Julien Lucas: " Je ne pouvais plus encaisser la douleur"
A 32 ans, le Guilviniste, Julien Lucas a décidé d'arrêter sa carrière, une saison après son retour dans son club formateur du FC TGV (D1). Perturbé par des douleurs récurrentes aux adducteurs, il a serré les dents pour finir la saison, quitte à rater les entraînements pour assurer les matchs. Après 26 ans dans le football, depuis l'école de football, cette sortie marque celle d'un des meilleurs défenseurs du Sud-Finistère, dont la sûreté d'intervention, l'élégance, l'intelligence de l'alignement et la qualité technique auront marqué tous ses coéquipiers à ses côtés. Le "président", son surnom à l'ASPL, en référence à la classe naturelle de Laurent Blanc, ne fera pas de saisons supplémentaires même s'il se tient prêt à rester dans le football dans un rôle différent, à définir encore pour les contours.
Julien Lucas ne sera plus les terrains en 2018/2019.
Sa carrière senior n'a pas été sans à coup. Cette douleur aux adducteurs a été la bataille constante de ces années seniors. Gêné constamment, portant un cuissard de réajustement et compensation, Julien Lucas a connu plusieurs saisons blanches. Par contre, quand il était en pleine possession de ses moyens, ce défenseur central était quasiment impassable. Après un début au FC TGV, jusqu'à ses 16 ans, il part pour un des clubs phares du Sud-Finistère, le Quimper Cornouaille FC. " J'arrivais déterminé à vouloir aller le plus haut possible. Je n'étais pas véhiculé à l'époque. Je retiendrai toujours Grégoire au club de Quimper. Mes parents m'ammenaient à Quimper et il faisait le trajet retour jusqu'au Guilvinec. Ma première saison en senior a été avec Pascal Laguillier. Après quatre ans en senior, j'ai compris que je ne passerai pas le pas de la première en CFA/CFA 2. Le côté compétiteur m' a forcé à quitter le club. J'ai fait un choix. J'aurai pu être plus patient. Ivan Seznec me poussait à rejoindre l'US Concarneau. Ca ne s'est pas fait. Ce que j'ai vécu à l'ASPL, je ne le regretterai jamais, ce sont mes meilleurs souvenirs".
Son retour au Pays Bigouden passe par la case de l'AS Plobannalec-Lesconil, marqué par la génération couvée par Gwendal Ollivier, de retour au club en 2004, à 32 ans. Les Mathieu Daniel, Christophe Guéguen, Julien Maltret, Johan Scoarnec, Guillaume Lucas deviendront les références de cette ascension du premier club bigouden. " Je suis arrivé sous le coaching de Yannick Salomon, un super entraîneur, avec qui j'ai beaucoup appris. A l'arrivée de Mikaël Caoudal, nous avons vécu nos meilleures années. Mes 9 saisons à Plobannalec-Lesconil ont été magnifiques. Nous avons eu la chance de vivre des émotions qui nous marqueront à vie. Le 7ème tour à Saint-Renan avec plus de 300 personnes qui avaient le déplacement pour nous supporter. La montée de DSR en DSE où nous étions quasiment invincibles. On se connaissait tellement bien qu'on avait cette solidité dans toutes nos lignes. On se comprenait sur le terrain sans se parler. C'est un sentiment vraiment puissant que je n'ai trouvé qu'à Plobannalec"
Revenu au FC TGV avec son frère de coeur, Tony Félici (" Nous avons tous fait ensemble. C'est comme un petit frère pour moi. J'aurais aimé boucler la boucle avec lui plus longtemps mais mon corps ne pouvait plus enciasser"), la douleur d'arrêter le football sera sûrement aussi forte à la rentrée. " J'aurai profité à fond. Le football a toujours été ma plus grande passion. Le jeu me manquera! L'ambiance, le vestiaire aussi mais avant tout le jeu. Ma décision a été actée en mars avec ma famille et mes proches. Revenir au FC TGV a été mon choix de rendre au club ce qu'il m'avait donné pour arriver à faire une carrière aussi riche. C'était important pour moi de finir dans ce club".
Ayant besoin de s'investir, il aimerait rester dans le football dans un rôle différent. Ressentir cet environnement particulier pour les non-initiés mais qui est tellement famillier et addictif pour les habitués, Julien Lucas, par sa carrière, son jeu, a marqué toute une époque par ses qualités. Il quitte la scène du jeu sans regrets, en ayant été au bout de sa passion.
