Le 10/01/2024

Marc Cornec, la course à pied par excellence

C'est mon ami le speaker Jean-Luc Gestin enrôlé par l'équipe des Semelles  pour animer les Foulées douarnenistes qui m'a ouvert la voie avec son sens aiguisé de la formule : "Saluons l'arrivée de Marc Cornec, une encyclopédie de la course à pied à lui tout seul." Marc Cornec... 63 ans et toujours la même foulée. Touchée par la grâce !  Cela faisait deux ans qu'il n'avait plus accroché de dossard ! Au bout du long ruban du Port-Rhu où se jugeait l'arrivée des Foulées douarnenistes, l'occasion était trop belle de discuter avec le plus élégant (et l'un des plus efficaces) coureur de sa génération. J'ai attendu qu'il débriefe sa course avec Karine (Pasquier) et Garance (Dubray). J'ai entendu au passage son kiné Yannick Kerlogot, se fendre d'un commentaire qui m'a fait rire sous cape : "La foulée était bien." ("Mais évidemment qu'elle est bien cette foulée, Yannick ! C'est un modèle ! ", ai-je pensé). Et puis on a engagé la conversation. Comme deux bons vieux amis. Avec de mon côté un infini respect et avec beaucoup de plaisir.
 

Légende: Marc Cornec, l'élégance incarnée, une encyclopédie de la course à lui tout seul, et en phase de reprise sur les foulées de Douarnenez, ce dimanche matins, sur les bords du Port-Rhu. Crédit photos: DR

On est rentrés sans ambage dans le vif du sujet. Pourquoi deux ans sans compétition ? Pourquoi reprendre à Douarnenez ? Et que vaut ta perf du jour ? On ne s'est pas trop étendu sur la première rapport aux soucis de santé du Douarneniste d'adoption. (Si, si les Douarnenites ont le sens de l'hospitalité.) Pour la deuxième, elle coulait de source. "Reprendre à la maison, c'était une évidence". Et il est vrai qu' entre Port-Rhu, Rosmeur et Plomarc'h, on discutait sur le terrain d'entraînement de l'athlète du QA. Sa perf ? "39 minutes je crois mais sans une contracture, je pouvais prétendre faire une minute de mieux et terminer en même temps que Garance. Bon, ça n'aurait pas changé grand-chose. Avec ce chrono, il y a peu encore, j'aurais été dépité mais il faut accepter de vieillir. Je m'étais fixé entre 38' et 40'. On y est."

Nostalgique, le grand Marc Cornec de la belle époque où il figurait parmi les tout meilleurs Bretons ? Pas tant que ça en réalité. "Quand je cumulais travail et course à pied avec une semaine de vacances annuelle, c'était dur physiquement. Et quand j'y pense, je me dis que si c'était à refaire... Alors, nostalgique non. Depuis maintenant un an et demi que je suis en retraite, je suis plus reposé. Je prends plaisir à courir à raison de 3/4 entraînements par semaine. Ajoutons-y quelques séances de renforcement musculaire à la salle avec Guillaume Sellier..."

Bref, Marc Cornec n'a pas renoncé à toute activité sportive. "Non, convient-il. J'en fais... tous les jours mais avec mon temps libre, je m'autorise aussi des trucs que je n'aurais pas imaginés. Par exemple, je me suis abonné à L'Equipe."

Une chance pour les licenciés du Quimper Athlétisme : Marc aime aussi à transmettre sa passion et depuis un bon nombre d'années, il entraîne un petit groupe de coureurs. Progressent-ils grâce à ses conseils avisés ? Là, Marc botte en touche. "C'est à eux qu'il faut poser la question. C'est un groupe vieillissant dont j'ai la charge (rire). En tout cas, j'ai plus de temps qu'avant à leur accorder. Je réponds même à leurs SMS. Mais il ne faut pas non plus que ça devienne trop chronophage !"

Histoire de le titiller, j'ai abordé deux ou trois sujets susceptibles de le faire réagir. Les semelles carbone ? "A mon âge, gagner une minute grâce à elles, cela n'a plus beaucoup de sens. J'ai testé. Personnellement, je ne me sens pas à l'aise avec. Mais je peux comprendre qu'à un certain niveau on les utilise. Là où c'est intéressant,  c'est du point de vue de la récupération. On peut semble-t-il augmenter le volume d'entraînement et les kilomètres en limitant la fatigue physique."

Face à la mer, on a aussi parlé de l'essor du trail. Comment le considère-t-il, lui qui longtemps n'a juré que par la piste et la vérité du chrono ? "Ce n'est pas vraiment mon truc mais je peux comprendre. Il y a moins de contraintes et ça permet de voir de beaux paysages." Chemin faisant, on s'était éloignés de la ligne d'arrivée mais nous parvenait encore la voix de notre maître à tous, celle de Jean-Luc Gestin, proche de l'infarctus (l'infractus comme disait ma grand-mère) au moment de saluer, je pense l'arrivée de Corentin Peoc'h, 82 ans. immense respect, Corentin ! Oui, ce dimanche matin, on était entre gens de bonne compagnie. Merci Les Foulées !

Rubrique Carte Blanche à Marc Férec

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