Vingt minutes qu'on attendait avec Séverine sur la ligne d'arrivée, quand Marc est enfin apparu clopin-clopant au bout de la dernière ligne droite. Ainsi va la course chez les Ropert et sur les Foulées de Concarneau, dimanche dernier au petit matin, la hiérarchie familiale habituelle a été respectée: il y a Séverine loin devant, et Marc largement derrière. Mais Marc n'en prend pas ombrage. Il faut dire que sa compagne, 4ème et deuxième Master 2 ce jour là, occupe depuis un petit moment le haut du pavé. Oui, Marc aurait pu invoquer une tenace aponévrose plantaire, celle-là même qui l'avait contraint à une visite express chez l'ostéo - une excellente praticienne selon ses dires - et l'avait empêché de donner sa pleine mesure. Il a préféré souligner les mérites de Séverine, entre autres un mental à toute épreuve et un esprit de compétition très développé. "Tu veux un exemple, m'a t-il lancé en se marrant, histoire que je comprenne bien à qui j'avais affaire. A l'entraînement, elle ne me laisse jamais courir à ses côtés. Dès que j'arrive à sa hauteur, elle met un léger coup d'accélérateur." Qui suffit à éjecter le malheureux de sa roue…
Légende : Séverine Ropert et son époux Marc. Crédit photo: DR
La course fait partie de sa nature... Sous toutes ses formes et sur tous les terrains. Beaucoup avouent un faible pour la route, le cross ou la piste... Séverine Ropert embrasse toutes les disciplines. Avec le même enthousiasme, sa force première selon Gilles Goudedranche, son entraîneur au Club Athlé Plaisir de Douarnenez.
Le trail ? Elle s'y est mise assez récemment. "Dans la mesure où le parcours n'est pas trop technique, ça me va bien..." Et comment ! Le 29 juin dernier sur l'Ultra Marin de Vannes, la Douarneniste a bouclé le parcours en 10 h 35 ! Deuxième place chez les Féminines (la première dans sa catégorie Master 2) et 21e au scratch. La piste ? elle ne rechigne jamais de s'y frotter pour rendre service lors des Interclubs . Le cross ? Elle y obtenu de remarquables résultats, a participé aux derniers championnats de France et décroché une 24e place méritoire en M1 à Carhaix l'année précédente . "Le cross, c'est une excellente préparation me glisse Séverine." Un tremplin pour ce qui demeure sa discipline de prédilection (puisqu'il faut bien choisir) : la course sur route.
Et sur route - en version longue, sur un format où elle peut faire jouer ses grandes qualités d'endurance - Séverine excelle. "Par dessus tout, mon truc, c'est le marathon !" Elle a les yeux qui brillent encore un peu plus quand elle en parle, Séverine ! Et sur la mythique distance, des références à faire rougir le commun des coureurs.
2 h 59'11 sur le marathon de Paris en 2023 tout de même alors que 4 ans avant elle n'y avait réalisé ''que'' 3 h 30. 30 minutes de gain. Énorme ! "C'est l'entraînement qui paie, beaucoup de volume mais aussi de fractionné." Il faut dire qu'en matière de course à pied, la quadragénaire qui ne fait pas ses 45 ans fait presque figure de novice. Ce n'est que depuis 4/5 ans que Séverine a intégré le club douarneniste et suit de réels plans d'entraînement. "Elle a beaucoup gagné en puissance. Dommage qu'elle ne s'y soit pas mise un peu plus tôt," regrette Marc en embrassant sa bien aimée du regard...
Les regards de ces deux-là justement sont déjà tournés vers un marathon encore plus prestigieux : celui de New York, le 3 novembre prochain. "Le rêve absolu !", soupire Séverine. Et à l'évoquer, Marc n'est pas loin non plus d'oublier son aponévrose aiguë. Une semaine à New York. Sans les 5 enfants ! L'aventure se vivra donc en duo !
"L'objectif ? Profiter de l'ambiance", avance Marc. Séverine, elle, est tiraillée : Foulera-t-elle les pavés new yorkais en mode lentissimo, auquel cas Marc pourrait s'accrocher à sa foulée ? Ou se laissera-t-elle emporter par son fougueux naturel histoire encore une fois de taquiner le chrono ? " Pour Marc, la réponse ne fait aucun doute...
Rubrique Carte Blanche à Marc Férec