Un quadruplé dans ses terres du Cap Sizun, face à son ancien club, l'AS Plouhinec, au 1er tour (1-5), un but face au Quimper Penhars FC au deuxième (3-1), un coup-franc "Platinien", dixit son entraîneur, à Bannalec au 3ème tour, et un nouveau doublé face à l'AS Calan au 4ème tour, Tony Le Bihan est le Pichichi ( meilleur buteur) de la coupe de France, dans le Finistère-Sud. Avec une source au départ, bien reconnue et balisée, celle de Mahalon, qui a révélé les Erwan Pichavant ( Stella Maris Douarnenez), Alan Kerouédan ( Grenoble FC 38, Ligue 2), aussi de sacrés numéros 9. A 32 ans, réchappé de ses blessures qui l'ont empêché de donner sa pleine mesure sur les deux dernières saisons, Tony Le Bihan vit un début de saison tonitruant, porté par une aventure en coupe de France, quatre matchs qui l'ont propulsé sur le devant de la scène à Plogastel Saint-Germain. Ce dimanche, Plogastel Saint-Germain (D1) repart pour un nouveau tour, le 5ème tour, avec un nouvel adversaire à domicile, les DC Carhaix (R3). Voulant poursuivre son oeuvre "platinienne", en référence à l'Euro 1984, où le 10 des Bleus avait inscrit 9 buts en 5 matchs de compétiton ( 1 Danemark, 3 Belgique, 3 Yougoslavie, en poule, 1 contre le Portugal en demi et 1 autre en finale face à l'Espagne), Tony Le Bihan n'est plus qu'à une réalisation du chiffre 9, avec son chiffre 8, la même hauteur que Michel Platini avant la finale contre l'Espagne. Un peu dans la même logique, Plogastel Saint-Germain (D1) jouera sa finale de la coupe de France face aux DC Carhaix (R3), sur ce 5ème tour, un tirage difficile mais ouvert qui donne aux Plogastellois, un légitime espoir d'entrevoir la porte n°6.
Légende: 8 buts en 4 matchs, Tony Le Bihan est dans les mêmes temps de passage dans cette coupe de France 2024/2025 que Michel Platini à l'Euro 1984 ( qui avait marqué dans tous les matchs de cet Euro en France), pour prolonger la métaphore de son entraîneur, Michel Poulhazan, sur son coup-franc Platinien, à Bannalec (2-2, 90', 3ème tour).
" L'équipe possède un gros caractère. Sur nos trois derniers week-ends, nous sommes menés, mais nous arrivons à surmonter et à faire preuve de caractère pour surmonter ces passifs. On a le mental et nous ne baissons pas la tête. On affiche une solidarité à toute épreuve en coupe de France, on y croit. Par exemple, face à Calan, on passe une première mi-temps très difficile contre le vent. Dur de se trouver, dur de faire les efforts. On savait qu'en deuxième mi-temps, avec le vent en notre faveur, ça allait être plus facile. On voulait les acculer, pousser pendant 45minutes. Ca l'a fait", reprend Tony Le Bihan.
Encore décisif, même étonnant, Tony Le Bihan est un vrai Lucky-Luke des surfaces. Il tente, tout, même le plus risqué et osé, et ça fait "ficelle". Comme son corner rentrant face à Calan, à la 58ème minute. " Sur le corner, mon idée est de la mettre rentrant. Le vent donnait une force supplémentaire au ballon, une trajectoire difficilement lisible aussi pour le gardien en face. Je joue avec le vent. Dès que je suis au poteau de corner, je me suis dit, je tente le coup. J'étais parti pour marquer. Quand elle va au fond, je pense de suite au 2-1, au fait que nous soyons devant pour la première fois du match. Il y'avait ce 3ème à mettre, car nous n'étions pas à l'abri. Sur le but du 3-1, Ivan ( Seznec), notre gardien, me la met dans ma course, je vois le gardien sortir, et je la pique", glisse Tony Le Bihan, comme une simple évidence.
" 8 buts en quatre matchs de coupe de France, c'est formidable! J'adore cette compétition, elle me met les frissons. Ca faisait 11 ans que je n'avais pas eu les maillots de la coupe de France. Ca remontait quand je jouais avec l'AS Plouhinec. On rentre dans l'histoire du club, à Plogastel Saint-Germain, ça faisait 17 ans que le club attendait un tel bonheur. On bat le record du club, le tirage face à Calan, dès le départ, on s'était dit 50/50 dans nos têtes. Le seul avantage sur eux, il était de recevoir"
Originaire du Cap-Sizun, de Mahalon, Tony Le Bihan, 32 ans, revit en cette saison et trouve une parenthèse magique avec cette édition de la coupe de France. Il est le meilleur buteur du Sud-Finistère, sur cette édition de la coupe de France. Avec deux buts par match, en moyenne, il est décisif à chaque rencontre de coupe.
Mis aussi en avant par les coursiers du milieu de terrain, Malo Nédelec, Tom Helouet, Louis Moreau, dans une forme de jeu assez similaire, au Guillaume Allain, Jean-Baptiste Le Bournot ou Dylan Le Doucen, du côté carhaisien, qui donnera à ce duel inattendu Plogastel SG - DC Carhaix, avant tout, une bataille du milieu de terrain. C'est d'ailleurs là que Plogastel Saint-Germain avait été ultra-dominateur face à l'AS Calan, au dernier tour, avec une meilleure mobilité et dextérité dans l'usage du ballon.
" C'est ma deuxième saison à Plogastel Saint-Germain. L'équipe est très jeune, un club super familial. On est plusieurs "anciens", avec Jonathan Dizy et Ivan Seznec. Autrement, ce ne sont que des jeunes dans l'équipe, mais des jeunes avec un super potentiel. Ils jouent ensemble depuis très longtemps. On est des guerriers sur le terrain, on ne lâche rien. On essaie toujours de garder le ballon, de se trouver, de varier le jeu. Il y'a une super mentalité, on ne s'engueule jamais sur le terrain. A 32 ans, je savoure ces moments. Je vais plus vers la fin que le début. On reste une équipe de district, à Bannalec, on revient de loin à la 90ème minute. C'est un rêve, on passe de supers moments, qui resteront gravés à vie avec ce groupe", poursuit Tony Le Bihan.
Aux prises, ce dimanche, avec la paire centrale des DC Carhaix, Charles Roslagadec/Adrien Boulzennec, Tony Le Bihan voudra poursuivre sa série enchantée, et marquer pour son 5ème tour consécutif. Tout Plogastel Saint-Germain espère dans la réussite du Mahalonnais, qui quoique qu'il arrive, restera aussi dans l'histoire de ce club. La coupe de France a posé sa baguette magique sur Plogastel Saint-Germain, mettant en avant l'équipe dirigée par Michel Poulhazan. Le cendrillon du Finistère, dans les cinq derniers clubs de district, en Bretagne, donnera tout pour passer encore un tour, devant son public du stade du Leurré.