De la D2 à la R2, en six ans, un parcours fléché parti d'une départementale à une voie express régionale, Edwin Bonniou, 22 ans, a connu un début de carrière ascenscionnel, à l'image de ses coéquipiers. Habitué à la victoire sur ses cinq dernières années, poussant même deux fois sur un 5ème tour de la coupe de France, face aux Paotred Dispount et au Baud FC, l'AS Sizun Le Tréhou possède un esprit très ressemblant et un mimétisme bluffant à Gourlizon Sports et sa fabuleuse ascension au tournant des années 80. 40 ans après, il y'a un état d'esprit similaire entre ces Rouge et Noir d'antan et ces Vert d'ajourd'hui, un groupe de copains, des joueurs très ancrés localement qui rendent ce club très attachant, un même leadership avec Luc Flochlay ( Gourlizon) et Arthur Salaun ( AS Sizun Le Tréhou) qui en fai(sai)t une équipe différente avec ou sans, cultivant une image nostalique d'un foot d'avant, celui de défendre bec et ongles les couleurs de sa commune. Sur le onze aligné régulièrement par Bruno Plassart, 7 des 11 joueurs sont originaires de Sizun, commune de 2.200 âmes. A son poste d'ailier gauche, Edwin Bonniou est celui qui joue de la profondeur et de sa puissance pour limer la corde adverse. Sur le dernier match de l'année, en coupe du Finistère, face à Portsall, il est celui qui a amené l'étincelle, par un dribble dans la surface, une accélaration vers l'extérieur, mettant sur les talons son défenseur, et un centre soigné vers Arthur Salaun, juste avant la mi-temps. Dictant son choix dans la surface, il est à l'image de son équipe, montant crescendo dans cette découverte complète de la R2. Son association avec Morgan Vallée, un Lizarazu sur pattes, est une grosse turbine de cette formation, Edwin Bonniou amène aussi cette variété au jeu de son équipe, complétant d'autres joueurs aux qualités autres que les siennes.
Légende: Edwin Bonniou, 22 ans, un des fers de lance offensifs de cette équipe de l'AS Sizun Le Tréhou, qui après un premier trismestre de mise en route, semble avoir trouvé son déclic avec la R2 sur ce dernier mois de décembre faste.
Bonniou/Boniek: une même première syllabe, avec un trait commun, la recherche de la différence dans la surface ou à son approche. Une même attraction avec le joueur Polonais des années 80, qui avait quitté son poste d'ailier gauche à la Juventus de Turin, pour devenir plus un attaquant plus complet au fil des années. Même s'il aime moins le poste d'attaquant axial, il possède le gabarit pour l'appréhender et l'amadouer quand il aura plus de vices et roueries pour ce poste clé.
Plus libre sur un côté que dans l'entonnoir, Edwin Bonniou est un dribbleur, qui recherche par un déséquilibre, la solution pour son équipe. Et ce qui est bien dans cette équipe, c'est que ces joueurs qui tentent, ne sont jamais contestés s'ils échouent dans leur tentative. Il y'a une forme de liberté dans les choix dans un cadre collectif.
" On ne sait pas formater avec la division. Il n'était pas question de changer notre jeu, de balancer devant ou d'être sur une forme attentiste d'un bloc bas et d'exploiter les contres. On est dans le jeu, ce qui a valu nos différentes accessions. Nous avons une équipe difficile à jouer sur notre terrain. Même en R2, on bat l'AS Brestoise, Portsall, Saint-Laurent. On se connait par coeur, depuis cinq ans, le groupe n'a pas trop changé. Comme nous sommes sur une bonne pente, on est heureux de jouer ensemble, de voir jusqu'à où nous pouvons avoir le niveau. On tire le meilleur de nous-même, en groupe, avec les copains. C'est sûr que nous pouvons encore progresser", ajoute Edwin Bonniou.
Avec un terrain principal, un annexe au loin, et un terrain au Tréhou, l'AS Sizun Le Tréhou a poussé au maximum ses limites, mais cette génération jeune et liée a encore du gaz à offrir et n'a pas livré son plénitude. La barrière du 5ème tour de la coupe de France cédera à coup sûr avec l'expérience accumulée, et la R2 est dans les cordes de cette équipe atypique et généreuse dans leur jeu.
" On s'entraîne sur le terrain annexe, et quand il n'est pas praticable, on va en salle, l'hiver. Dans notre poule, il y'a 10 équipes sur les 12 qui ont un terrain synthétique ( Seuls Châteaulin et Sizun n'en ont pas). Quand nous jouons face à Milizac ou Plabennec, face à des réserves de National 3, on voit aussi notre chemin parcouru. Nous affrontons des joueurs qui ont quatre/cinq entraînements, dans leur semaine. On a effectué un gros mois de décembre, avec trois victoires en trois matchs. On n'a plus qu'à garder ce cap, et cette confiance qu'on est capable de bien faire en R2"
Le coeur du réacteur est issu de cette génération 2001/2002 (22/23 ans) qui rejaillit sur les performances actuelles de l'équipe. Originaire de Ploudiry, ayant démarré le football à la Saint-Pierre, pour arriver à Sizun en U12/U13, Edwin Bonniou est arrivé sans le savoir au départ dans l'âge d'or de ce club.
" J'ai fait un peu attaquant axial, mais j'ai toujours joué sur le côté gauche pour défier mon vis à vis. J'aime bien rentrer dans le jeu ou au milieu pour dézonner, mais j'aime cette recherche du duel et un 1V1 sur le côté. On touche un niveau au-dessus pour le club que nous sommes, nos infrastructures. On joue des gros clubs comme l'ASB ou Morlaix, ces équipes-là, on ne pouvait les jouer qu'en coupe avant. L'équipe qui m'a le plus impressionné en R2, je dirai Morlaix, mais c'était notre premier match en R2. Pour moi, la plus forte équipe dans notre groupe, c'est Milizac B, on s'est fait bouger sur leur synthétique, on ne prend que deux là-bas, nous ne pouvions pas répondre face à cette équipe. Mais toutes les équipes, c'est plus fort, c'est autre chose que sur les dernières saisons", conclut-il.