Le 10/11/2016

Marion Lecoq. A toute vitesse

La Douarneniste, Marion Lecoq affole régulièrement les compteurs en matchs.  Sa vitesse d’impulsion surprend nombre de gardiennes, tout comme un tir soudain, qui casse les codes établis de ce jeu. La polyvalence de cette jeune joueuse de 23 ans l’amène à dépasser son périmètre d’activité en match. Elle est capable d’être performante sur trois postes précis du handball : pivot, ailière, arrière. Passionnée de sport, ex-championne en athlétisme, elle attaque sa troisième saison au Roz Hand Du 29. Portrait. (Crédit une: Olivier Stéphan)

Marion Lecoq peut jouer à tous les postes sur le terrain au Roz Hand Du 29. Crédit photo: Olivier Stéphan.

Longtemps, Marion Lecoq a doublé athlétisme et handball. Forcément, sa motricité est différente qu’une pure joueuse de handball, ainsi que sa propension à lever plus facilement les genoux et la tête pour porter ses sprints fractionnés. En mode starting-blocks pour une athlète,ex-licenciée au Quimper Athlétisme, qui s’était qualifiée à cinq reprises aux championnats de France jeunes d’athlétisme. " J’étais une des meilleures françaises aux 100 mètres haies. J’ai tout arrêté sur un coup de tête, à 16 ans. Aux France, je suis troisième à une haie de la ligne d’arrivée. La concurrente à côté chute et me fait tomber. J’ai encore du mal à en parler car ça a été une blessure encore à vif. Aujourd’hui, j’ai toujours des regrets. J’aurai très certainement pu aller chercher l’équipe de France senior, si j’avais insisté plus", explique Marion Lecoq.

Le sport reste néanmoins son exutoire favori.  " Depuis toute petite, mes parents me punissaient comme toutes les autres enfants mais la seule chose à laquelle il ne touchait pas, c’était le sport, car j’en avais tellement besoin. En plus des trois séances par semaine de handball, je fais régulièrement  des sorties VTT, de la chasse sous-marine près de la Pointe du Raz". Attachée au Cap Sizun, où elle s’est révélée au handball au HBC Cap Sizun, et à la rade de Douarnenez, elle se rattache à un environnement famillial très sportif avec un père, Gilbert, ex-handballeur de N1M, sur Paris et à Châteaulin en N3M et une mère, Maryvonne, elle aussi handballeuse et un beau-père, Marc, coureur à pied d'un très bon niveau.

A la veille d’affronter l’équipe leader du groupe, Le Havre, samedi, à 20h30, en N3F, à Rosporden, Marion Lecoq savoure la nouvelle dimension du Roz Hand Du 29. " J’ai tendance à dire que le Cap Sizun était un petit club familllial, le Roz Hand Du 29 est un grand club famillial. J’aime le handball. J’aimerai atteindre mes limites. Je les fixe à la N1F. Après, ça sera trop haut. A 23 ans, j’ai envie d’aller chercher plus haut. Je suis une éternelle insatisfaite. Quand on perd, ça peut me mettre hors de moi. Je peux prendre ma douche et mon sac et partir tellement il y’a de la frustration"

Triple championne de Bretagne en jeune sur 200 mètres, Marion Lecoq est atypique et attachante dans sa manière de se projeter sur ce niveau national. Sans avoir fait de centre de formation, hormis les sélections départementales, elle reste un joyau à polir. Le Roz Hand Du 29 est conscient de son importance car sa polyvalence dénote un sacré atout dans la disposition du groupe. " Je joue depuis le début de saison pivot. Je ne connaissais pas ce poste car j’ai toujours joué arrière ou ailière. Si on me place à ce poste, c’est que j’en ai les qualités. Il faut apprendre une nouvelle zone de jeu. Le groupe de cette année est plus costaud mais la présence de Marion Fiche manque car elle catalyse et équilibre le groupe. Notre réussite attire des joueuses, qui aiment l’ambiance du public et notre niveau de jeu. Je souhaite monter en N2F avec les Roz Hand Du 29. Le club ambitionne un podium. Autant être à la première place. Le Havre ? De toute manière, si nous avons la prétention de jouer le podium, il nous fait gagner ces matchs-là".

Battante sur le parquet, Marion Lecoq se fond parfaitement dans l’harmonie de ce groupe. " Dans notre équipe, nous sommes au service du club. Aucune joueuse n’est rémunéré, ni reçoit de primes de matchs, ni de frais de déplacement. On fait de gros efforts pour partager une émotion en match avec le public. Nous vivons à fond le moment, en étant dans l’ambition tout de même". A toute vitesse, Marion Lecoq aimerait franchir encore des haies supplémentaires pour toucher à ses limites, dans le handball. Sa haute expérience en athlétisme lui a permis d'avoir cette science du moment et timing juste. En vraie compétitrice qu'elle est.

Christophe Marchand

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