" C'est la qualité des passes qui entraîne la qualité de jeu d'une équipe", dixit Jean-Claude Suaudeau, l'entraîneur du FC Nantes, dans les années 90. Revenir à la base du football est une madeleine de Proust. A l'école de football, il y'a un côté petit apprenti de ce sport, et la répétition des exercices ne se fait jamais sans le double trinité, contrôle - passes. C'est du basique, c'est du répétitif, mais ce geste coordonné est à la fois d'une simplicité désarmante et une complexité avec une opposition adverse. Jérémy Gloaguen, 23 ans, est l'incarnation du joueur de football, qui remet la base au centre du jeu. Dès que le ballon ait aimanté dans sa direction, cette impression qu'il va plus vite à sa sortie, qu'il a vu un angle de passe avant tout le monde. Encore en mémoire, face à Pont L'Abbé (4-0), il est au contact des trois joueurs, fait semblant de rechercher une passe vers l'arrière et la croise vers l'avant, avec ses trois joueurs dans son dos, et celui qui restait pour tenir une zone. Cette passe (petite en soi) sur 15 mètres avait ouvert le jeu de son équipe sur 20 mètres au réceptionnaire en mouvement de la balle. Comme une fenêtre, essentielle dans une maison, il donne une luminosité au jeu de la Stella Maris Douarnenez. A la Pirlo ou Guardiola, il est le meneur de jeu de la Stella Maris Douarnenez, qui se poste en numéro 6, pour mettre les connexions 20 mètres plus bas sur le terrain qu'un 10 classique. Son entraîneur, Mickaël Le Bescond, qui jouait aussi dans une position similaire, l'a mis capitaine. Pas un hasard, parce que malgré son jeune âge, 23 ans, il apparaît beaucoup plus mature et réfléchi. C'est l'ordinateur de la Stella, l'architecte du jeu, celui qui trouve les angles dans ses passes. Il y'a ce relief de la passe dans son jeu, qui donne toute la beauté de ce geste essentiel dans un match.
Légende: Capitaine depuis deux ans, en relais aussi avec Adrien Le Grand, Jérémy Gloaguen incarne le jeu de la Stella Maris Douarnenez, celui qui l'inspire par la qualité de ses passes.
" C'est un profil de milieu récupérateur, qui a plus de qualité technique et de vision de jeu que je pouvais avoir sur le terrain. J'avais des qualités différentes de lui, mais par contre, c'est un joueur que nous voulons absolument conserver au club. C'est un joueur qui faut qu'il fasse 15 ans à la Stella Maris en senior. C'est un joueur fidèle, éducateur des U13, ça se passe très bien. C'est quelqu'un de très sérieux, très intelligent, très mature pour son jeu. Sa qualité technique? On le voit par sa capacité à mettre des très bons ballons. Il joue à une touche, et peut mettre le ballon dans des très bonnes zones", explique Mickaël Le Bescond, son entraîneur à la Stella Maris Douarnenez.
C'est en cela que la Stella Maris Douarnenez est l'équipe de ligue dans le Sud-Finistère, qui donne le plus envie d'aller voir jouer, en ce moment avec l'US Trégunc. Parce si on ajoute Jérémy Le Saos, Redha Nekrous, Aurélien Nicolas, Erwan Pichavant, Nathan Plouhinec, Alexis Tretout, Steven Guilloux, associé à la carte mère du jeu de l'unité centrale, Jérémy Gloaguen, il y'a beaucoup de ce football à la Nantaise, qui fait de la passe, du mouvement et de la coordination. Au complet, la Stella Maris de Douarnenez a remis au goût du jour, la victoire par le jeu collectif.
Dans cette philosophie stelliste, Jérémy Gloaguen est à mettre dans la lumière. Il incarne cette conception à lui tout seul. Originaire d'Audierne ( Esquibien, corrige-il de suite), Capiste comme son président, à quelques kilomètres de distance à l'Ouest d'Esquibien, il a commencé logiquement au FC Goyen jusqu'en U13, avant de débarquer comme de nombreux Capistes, à la Stella Maris.
" J'ai fait deux saisons en jeunes, à la Stella Maris en U14/U15 avant de poursuivre à l'US Concarneau (U16/U17/U18, en section football et au club, ma scolarité aussi sur Concarneau. Dès les seniors, je suis revenu à la Stella Maris. Je travaille sur Douarnenez, en cabinet comptable. Je suis un peu un meneur de jeu reculé sur le terrain. 10, ça a été mon poste en jeunes. 9 au départ car j'étais adroit devant le but. J'ai reculé au fur et à mesure. La Stella, c'est un club familial, j'apprécie l'ambiance. C'est un club historique du Finistère. J'ai intégré l'équipe A, il y'a deux/trois saisons maintenant. Le brassard de capitaine, c'est ma deuxième saison. Je l'avais aussi en jeunes à la Stella Maris. C'est un plus, je ne prends pas ça en objectif. La façon de jouer cette année de la Stella Mars, correspond à mon style de jeu. C'est plus agréable que l'an dernier, déjà, on a plus d'effectif en R2 qu'en R1 l'an dernier, on a aussi plus le ballon. La R1, c'est un autre monde, on l'a abordé avec un effectif plus restreint. Le recrutement a fait aussi cette philosophie de jeu, de retrouver la possession du ballon. Remonter en R1, ça serait l'idéal pour nous, à terme. A côté, je suis éducateur en U13, ça me plaît, je m'occupe de la sélection du Mondial en lien avec le Porzay et Tréboul", conclut-il.