Laurent Foirest. " Je ne voulais pas être entraîneur à la fin de ma carrière joueur"
" Beaucoup de président de clubs ont peur de donner la chance à un entraîneur novice", souligne Laurent Foirest, arrivé à la barre de l'Ujap Quimper, le 22 décembre. En choisissant sur le moment présent un entraîneur, rognant tout facteur d'expérience, ni un CV carte de visite, Laurent Foirest et les dirigeants de l'Ujap Quimper se sont accordés, à Nantes (le lieu du premier entretien) sur un chemin commun avec en destination finale, un maintien en N1M en mai prochain. A dix jours du premier match de Laurent Foirest sur un banc de touche, à La Rochelle, le discours se veut porter sur des éléments simples et une vie de groupe axé sur l'humain et des relations proches.
Laurent Tillie, le sélectionneur de l'équipe de France de volley-ball, avait une formulation précise sur la radio RMC quand la corrélation entre joueur de très haut niveau et entraîneur à même niveau lui était demandée. Sa réponse avait été que son passé de joueur à haut-niveau lui permettait une meilleure anticipation sur l'instant de ce qui se passait à l'intérieur de la tête du joueur mais que pour être un grand entraîneur, il lui fallait mettre obligatoirement de côté son égo de joueur de très haut niveau. Laurent Foirest répond à ce profil d'entraîneur qui a connu une carrière de joueur international assortie du statut d'un des meilleurs joueurs français de sa génération, au côté d'un Antoine Rigaudeau, Laurent Sciarra ou Yann Bonato. A 42 ans, il franchit le rubicon en devenant pour la première fois coach principal d'une équipe professionnelle. " Je ne voulais pas être entraîneur et devoir gérer des caractères détestables. Quand j'ai arrêté ma carrière de joueur à 37 ans, il était hors de question que je m'assoie sur un banc. Ca m'est venu à l'ASVEL quand je commençais à faire l'équipe en tant que manager général. Quand la politique du club a changé, j'ai alors sauté le pas. Ca faisait un an et demi que j'étais disponible dans ma tête. Je remercie l'Ujap Quimper de me donner ma chance. Je suis content, stressé mais ça va mieux depuis les premières séances avec le groupe. Sébastien Auffret, le coach-adjoint me facilite le travail en me faisant part de son ressenti technique et de conseils pratiques pour la découverte de la ville".
La patte Laurent Foirest se dessine à l'Ujap Quimper. Sa liste de priorités n'est pas longue, convaincu que la simplicité est une donnée puissante dans le sport de haut-niveau. " Il n'y a aucune corrélation entre joueur et coach. Avoir été joueur m'apporte un ressenti des choses, une différence sur l'approche pédagogique. Je crois qu'il faut un bon contact avec son groupe pour une réussite commune. C'est un équilibre que je dois trouver. C'est un bon groupe, à l'écoute, sérieux et travailler. Ils ont envie de redresser la situation. On avance ou on va dans le mur! Ma tactique? Faire des choses simples. Le basket est une composante de trois éléments: la précision, le timing et les déplacements. Plus ces trois facteurs sont maîtrisés, plus les victoires arrivent. A mon sens, les systèmes les plus simples sont les plus efficaces. Cette équipe n'a besoin que de quelqu'un pour être efficace".
Ayant connu quatre clubs dans sa carrière (Antibes, Pau Orthez, Vittoria, ASVEL), Laurent Foirest est un homme qui marche au feeling. " Je ne pensais jamais être entraîneur, comme je ne pensais jamais être joueur professionnel. Je ne focalise que sur le moment présent. Ce qui a été fait avant ne m'intéresse pas, on ne reviendra jamais dessus. L'opportunité se vit sur le moment présent, jamais sur le passé, ni une fabulation du futur. J'ai toujours fonctionné comme ça dans ma vie. Si je me plais dans un club, je m'inscris sur la durée. L'Ujap m'a très bien accueilli et je les remercie de m'offrir ma première chance dans le coaching professionnel".
Marseillais de naissance, Laurent Foirest démarre sa carrière d'entraîneur club à Quimper. Une première base de décollage à la salle Michel Gloaguen, qui devra trouver une piste d'atterrisage à la fin de la saison sur le tarmac de la N1M.
Christophe Marchand