7 mars 2016. " Qui a dit qu'on était mort!", plus une personne ne "moufte" cette phrase après le redressement spectaculaire de l'action ASPL, sur le cours des échanges de la DSE. Valeur en hausse en ces mois hivernaux, Plobannalec-Lesconil a agrandi, ce dimanche, son capital points de quatre unités en A, B et C. Ce club si singulier, dans le Sud-Finistère, trace un résumé abouti que le collectif et les valeurs passeront toujours avant tout égo surdimensionné. Donnée pour condamné, en décembre, ressucitée en mars, l'AS Plobannalec-Lesconil n'est jamais aussi bon que dans la difficulté. En se serrant les coudes, les joueurs bigoudens ont trouvé des raisons d'espérer, dans leurs trois premières équipes: le maintien pour les deux premières en ligue et une montée possible en D1 pour l'équipe C.
Guillaume Lucas, au premier plan, le symbole parfait de la méntalité de l'ASPL
L'ASPL B passe l'étape des DC Carhaix
Les joueurs de Kevin Le Goff ont profité de boulevards sur la défense en ligne des DC.
Maxime Boennec, un doublé en équipe réserve
Tête de Tony Felici dès la 2ème contre Locminé, sauvée in-extremis
Mikaël Caoudal, un coup-franc victorieux dans la niche du gardien
Alex Duprat, le latéral droit de l'ASPL
Johan Scoarnec, l'assurance multi-risques de l'équipe
Yann Raphalen a repris place dans les buts de l'équipe A
Christophe Guéguen, la rage au coeur
On ne vient jamais à Pont Plat par hasard! Le stade de Plobannalec-Lesconil est une fusion parfaite ce football amateur, reconnaissable à son état d'esprit porté sur la camaraderie et l'esprit de clocher. Cette citadelle, où tant d'équipes plus huppées se sont cassés les dents, a encore accroché trois scalps d'équipes à son tableau d'honneur: Locminé B, Carhaix et Plonéour B, épinglées 1-0, 2-0 et 3-0. Trois matchs sans but pour l'ASPL et ces coffres-forts, Yann Raphalen, Raphaël Corcuff et Jean Laurec, les gardiens du temple local. Garant d'un football à l'ancienne, en symbole ou détail, le nombre de joueurs locaux très importants, à porter les chaussures de football noires traditionnelles, en contraste avec les goûts bigarrés de toute une communauté de footballeurs amateurs actuels. La transmission de ce passé se fait dans la lignée des quarantenaires ou trentenaires, "Bill" Bassement, Yann Raphalen, Benoit Calvez, Julien Maltret, Johan Scoarnec, Guillaume Lucas, Christophe Gueguen.... Cette communauté d'irréductibles qui n'acceptera jamais la médiocrité du comportement. A Plobannalec-Lesconil, le respect ne se galvaude pas et s'obtient au quotidien.
Cet état d'esprit fait ricochet dès que Plobannalec-Lesconil a le bonheur d'ouvrir le score. Ils sont alors dôtés d'une assurance magique qui les rendent invincibles. Combien de fois n'a-on pas entendu si on marque, nous n'en prendrons pas derrière! Cette sentance est répétée inlassablement pour en devenir une certitude mentale. Ce mot est une quintessence de la raison d'être de ce club. Le mental est une force immense de ce groupe, qui ne se résignera jamais dans la difficulté. De leurs trois saisons en DSE sous l'ère Mikaël Caoudal, Plobannalec-Lesconil a été à deux reprises en extrême difficulté en décembre. La mue sur la phase retour s'est faite immanquablement. Encore une fois, avec le retour de cadres comme Yann Raphalen, le menhir bigouden dans les buts, ou Pierre-Marie Le Moigne, de retour après trois ans à Toulouse. L'arrière-garde a été sécurisée, tout comme en réserve avec le retour de l'inoxydable Frédéric Bassement, à la Pietro Vierchowod en défense centrale, à 42 ans. Cet alliage en acier forgé coule maintenant dans les sillages de ces équipes, prêtes à bien figurer sur la phase retour. Et non, Ploba n'est pas mort! Au contraire, il n'a jamais aussi vivant et en bonne santé. Avec l'incontournable à respecter et honorer: la sortie au Bana, le bar de Plobannalec, où joueurs et supporters refont le match et aiment plaisir à se retrouver en famille. Une institution dans le paysage local du Pays Bigouden, qui ne prend vie qu'à partir de 17h30, le dimanche.
Christophe Marchand
