SOUVENIRS & NOSTALGIE. Christian Strullu: Tête d'or
28 août 2017. L'érosion des années ne semble pas atteindre Christian Strullu. A 49 ans, il a vécu un dimanche peu ordinaire car son nom restera marqué par la première qualification de l'ES Combrit Sainte-Marine au troisième tour de la coupe de France. Son coup de tête, au second poteau, sur un corner bigouden, a mis à terre le Quimper Penhars FC à la 88ème minute (3-2). La qualification est intervenue laissant tout à sa joie une équipe non habituée à de tels honneurs dans la vieille dame. Le Bigouden, originaire de Plozévet, en est à plus de trente licences en senior. Si l'état civil révèle son âge, son esprit reste celui d'un junior, innervé par la compétition. " Nous sommes très content que ça soit lui qui marque. Il apporte tout son vécu, son expérience au groupe. Il sécurise les plus jeunes. Quand il n'est pas là, nous n'avons pas la même assise. Il pourrait ne plus venir aux entraînements mais tous les mercredis, il est présent. Le vendredi aussi? Non, là, il se préserve. C'est le métier (rires)", remarque son entraîneur-joueur, Kévin Jumel.
Christian Strullu a donné la qualification à Combrit Sainte-Marine au troisième tour de la coupe de France.
L'expérience a du bon en coupe de France. Quand tout le monde voyait une prolongation à 2-2 avec le but égalisateur de Maurice Sidibé à la 81ème minute, Christian Strullu fut persuadé du contraire. " Dans ce contexte, avec une chaleur écrasante et la fatigue, je savais qu'on aurait encore un ou deux coups à jouer avant les prolongations. J'ai l'habitude d'en marquer un ou deux par saison. Sur le corner, je n'ai plus qu'à la mettre. La balle est passée au-dessus de tout le monde. Je sais qu'au deuxième poteau, il y'a généralement moins de joueurs". A sa huitième saison, à Combrit, ce joueur club, qui n'a connu en 30 ans, que deux autres clubs seniors avec Plozévet et Penmarc'h, reste un modèle dans sa ténacité. Conscient de son apport limité à des zones de jeu autrefois les siennes. " Je ne peux plus jouer au milieu de terrain. Tant que j'ai la foi et la motivation, je continuerai".
Après une carrière riche, dont les meilleurs souvenirs remontent à ses 17 années à Plozévet, avec ses deux frères, Pascal et Dominique, et un 8ème tour de la coupe de France, avec les CS Penmarc'h face à Vitré, en 2002 (2-2, 3-4 TAB). " Ce match, je l'ai refait 1000 fois dans la tête. On tenait les 32ème finale de la coupe de France. On mène 3-1 aux pénaltys. Yann Raphalen, Arnaud Fouquet ratent le leur. Et je manque le dernier. Ca m'est resté une longue partie. Je me fais encore chambrer quand on se retrouve entre anciens penmarchais. Après l'échec, je m'étais juré de ne plus tirer un pénalty de ma vie en match officiel. Je ne pouvais plus. Je n'en ai plus retiré un avant ce premier tour, cette saison, contre le Standard Plomelin. Ca m'a fait du bien de le marquer et on est passé ce coup-ci. Mais ça n'enlevera pas d'être passé si près d'un 32ème finale de la coupe de France". Le charme de la coupe atteint même les plus téméraires. En s'offrant un troisième tour de la coupe de France, Christian Strullu joue les prolongations. " Pour le club, c'est un moment formidable. On savoure. En championnat, on espère jouer le haut de tableau. Nous avons une bonne petite équipe. Avec Guillaume Durand et Julien Allagapin (arrivés de Plobannalec-Lesconil), nous sommes mieux armés offensivement".
Peu importe le nom de l'adversaire au troisième tour, Christian Strullu formera la paire centrale avec Raphaël Nédelec. Il veillera à couper la profondeur et apportera sa grinta sur les coups de pied arrêtés. Avec ce joueur, l'ESCM possède un élément de devoir, qui a envie de vivre une aventure en coupe, après son année passée tronquée par les blessures.