A deux semaines de ses 36 ans, Pierre Moenner représente une fidélité exclusive à son premier club de l'ES Plogonnec. Ecureuils de l'école de football à ses années seniors, il a remis dans le sens de la marche son équipe quand elle vacillait sérieusement face à l'EA Scaër. En se projetant dans la surface, suite à deux corners, son plat du pied assuré et sa tête-épaule a redonné l'espoir de la qualification à Plogonnec. Sur la seconde mi-temps, Plogonnec en a rajouté deux autres pour créer une des quatre surprises de ce 2ème tour dans le Sud-Finistère (4-2). Milieu récupérateur ou défenseur central, Pierre Moenner représente une valeur exemple, tout en restant ce compétiteur-né dès qu'il revêtit le maillot blanc et rouge.
Pierre Moenner avait un des plus redoutables spécialistes au marquage avec le Scaërois, Jérémy Hill.
" Notre force a été de ne pas céder à la panique à 0-2. Nous avons su rester calme", assure Pierre Moenner. Pour conserver cette faculté, l'expérience est un bien non négociable. Pierre Moenner, Julien Bonizec, Devi Le Coz, Julien De Sousa, autant de cadres indispensables pour remettre de l'ordre quand l'ensemble tangue. Son dernier doublé en équipe première l'a même fait remonter à l'époque Pascal Cabillic de ces débuts en senior. Sa parole est d'or dans les vestiaires en précisant toujours une attitude à avoir sur le terrain. " Avant le match, dans les vestiaires, j'ai juste dit de ne pas sortir du terrain avec des regrets. Penmarc'h m'était resté en travers de la gorge. On avait été battu, ce jour-là (2ème tour de la coupe de France 2018/2019, 0-1, 89'), avec cette déception de ne pas avoir tout donné".
Son co-entraîneur, Julien Bonizec, parle d'un joueur-exemple, garant d'une identité club supérieur à toute chose. " C'est un guerrier! Un leader sur le terrain. Il n'a que deux semaines de préparation mais nous n'avons aucun souci à le mettre titulaire. Il connait parfaitement ses qualités et défauts. Ces joueurs sont très importants dans la vie de tout club".
A 35 ans bien tapé, Pierre Moenner savoure ses derniers matchs de coupe de France, comme un instant précieux. " Quand je rentre sur le terrain, je me dis d'en profiter un maximum car je sais que ça peut être mon dernier match de coupe de France. Je poursuis en sachant que la relève sera assurée derrière avec les Tanguy Seznec, Thibault Savin ou Killian Mescam. Nous avons passé un palier dans la faculté à être calme et patient. Edern, Scaër, on n'a jamais dévié de cet objectif".
Dans le football moderne et à haut-niveau, ce type joueur-club n'existe pratiquement plus, à l'exception de cas rares et isolés comme Romain Danzé (Stade Rennais) ou Loïc Perrin (AS Saint-Etienne). Pierre Moenner a attiré la convoitise de clubs supérieurs sans répondre positivement. " Je me suis toujours senti bien au club de Plogonnec. Je ne voyais pas l'intérêt de partir pour jouer une division au-dessus".
Espérant un nouveau tour de coupe, à la maison, Pierre Moenner sera encore dans la bataille du 3ème tour pour aider ses partenaires à passer ce nouveau cap symbolisant la quête des maillots CDF du 4ème tour.