Ziegler, qui nous a permis de vivre cette aventure extraordinaire", reconnaît le coach, Eric Guével.

Bleuen Langoet, originaire de Portsall dans le Nord-Finistère fait partie de ces filles, qui ont rejoint le groupe en début de saison. Surnommée affectueusement la "SDF" de l'équipe, logée à tour de rôle, le week-end, sur Concarneau et ses communes environnantes, chez les parents des joueuses, elle est ravie de son expérience atypique. " Je suis toute la semaine au CLE de Lanester. Je cherchais un club pour me donner de l'expérience à un bon niveau. J'ai joué en début de saison le challenge Allainmat face à Concarneau. De suite, ce club m'a proposé ce challenge. Je n'ai pas hésité. J'ai de suite été très bien intégrée. Notre saison est même incroyable".

Audrey Croajou, l'arrière sur ressort, vit à fond sa passion pour le handball. Au club de Rosporden, dans le passé, elle a intégré la section sportive (3S) du lycée Pierre Guéguin de Concarneau, avant de trouver ses marques dans cette équipe. " Nous savons qu'il n'y aura pas de continuité suite à cette saison pour notre groupe. Alors, on s'éclate, on joue à fond sans se poser de questions. Nous rêvons de finir à Paris, le 30 mai, pour la grande finale. Cet objectif est le lien de toutes les filles. Nous sommes persuadés de réussir".

Une expérience unique et appréciée à sa juste valeur

Eric Guével parle même d'un investissement total pour ce groupe. " Audrey est extraordinaire dans sa qualité à aller chercher loin en elle. Elle est d'un investissement total. Elle donne absolument tout quand elle est sur le parquet. Elle a trouvé sa place dans l'équipe. Elle apprend l'apprentissage de ce haut-niveau. Elle prend tellement à coeur de ce qu'elle fait que ça peut la détruire en match. Elle peut vouloir sauver la "patrie" en oubliant son rôle et ses devoirs pour le collectif. Quant à Bleuenn, c'est une fille très attachante. Capable du meilleur comme du pire, mais là, elle prouve qu'elle est dans le meilleur depuis plusieurs matchs. Elle a du caractère même s'il faut la pousser à l'entraînement".

A la corde, à deux journées de la fin de ce championnat, l'AL Concarneau-Trégunc est très bien parti pour se qualifier pour les finales de finalités. Huit équipes, quatre places en jeu pour la grande finale de Paris, le 30 mai, Concarneau doit impérativement terminer dans les deux premiers de son championnat. Même s'il n'y a pas de continuité à moyen terme, l'AL Concarneau Trégunc aura débroussaillé le chemin du haut niveau pour le Sud-Finistère dans la catégorie jeune féminine. Ambitieux sur plus d'un point, avec dans le viseur, une montée en prénationale masculine pour les seniors garçons, l'ALCT consolide sa base en mettant une bonne partie de ses moyens humains et financiers sur la formation, seule sésame d'un projet à long terme pour l'avenir.

Christophe Marchand

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