Le 13/12/2017

La renaissance du Quimper Kerfeunteun FC

Suite à un 8/10 en colonne victoire sur sa poule aller, le Quimper Kerfeunteun FC profite à fond du coup de moins bien du FC Pont l'Abbé pour s'emparer de la tête du championnat R3, poule C. En trouvant une épine dorsale, avec le retour de Vincent Favennec, le capitaine du 16ème finale de la coupe Gambardella en 2014/2015, la complémentarité en milieu de terrain de Mathieu Cariou et Paul Bernard, l'efficacité de Sami Alkis et Hugo Cavarec, la créativité de Lilian Barbey, la résurgence de Guillaume Quintin, et la fidélité des anciens du club, Sébastien Guirriec, 35 ans dans les buts, Arnaud Hamon en défense centrale ou Greg Ribeiro au milieu de terrain, le QKFC se reconstruit, après une fusion ratée et non préparée du 26 mai 2011, qui n'a jamais élevé le niveau sportif - bien au contraire- des deux ex-clubs phares de Quimper, le Stade Quimpérois et l'ES Kerfeunteun. Ce retour en lumière doit beaucoup en une humilité retrouvée, un état d'esprit naissant et des jeunes attachés aux couleurs.

Didier Guével, Ronan Salaun, Jean-Claude Cariou, Jean-Yves Guellec: le staff technique senior du QKFC

Gilbert Macrez et Jean-Paul Thomas, président et trésorier du QKFC, section football à 11

Ex-secrétaire de l'ES Kerfeunteun, président de l'école de football, Gilbert Férec a été nommé président du QKFC en 2015.

Philippe Sizorn, ancien latéral gauche de l'ES Kerfeunteun, aujourd'hui dirigeant au QKFC

La victoire 0-4, dans le derby face au Quimper Ergué-Armel FC, a sans doute été un des premiers virages en senior, pris dans le bon sens. Celui de la 22ème journée en DRH en 2015/2016, après un match nul arraché, synomnyme de maintien, à Bodilis-Plougar (1-1) avait été vécu comme une énorme satisfaction. Par contre, ce dimanche 3 décembre 2017, a une signification symbolique et sportive plus importante. Le triplé de Guillaume Quintin avait mis en lumière un collectif et une attitude d'équipe. " Mon axe de discours, depuis ma prise de fonction, n'a jamais varié. Je veux que cette équipe, ce club se construise sur un état d'esprit, avec un reflet pour l'adversaire d'une équipe "chiante" et dure à jouer. J'ai été très déçu de l'attitude des joueurs face à Pont l'Abbé en coupe de France, Trégunc en coupe de Bretagne et Saint-Evarzec en coupe Gonidec. Le match aller en championnat à Pont l'Abbé m'a fait douter. Cette équipe de Pont l'Abbé m'a paru intouchable quand nous les avons joué en perdant logiquement deux fois. Le match de Ergué-Armel? C'est le match qui peut nous propulser vers quelque chose de différent. A Ergué-Armel, le groupe a réalisé un gros match. Jusqu'à là, nous avions certains joueurs qui ne pensaient qu'à attaquer, sans investissement à la récupération. On ne pouvait pas créer un esprit d'équipe et avoir du respect pour ses coéquipiers dans cette attitude. Ergué-Armel a été une volonté de se battre ensemble pour montrer une image différente, d'un groupe qui mettait l'esprit au-dessus d'une performance individuelle. Je l'ai mal vécu parfois car depuis que j'entraîne, je n'avais jamais eu une équipe qui s'est faite autant bouger ou qui n'avait pas d'état d'esprit. Au Quimper Cornouaille FC, quand nous gagnons nos matchs, certains n'étaient dû qu'à notre état d'esprit. On en a gagné tellement des matchs comme ça", explique Ronan Salaün.

Ce match référence face aux voisins armélois (0-4) ajouté à une confirmation naissante face l'Amicale Ergué-Gabéric (2-0), ne fait pas oublier une fragilité et un possible effritement dans la durée d'un championnat. " Nous sommes fragiles encore. En seconde mi-temps, à 2-0, l'AEG a un pénalty du 2-1. S'il le marque, on peut se remettre dans le doute. A Trégunc B, tout le monde regarde le résultat (0-5) mais nous nous sommes fait bouger pendant une bonne partie du match. Nos adversaires méritaient d'égaliser, voir de mener. Contre la Stella Maris B, on remporte le match en étant très, très moyen (1-2). Nous n'avons pas de marge. Notre groupe a été reconstruit à 60%. On doit batailler pour finir le plus haut possible dans ce championnat. Les joueurs, nous pouvons les aider, amener notre expérience mais le déclic doit venir d'eux. C'est eux qui décideront de leur objectif. Quand je les ai vus à Ergué-Armel, faire un cri de joie dans les vestiaires spontanément, ça nous a fait tellement plaisir avec Jean-Claude Cariou. On sentait une équipe qui s'était arrachée sur le terrain pour aller chercher sa victoire".

Avec une défense entière rebâtie, à l'intersaison, après le départ de Nicolas Rannou (Gourlizon Sports), Sullian Saouzanet (études, Etats-Unis), la blessure de Théo Brûlé, la convalescence de Guillaume Quintin, Pol-Lou Martin (US Trégunc), ou Goulven Vigouroux (Châteaulin FC), le Quimper Kerfeunteun prend ses moments rares depuis la fusion comme une énorme bouffée d'air. En effet, après 16 descentes sur les équipes seniors en 6 ans, ce rayon de soleil apparaît aujourd'hui comme un trait d'espoir pour un meilleur futur. " L'équipe première est la vitrine du club. Si elle est performante, ça veut dire des meilleurs tournois pour nos jeunes en U13, U15, U17. C'est pour ça que nous voulions que les seniors jouent pour un maillot, et non pour se satisfaire de leur match. Nous n'avons pas de moyens financiers mais trop souvent, ça a été mis comme une excuse. Nous bâtissons pour que ce club retrouve une base. Notre projet tient sur 3 ans. En amont, ça travaille très bien avec des formateurs de premier plan, comme Alain Coïc (U15) ou Michel Goarin (U17). Ce club ne revivra que par la formation. Une des fiertés quand j'étais à la tête du Quimper Cornouaille FC (2005-2010) est d'avoir permis à des jeunes de Quimper et aux alentours, de jouer en CFA/CFA 2 face à des réserves de clubs professionnels (Paris Saint-Germain, Stade Rennais, FC Nantes, Bordeaux...). Les Jonathan Le Bihan (Gourlizon), Florent Lenclume, Anthony Le Page, Julien Bonizec (Stade Quimpérois), Florian Le Gouil, Arnaud Le Signe (Stella Maris) ou Anthony Bréhonnet (AS PLouhinec) n'étaient pas plus doués que ceux que j'entraîne aujourd'hui mais ils ont eu la chance de commencer à un niveau plus haut. En football, plus tu montes, plus c'est facile. Pour la ville, pour le club, tout ceux qui s'investissent au club, dans l'ombre en passant beaucoup d'heures, on souhaite remettre un jour ce club à un niveau national en senior".

Christophe Marchand

 

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