Le 28/05/2019

L'US Quimper négocie un virage important

Crée en 2011/2012, l'US Quimper est considéré comme un club champignon, à la croissance ultra-rapide en senior. En sept saisons, le club quimpérois n'a pas mégoté pour atteindre huit montées en sept saisons en équipe première et réserve. Cette année encore, après un départ chaotique en R3, poule C, dernier au bout de six journées, les Quimpérois n'ont pas connu la défaite sur la poule retour avec 12 victoires en 12 matchs. Cet extraordinaire parcours a été embelli par la montée de la réserve, en D1, après un titre de champion en D2, poule G. Arrivé au même titre sportif que le Quimper Kerfeunteun FC et le Quimper Italia, l'US Quimper est loin d'être repu à l'ambition, et ne voit pas la R2 comme une finalité en soi. Encore faut-il que les structures et les finances suivent pour canaliser cette poussée extrêmement forte et rapide. Sur ces points, l'US Quimper connait sa fragilité mais est déterminée à faire valoir ses forces. La première est dans un duo de jeunes trentenaires, à la tête du club. Ce vendredi soir, la passation de pouvoir a été officialisé dans un esprit et une symbiose commune avec un changement de présidence. Ali Reis, 33 ans, cède la présidence à Umit Caska, 33 ans, président de l'association culturelle turque sur Quimper et directeur général de l'entreprise Caska, entreprise de bâtiments et travaux publics. " Nous sommes de la même année de naissance, en 1986. On se connait depuis tout petit, en ayant ensemble joué ensemble, dans la même équipe, au football en jeunes".

Ali Reis (à gauche) cède la présidence de l'US Quimper à Umit Caska.

Cette jeunesse dans le fonctionnement, comme dans l'historique du club, est aussi un lien fort sur une histoire personnelle commune, heureuse mais traumatisante, à niveau sportif. " Nous ne voulons pas faire vivre aux jeunes d'aujourd'hui ce que nous avons vécu en jeunes. Nous avions une grosse génération en jeunes. On gagnait tous les tournois de la région, avec l'US Antillaise. Nous avons été ballottés de clubs en clubs (Aiglons, Etoile de Penhars, Stade Quimpérois). Notre génération s'est éparpillée avec un sentiment d'un énorme gâchis. Nous avons l'amour du football et de Penhars, notre quartier. En senior, nous ne voulons pas nous arrêter à la R2, mais nous sommes dépendants des strucutres, qui posent problème aujourd'hui", souligne Ali Reis.

A ses côtés, Umit Caska appuie sur un discours direct et entreprenant, sans filet, en portant un message direct pour la mairie de Quimper. " L'argent n'est pas un problème. On l'aura pour passer les paliers. Si on se concentre que sur les équipes seniors, nous allons perdre notre jeunesse. Notre réussite passera par une structure complète en jeunes. Nous avons 60 jeunes à l'école de football, et une équipe U13. A la rentrée prochaine, on peut facilement passer à 120 jeunes supplémentaires à l'école de football. Penhars n'est pas un quartier riche mais au sein du club et de l'association culturelle turque, nous avons une très grosse solidarité. On est maintenant arrivés à un niveau sportif où nous devons trouver des solutions avec la mairie de Quimper. Elle doit être neutre et aimer tous ces clubs. Nous avons parfois l'impression qu'elle a peur de notre ascension sportive. Creach Gwen peut être un lieu fixe. Jouer en nocturne, le samedi soir, sur le terrain central, peut être une solution. Notre quartier prioritaire est Penhars. Nous ne sommes pas fermés avec un rapprochement avec le Quimper Penhars FC. Comme nous pouvons aussi prétendre avoir des créneaux sur Nicolas Kervahut", précise Umit Caska.

L'US Quimper a été aussi le premier club de la ville, à franchir le pas d'une appelation purement réduite à Quimper. " Nous ne nous sommes pas fait que des amis en choisissant ce changement de nom des Turcs de Quimper à l'US Quimper. Il fallait par ce geste fort. Nous voulions par ce choix symbolique montrer une ouverture à tous les jeunes de Quimper. Nous voulions arrêter de nous refermer sur nous-mêmes. Après, nous n'avons pas de local, pas de possibilité de stocker notre matériel. Nous ne sommes pas accompagnés structurellement. L'équipe première n'avait au début de la saison qu'un créneau pour s'entraîner, le mercredi soir, à Creach Gwen. Faute de mieux, nous avons rapproché les deux entraînements, le mercredi et jeudi. On veut avancer et trouver des solutions avec la mairie", ajoute Ali Reis.

En franchissant l'étape de la R3, l'US Quimper, avec son nouveau président, Umit Caska, et son coordinateur senior, Ali Reis, s'appuie sur deux amis d'enfance, ambitieux et trentenaires. Complémentaires, et désireux de faire entendre leur voix, ils veulent en priorité structurer l'assise du club dans sa formation pour créer une véritable identité durable et pérenne. Le défi s'annonce grand et chronophage mais l'US Quimper en a déjà relévé plusieurs pour se porter aujourd'hui sur la R2.

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