En fêtant ses 18 ans, la veille du 3ème tour de la coupe de France, Maël Ayemou fut rayonnant sur ses 120 minutes de match face à Châteaulin FC. A peine adulte, il possède déjà toutes les qualités dont le Quimper Kerfeunteun FC manquait sur les dernières années: le caractère, l'esprit de guerrier et une concentration totale. Encore en mémoire le match raté face au FC Pont l'Abbé au 3ème tour de la coupe de France 2017/2018 (1-3), le QKFC dénote maintenant d'une attitude et approche différentes. Le retour dans les buts au Juch pour le 2nd tour du portier Sébastien Guiriec, 38 ans, a rassuré et consolidé l'édifice. Défenseur central, latéral de circonstance face à Châteaulin, Mael Ayemou a survolé cette rencontre en prenant la mesure d'un Thomas Lagadec, hautement réputé dans le Sud-Finistère, comme un des plus habiles manieurs de ballon. Infranchissable dans les airs et dans le duel, alignant les courses dans son couloir gauche, il fut une grosse révélation de ce match au même titre que ses copains de la défense de Gambardella, l'arrière droit, Axel Yannic, 18 ans, Aboubacar Touré, 18 ans ou le jeune milieu, Mathias Le Strat, 18 ans.
Maël Ayemou se rappelera de ses 18 ans.
Le choc contre choc contre Clément Salaün, en deuxième mi-temps dans une simultanéité pour la conquête du ballon ne trompe pas sur la qualité de ce jeune joueur car dans ce type d'action, le Châteaulinois est redoutable. Mael Ayemou y est allé de bon coeur, sans se retirer, montrant l'exemple à tous ses partenaires. Difficile de détacher un joueur plus que l'autre dans ce match réussi des Quimpérois tant le collectif a répondu et surpris par leur haute concentration sur 120 minutes. Aussi s'imbricant dans ce fait, son intervention à la 117ème minute, quand il vint coulisser pleine axe pour contrer au dernier moment un tir châteaulinois à 4-1. Non, définitivement, ce jeune joueur ne lâchait rien jusqu'au coup de sifflet final.
Formé au Quimper Penhars FC, ayant rejoint le Quimper Kerfeunteun FC, à 13 ans, il a joué son premier match en latéral gauche peu après l'heure de jeu en glissant de défenseur central à ce poste. " Châteaulin était supérieur en niveau. Nous voulions prouver que sur notre terrain, nous n'étions pas inférieur à cette équipe. C'est ma première aventure en coupe de France. C'est une compétition où il faut être capable de se trascender. En deuxième mi-temps, j'ai pris un coup dans le flanc. J'avais mal mais il était hors de question de quitter mes partenaires. Saif Basli m'a dit à ce moment de penser au match, pas à la douleur. Nous sommes une jeune équipe. Derrière, Sébastien Guiriec ou Saïf Basli sont nos mentors. Ils nous aident, nous guident. Nous n'avons qu'à absorber leurs conseils. Nous avons très mal démarré notre seconde période en étant loin du porteur de balle. La clé était de rester toujours concentré et centré sur la qualification. Même mené au score, on n'était pas déstabilisé. Nous avons tout fait pour marquer", explique Mael Ayemou.
L'esprit combattant, éliminé en 2018/2019 sur le dernier tout régional par Loudéac en Gambardella et en demi-finale de la coupe de Bretagne U18 par le FC Lorient, le Quimper Kerfeunteun FC tient une génération talentueuse et passée par les plus hauts niveaux régionaux en jeunes. En semant dans l'ombre sur les années de vaches maigres des seniors, le QKFC a insufflé toute son énergie sur la formation de ses jeunes, dont Maël Ayemou fait aujourd'hui partie des symboles. " On se définit vraiment en équipe. Face à Châteaulin, nous leur avons seulement concédé une situation en 120 minutes. Nous n'avons jamais été mis en difficulté. Physiquement, on s'est même surpris à être mieux qu'eux car ils avaient repris 15 jours avant nous les entraînements".
Avec ce type de profil franchement rassurant et étonnant pour son jeune âge, le Quimper Kerfeunteun est au diapason de cette compétition de la coupe de France. Attendant maintenant, ce mercredi, son prochain adversaire au 4ème tour, le QKFC sera une équipe acharnée à se défendre bec et ongle pour prolonger l'aventure. Une identité de club et de groupe s'est forgé. La preuve, comme le gardien, Gauthier Larsonneur, à ses débuts au Stade Brestois 29, Mael Ayemou a fait parler la voix pour lancer le cri de joie dans les vestiaires, affirmant par la même une personnalité et un tempérament.
