Le 29/05/2015

Mathis Moysan. " Je me suis vu gagner avant le match"

Le sport respecte la fameuse loi de Pareto des 80/20. Le mental joue pour 80% d'une performance. Après avoir confessé dans une récente interview qu'il n'avait joué dans sa carrière un match à 100% de ses capacités physiques, Thierry Henry, le meilleur buteur de l'équipe de France de football, a illustré parfaitement ce principe. Ou dans une autre donnée, la victoire est une création mentale de l'esprit. Celui qui se voit gagner par anticipation a une plus grande chance d'y arriver en compétition. Le Quimpérois, Mathis Moysan, 13 ans, butait constamment à battre sa bête noire, le Morbihannais, Marin Delmas, champion de France 12 ans en 2013. Jusqu'à sa victoire à Saint-Malo, pour les derniers championnats de Bretagne (7-6, 6-1), qualificatif à un championnat de France à Roland-Garros. Son secret? Il a cultivé deux semaines avant le match sa certitude de gagner.

Après un ratio de 80% de défaites contre Marin Delmas, dont quatre consécutives en finale des championnats de Bretagne, Mathis Moysan (TC Quimper) s'est servi de ce fait pour travailler sa capacité à passer un palier. Rejetter la faute sur les autres est une marque de faiblesse personnelle, chercher à améliorer les facteurs de son jeu, de son attitude, qui inverseront cette courbe, est une preuve d'intelligence. A 13 ans, Mathis Moysan a changé de vision sur son jeu. " J'ai compris pourquoi Marin me battait presque toujours dans mes confrontations en finale. Je restais prisonnier de mon jeu offensif, en voulant gagner sur deux à trois coups. Je lâchais des poins et je m'énervais contre lui. J'ai décidé d'être plus patient et de lui laisser aussi l'initiative".

Cette tactique renforcée d'un renforcement mental a été la clé de son succès. " Je me suis vu gagner deux semaines avant la compétition. J'ai renforcé cette certitude jour après jour. Même à 4-1 en ma défaveur, au premier set, je n'ai pas chuté dans ma tête. J'étais fort et prêt à retourner la situation", précise Mathis Moysan. Entraîné par Kévin Nerzic et Romain Jouan (ex-joueur professionnel du circuit ATP), au TC Quimper, le Gabéricois a pris une sacrée épaisseur de confiance en un an, en même temps qu'une dizaine de centimètres en taille. Tactiquement fin, bon serveur, débarassé d'une tendinite persistante à l'épaule, il a enchaîné sa première saison sans blessure, depuis deux ans, jusqu'à se qualifier avec la victoire aux Bretagne, au championnat de France 14 ans de Roland Garros. " Les France se joueront sur la terre battue de Roland Garros, du 17 au 22 juin. C'est ma seconde participation à ce rendez-vous. L'an passé, j'avais été impressionné par les lieux. Je jouais entre le court Suzanne Lenglen et le François Chartrier. Je regardais qu'en l'air pendant mon match pour admirer les lieux. Cette année, je suis focalisé sur mon premier tour. Nous serons 60 dans ma catégorie des joueurs nés en 2001, à viser le titre de champion de France". Avec une telle attitude, Mathis Moysan peut nourrir un espoir de tracer sa route, à la porte d'Auteuil.

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