Le 11/12/2014

Ujap Quimper. Les symptômes connus, le remède pas encore

Le patient Ujap Quimper est dans la salle d'attente du cabinet médical de la N1M. Les analyses ont été faites et rendues publiques sur les maux récurrents de l'équipe: des insuffisances individuelles, la perte de la notion de bloc équipe, et un état d'esprit vacillant en match. Avec trois victoires pour huit défaites, les Quimpérois sont très loin de l'objectif initial, à savoir une place dans le top 6. La mise en retrait temporaire dans ses fonctions du coach Aymeric Colignon a été un acte ajouté en début de semaine. L'intérim est assuré à Epinal Get Vosges par son adjoint, Sébastien Auffret, 43 ans, 30 ans de licences au club, garant d'un savoir-faire maison. Assurément, la prochaine rencontre dans les Vosges est, ce samedi soir, un tournant de la saison 2014/2015. Plus qu'un résultat positif ou négatif, à Epinal, l'attitude, les intentions et la manière des joueurs seront étroitement sous surveillance. Un premier point de départ dans l'attente du verdict final prescrit par le directoire.

Romain Grégoire et les Quimpérois jouent un match capital à Get Vosges, ce samedi. Crédit photo: Christian Rose

La situation de l'Ujap Quimper est un cas connu dans le cycle d'un club. Jamais facile, demandant du discernement et une lucidité d'esprit à un moment de l'année où les organismes ne demandent qu'à souffler et siffler la trêve hivernale. Le haut-niveau amène une contradiction avec le sentiment et la compassion. " Nous étions arrivés dans une spirale qu'il fallait absolument casser. On verra au jour le jour. Il nous faut prendre du recul par rapport à une situation qui n'est pas simple. Il y'a une certaine pression de résultat. Il n'y a pas de perte de crédibilité d'Aymeric Collignon vis à vis du groupe. Ce n'est pas une mise à l'écart. Il n'est pas le seul responsable. Les joueurs ont une grosse part de responsabilité à cette situation. Dans toute enteprise, il y'a pas de honte à prendre du recul sur une situation pour reprendre ensuite une marche en avant", affirme le président Quimpérois, Dominique Le Borgne. 

Face à ce constat, le match face à Get Vosges, battu deux fois à domicile par Saint-Chamond (73-88) et Blois (65-82) verra-il la rédeption de l'Ujap Quimper? L'incertitude est présente avec ces interrogations qui la composent. Ayant pris les rênes des entraînements à partir de lundi, Sébastien Auffret se veut dans une continuité de jeu en axant son discours sur une préparation mentale liée au contexte d'un match. " Tout d'abord, j'ai beaucoup d'estime pour Aymeric (Collignon). On se lance dans le grand bain. Mon discours a tenu dans le fait de mettre les joueurs face à leurs responsabilités insistant sur les valeurs de cohésion, don de soi, travail et partage. Je ne veux pas individualiser ces paroles. Elles n'ont de sens que dans un collectif et une prise de conscience. Il faut avancer très vite et optimiser le laps de temps forcément court avant Get Vosges. Je ne suis là pour resasser le passé, mais pour travailler à court terme sur un match à Epinal. Je serai sensible au résultat mais plus encore aux intentions, à la manière et l'attitude des joueurs. C'est un point de départ de toute construction future"

A la croisée des chemins

Ces 40 minutes de match face à Get Vosges seront scrutées avec une extrême attention par la direction, qui s'en servira comme un tremplin à une future décision. L'issue n'est pas encore connue. " Tout va tellement vite dans le sport. Nous devons inverser une tendance et éviter la relégation. Je suis quelqu'un d'optimiste. La situation n'est pas simple mais le groupe a les qualités pour tourner la roue dans le bon sens. Il faut jouer ensemble. Si nous gagnons contre Get Vosges et La Rochelle, nous casserons cette spirale. Par contre, je serai intrinsigeant avec ceux qui ne vont pas au service de l'équipe, en ne manquant pas de leur faire savoir directement", assure Dominique Le Borgne.

Ces discours ont au moins un mérite, celui de briser la glace à des maux d'une première partie de saison. Mis face à leur miroir de responsabilités, le club, dans son ensemble, fait bloc pour trouver une solution à une sortie de crise. Ce samedi, le groupe Ujapiste doit réagir en donnant un aperçu de son caractère et amour-propre. " Je ne juge jamais une équipe tant qu'elle n'a pas connu de périodes difficiles", avait déclaré Gregory Lessort, alors capitaine de l'Ujap Quimper en août 2011. Cette phrase prend tout son sens dans ce match vérité. L'Ujap Quimper est à la croisée des chemins. Sans retour, ni détour, un choix de direction sera pris au terme des 40 minutes, ce samedi soir. Irrémédiable, qui engagera de toute façon un changement d'attitude dans le contenu. La parole se veut engageante sur le parquet. Le sport a ce formidable pouvoir que la vérité d'un jour est facilement contredite le lendemain. Pour l'Ujap Quimper, une chance à assumer et corroborer face à Get Vosges.

Christophe Marchand

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