On croyait la carrière tennistique de Romain Jouan terminée. Il n'en est rien ! À 39 ans, le prof de tennis de Douarnenez a décroché pour la deuxième année consécutive avec le club de Margency, le titre de champion de France par équipe des plus de 35 ans. "Oui, un nouveau titre mais bon ! Rien d'extraordinaire non plus. C'était surtout l'occasion de retrouver les copains de jeunesse", relativise l'ex n°209 à l'ATP classé aujourd'hui -2/6, avec sa modestie coutumière. Pour enlever le titre sur les courts d'Angers TC le week-end dernier, Romain Jouan et ses coéquipiers ont dû se débarrasser de Coupvray (77) en demi-finale avant de vaincre Mont-Saint-Aignan (76), en finale.
Légende: Nouveau titre de champion de France par équipe pour Romain Jouan, chez les +35 ans, avec son nouveau club de Margency. Crédit photo: DR
La finale... Revenons-y ! Parce que la vérité oblige à dire que Romain Jouan n'a pas tout renversé sur son passage. "J'ai été battu en simple par Louis Quennessen (6-4, 7-5), ce qui ne m'était jamais arrivé auparavant contre cet adversaire que je connais bien. Heureusement mes coéquipiers ont remporté leur simple." Parmi ceux-ci, petite curiosité, un joueur au profil atypique, un certain Nicolas Rosenzweig qui ne joue qu'en coup droit (ou gauche donc). Jamais de revers ! Ce qui ne l'a pas empêché de pointer au 600e rang mondial. Cette particularité lui vaudra d'ailleurs prochainement un papier dans le journal "L'Equipe".
Le double aura donc été déterminant. "Associé à Mathieu Rodrigues, on décroche la victoire (6-2, 7-5) et le titre..." Mathieu Rodrigues, l'ami de toujours... C'est lui qui a convaincu Romain de participer à cette compétition, l'occasion de prolonger cette histoire d'amitié et de rejoindre Margency, un club du Val de Marne.
"On se connaît depuis longtemps. On est très potes et on a suivi à peu près le même parcours tennistique." Les deux complices se retrouveront d'ailleurs au mois de mai pour tenter de faire monter l'équipe première senior du club en N3. "Après cela, terminé(s) les longs déplacements. C'est à Douarnenez (R3) que je signerai probablement. J'ai envie de donner un coup de main. J'y ai été très bien accueilli. les conditions de travail sont excellentes, la présidente, Isabelle, géniale."
Les Pen sardin ont bien de la chance... Une retraite douarneniste, alors ? Que les aficionados de tennis et de Romain ne désespèrent pas ! Le droitier originaire de Landerneau n'a pas non plus abandonné en route son esprit de compétition. Tout juste convient-il en débriefant sa défaite face à Quennessen, qu'une légère remise en forme physique lui serait salutaire.
"Mon adversaire m'a confié que mon coup droit qui lui faisait peur il y a peu encore le gênait beaucoup moins aujourd'hui. Ça fait mal !!! Mais c'est vrai : mon revers est devenu plus stable que mon coup droit." Mais Romain s'en accommode. Avec l'expérience, il a appris à compenser la puissance émoussée par une variété et une créativité de tous les instants. "C'est frustrant évidemment d'avoir perdu ce qui faisait ma force mais en même temps, dans un autre registre, je prends toujours autant de plaisir à pratiquer." Si la passion est intacte...
Texte: Marc Férec
