04/12/2024

Luca Desmares (CA Bigouden), le petit nouveau qui apprend vite

C'est un petit nouveau dans le monde du trail qui a bien failli venir coiffer l'expérimenté Aurélien Le Jouis sur le fil lors du trail de Rédéné, samedi dernier. "Il était très fort, il n'a rien lâché. Et dire qu'il ne court que depuis un an. On tient là un futur grand", a d'ailleurs reconnu le licencié du Bannalec Pays de Quimperlé, victorieux mais à bout de souffle. Un parfait inconnu, ce Luca Desmares descendu du pays bigouden pour brouiller les cartes sur l'un des terrains de jeu favoris d'Aurélien Le Jouis ? Pour être honnête, pas tout à fait non plus. Le Pont-l'Abbiste d'origine a en effet triomphé il y a peu à Plogastel Saint-Germain avant de récidiver une semaine plus tard à Lanhouarneau. Et si on remonte un peu plus loin, il peut encore se targuer d'une jolie deuxième place sur les 13 kilomètres du sélectif trail de l'Odet... A ce rythme-là, Luca Desmares ne va pas tarder à se faire un nom dans le milieu.

Légende: Luca Desmares a mené la vie dure à un spécialiste de ce type d'effort, Aurélien Le Jouis, et a failli créer la surprise à Rédéné. Crédit photos: DR

Non, Luca Desmares n'est pas sorti de nulle part... Mais son sport originel n'a que peu de rapport avec la course à pied puisque le jeune sud-finistérien (24 ans) pratiquait il y a peu encore le canoë. Exactement d'ailleurs comme le Quimpérois Morgan Lhelguen. Il en a gardé une passion pour les sports d'eau et de glisse, particulièrement le surf et le wave-ski. Ce qui l'a poussé à s'essayer à la course à pied ? "La rigueur exigée par la discipline. On n'y progresse que si on est sérieux."

Et quand on évoque les qualités naturelles nécessaires pour s'imposer d'emblée parmi les meilleurs traileurs du coin, Luca ne dit pas autre chose. "Je ne suis pas particulièrement doué, je ne dois mes résultats qu'à mon travail à l'entraînement. Je suis avant tout un bosseur..."

Ce qui lui plaît dans la discipline trail ? "L'absence de chrono. On n'a pas de pression. On court juste pour le plaisir." Mais pour progresser, pas de miracle : Il faut se confronter au chrono. Parfois douloureusement. "Sur le marathon de Rennes, je visais 2 h28'/2 h 30'. J'étais d'ailleurs parti sur ces bases. Mais je me suis rétamé. Résultat : 2 h53'." Le licencié du CAB en a déduit qu'il lui fallait axer davantage ses séances sur... la vitesse. "Il faut que j'apprenne à courir vite", lâche-t-il avec son sens de la formule aiguisé. "Dans l'immédiat, j'ai envie de me consacrer au 5000 mètres." Pas de fixette sur le trail donc, encore moins sur l'ultra-trail. "On verra dans 10 ans !" Le longiligne coureur bigouden prend les courses au jour le jour sans objectif précis ni volonté de se spécialiser précocement.

On discute encore de tout et de rien mais voilà que le speaker le happe pour lui demander de raconter encore et encore sa course. "Dans le final, cela s'est joué à un rien, non ?" Luca esquisse un léger sourire. "J'ai suivi tant que j'ai pu. Heureusement d'ailleurs qu'Aurélien était devant parce que j'avais du mal à lire le balisage. Oui, dans le final j'étais cuit mais j'ai tenté ma chance. Je me suis dit que si ça se trouvait, Aurélien était à bloc..." La manoeuvre tactico-psychologique a échoué mais comme Aurélien Le Jouis, on a l'impression que le néo-traileur pont-l'abbiste apprend vite et que des lendemains souriants s'ouvrent à lui.

Rubrique Carte Blanche à Marc Férec

Mentions légales - Protection des données - CGU / CGV