Le 23/02/2017

Kingsley Atasie, le super aigle des Turcs de Quimper

Grand fan de Jay Jay Okocha, l'ancien meneur de jeu du Paris Saint-Germain, au profil proche de Daniel Amokachi, autre Super Eagles du grand Nigéria des années 90, Kingsley Atasie, 28 ans, n'offre pas d'équivalence au niveau de la D2. Son rêve de passer footballeur professionel l'a poussé à quitter son pays du Nigéria pour suivre sa bonne étoile. " Au pays, c'est trop difficile. Le contexte est miné par la corruption de nos élites et de notre gouvernement. Le Nigéria ne s'en sort pas malgré des énormes richesses. Je ne me voyais pas d'avenir au pays". Le football, en échappatoire, Kingsley Atasie a jetté l'ancre en Cornouaille, après un passage d'un an en Suisse. Destin singulier, qui rappelle celui de Herman Koré, l'attaquant concarnois, en prise aussi à ce choix de se donner une chance en Europe. Aux Turcs de Quimper, ce Messie du football arrivé de nulle part, ou plutôt d'un coup d'oeil de Yacine El Bouabdellati, au cours d'un des ses entraînements solitaires à Creach Gwen, donne un relief inattendu à l'attaque des Turcs de Quimper. Auteur de 23 buts toutes compétitions confondues, ce joueur trappu, à la panoplie complète sur attaque placée et le jeu en mouvement, offre une largesse de choix à ses partenaires.

" J'ai toujours l'espoir de vivre du football. Même à 29 ans, à la fin du mois, j'aimerai toucher le haut-niveau car je pense avoir des qualités pour au moins essayer", juge Kingsley Atasie, l'attaquant des Turcs de Quimper. Anglophone, après une vie menée au Nigéria, le plus grand pays d'Afrique en population (174 millions d'habitants, soit presque 3 fois la France), il a tout quitté au pays pour réussir et tracer son chemin dans ce schéma du guerrier solitaire. " Bien-sûr que la famille me manque! Je ne les ai pas revus depuis deux ans. Ils prient pour moi quotidiennement et je fais autant de mon côté. Je suis très croyant, c'est ce qui m'aide à me dépasser et croire en mes chances". Dans la pudeur et la retenue, Kingsley Atasie n'est pas du genre à s'épancher sur ce choix de vie singulier marqueur d'un caractère et de son opiniatrêté forte. Son entraîneur, Kamel Haddu, a beaucoup d'empathie pour son joueur. De son passé de coach, dans le profil, hormis Mouss M'Zeabdallah, sur son côté droit, il n'a guère connu de tel phénomène en district. " C'est un profil intéressant par sa capacité à éliminer, costaud dans ses appuis, il va vite balle au pied. Techniquement, il est aussi intéressant. Il doit être à 2 buts par match mais s'il était encore plus pragmatique dans ces choix finaux, il pourrait être à 4 buts par match. Parfois, il recherche trop le beau geste. C'est un avant-centre, capable d'être bon dos au but comme l'être aussi dans la profondeur. Il adore le football. Quand l'entraînement est à 19h, il arrive l'un des premiers à 18h30. Il vit pour le football, peut-être trop parfois. S'il y'avait un entraînement tous les soirs, ça ne le dérangerait pas".

Les Turcs de Quimper, meilleure attaque du district dans le Sud-Finistère

En course avec l'US Portugaise, pour une montée en D1, les Turcs de Quimper offre la garantie du spectacle à chaque sortie. Assurément, l'une des équipes les plus plaisantes et enthousiasmantes du Sud-Finistère. Avec des joueurs à ses côtés comme Théo Brillet, Yashar Gunkaya (ex-Sivaspor avec Roberto Carlos comme entraîneur en Turquie), Abdel Lazar, les Turcs de Quimper tournent à une moyenne impressonnante de 4,5 buts par match. " J'ai toujours prôné un jeu offensif. Dans chaque club, où je suis passé, je veux que les joueurs prennent du plaisir dans ce jeu de mouvement. Je préfère marquer un but de plus que d'en encaisser un de moins", reprend Kamel Haddu. Le super aigle de l'attaque acère ses griffes pour porter dans l'aire de but une chasse incessante de 90 minutes. Avec son arrivée, les Turcs de Quimper ont trouvé une vraie pépite, tellement rare à ce niveau de compétition. Même s'il y'aura sans doute des sollicitations à l'intersaison, le club quimpérois est très ambitieux à moyen terme. Avec ce type de joueurs, il peut l'être.

Christophe Marchand

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