Un match de la coupe de France, tiré innocemment, peut façonner un parcours. En 2013/2014, l'AS Plobannalec-Lesconil, dont le souvenir est encore hanté par la défaite épique à l'EA Saint-Renan au 7ème tour de l'édition précédente (2-1, ap), affronte au 5ème tour un des petits poucets bretons, le FC Kerchopine (D1). Dans cette équipe morbihannaise figure une bande d'amis ayant joué plus haut comme Joris Cabel, les frères Tekaya, Selim et Karim, Sébastien Penhoët et un certain Bastien Coullin. Reporté à cause de la grave blessure, fracture tibia-péroné de Jordane Tanguy, le match se joue deux fois pour une victoire finale des pensionnaires bigoudens de DSR, imbattable dans cette année avec 20 victoires en championnat (1-3). Quatre ans plus tard, Bastien Coullin, 26 ans, muté professionnellement à Quimper, a signé au club bigouden. Après le Plouraysien, Gwenvaël Jugant, autre sacrée trouvaille, la défense centrale des Canaris est maintenant 100% Morbihannaise. Troisième meilleure défense de ce championnat R2, l'ASPL n'a pas seulement récupéré un très bon joueur, il a aussi découvert un joueur qui colle très bien humainement avec la mentalité du club.
Bastien Coullin affrontera ses anciens coéquipiers de Plouay, ce dimanche.
" Quand j'ai été muté sur Quimper, je ne connaissais personne. Le président de l'ASPL, Loïc Le Fur travaillait pour une filiale de mon entreprise. Je l'ai appelé sans en dire plus sur mon niveau. De suite, il m'a accueilli chaleureusement. C'était le premier signe", admet Bastien Coullin. La suite n'a pas traîné. En un trimestre, il connait une adaptation express, comme s'il faisait partie des murs depuis quelques années. " Humainement, les gens sont géniaux dans ce club. Avec deux équipes en ligue, ce fut l'évidence d'un club exigent dans la durée, avec des entraînements de qualité. Je m'engageais dans l'inconnu mais avec des présentiments positifs. Quatre mois après, c'était le bon choix. Je suis là pour de longues années".
Ce dimanche sera forcément particulier pour Bastien Coullin, qui jouera face à son club de coeur, le FC Plouay. " J'ai joué 18 ans à Plouay. Hormis une saison à Kerchopine, je n'ai jamais quitté ce club. 90% des joueurs à Plobannalec, ce dimanche, j'ai joué avec eux. Ca sera un moment spécial de se retrouver face à son ancien club. Nous allons affronter une vraie équipe. La clé est de répondre physiquement. Après, nous jouons à domicile. Il n'y a pas à aller chercher plus loin, il faudra faire le jeu pour prendre trois points. En plus, avec le Concarneau C - Stella Maris Douarnenez, on peut être doublement récompensé à la fin".
Au côté de Gwenaël Jugant, 28 ans, en défense centrale, juste devant les inoxydables Christophe Guéguen et Johan Scoarnec, 34 et 33 ans, l'AS Plobannalec-Lesconil (3ème en R2, poule B) possède l'expérience pour ces matchs tellement importants juste avant la trêve de fin d'année. Plobannalec-Lesconil, au parcours ascendant, a gagné plus qu'un joueur, sans doute un leader dans son prochain cycle. Pour qu'un club grimpe, il faut un courant porteur de l'extérieur. En ce moment, l'ASPL ne se trompe pas.
