Le 17/01/2014

Entretien avec Victoria Ravva

Ayant commencé le volley-ball, à ses 5 ans, à Tbilissi, en Géorgie, Victoria Ravva, 38 ans, a une volonté de fer pour surmonter ses douleurs physiques dûes à une rupture totale du tendon. Star planétaire, icône de son sport, la centrale Cannoise a tout gagné en club dans son sport: deux ligues des champions en 2002 et 2003, meilleure joueuse du final four de la ligue des champions en 2003 et 2006, 17 fois championne de France. En retrait toute cette saison, elle ne se résout pas à mettre fin à sa carrière. Un feu sacré coule toujours dans ses veines. Cependant, elle ne sera pas à la salle Michel Gloaguen, ce samedi soir, à Quimper. Interview.

Même sans jouer, au match aller, à l'Open Generali de Istres, la star Cannoise, Victoria Ravva s'était montrée très disponible avec les supporters adverses. Ici, ci-contre, avec Francis Le Goff, supporter et bénévole de longue date du Quimper Volley.

Victoria, vous n'aviez pas joué le premier match de la saison face à Quimper, le 26 septembre, à l'Open Generali, à Istres. Quatre mois après, comment se passe votre convalescence suite à votre rupture totale du tendon?

" Pour l'instant, je vais beaucoup mieux. Je ne peux pas encore participer à des entraînements poussés. J'ai connu une rupture totale du tendon. J'avais deux choix, soit l'opération, qui à 38 ans, mettait fin à ma carrière de joueuse, soit être patiente avec l'attente d'une résorption du tendon touché. J'ai choisi la seconde option. Les résultats sont très bons. Je constate les progrès dans mon corps, au quotidien. Les médecins ne sont pas de cet avis mais personnellement, je sais que je suis sur la voie de la guérison".

Même blessée, ferez-vous le déplacement à Quimper, pour encourager vos partenaires?

" Non, je reste à Cannes pour des soins complémentaires et du travail de renforcement. Les filles sont déjà parties, ce matin (vendredi). Je préfère travailler sur place pour accélérer mon retour sur les parquets. Ca me manque trop! Ce n'est pas évident à vivre mais je pense que ma chance a été de subir une telle blessure à 38 ans, et non à 25 ans. Je gère cette blessure, avec beaucoup de calme. Ca fait partie de la vie d'une sportive. Je ne la vois pas du tout comme une fatalité. Surtout pas. Je vais rejouer. Je m'en persuade, tous les jours. Une personne normale aurait déjà arrêté. Je suis une fille très passionnée. J'aime ce que je fais. J'ai mes enfants, mon mari, une vie à côté du volley-ball qui me permet de relativiser sur mon sort."

Vous avez atteint une image d'icône de votre sport par votre talent et votre réussite sportive. Comment réussissez-vous à gérer toutes ces sollicitations au quotidien?

" J'ai réussi parce que je ne suis jamais mise sur un piédestal. J'ai toujours eu l'ambition de progresser dans ma carrière. J'ai la santé donc je peux tout accomplir. J'ai réalisé mes rêves sportifs. Maintenant, je dois avouer qu'il me tarde de réussir d'autres défis. J'aime trop le sport, pour envisager ma vie professionnelle, autrement que dans le sport. Je me vois très bien manager d'un club, travailler dans l'événementiel ou le marketing sportif. Si cette chance se présente, je ferais tout pour réussir ce projet et ce challenge. Je suis sur le point de commencer une autre carrière, même si j'ai toujours un contrat en tant que joueuse du RC Cannes Volley. Mais à 38 ans, et bientôt 39 ans, physiquement, ça devient très dur de rester compétitif au plus haut niveau Européen".

Votre équipe de Cannes affronte Quimper, une équipe promue à ce niveau, en ligue A féminine. Que pouvez-vous dire aux joueuses Quimpéroises, aux dirigeants et aux supporters?

" Cette équipe de Quimper est montée pour la première fois en LAF, cette année. Je leur souhaite d'avoir beaucoup de chance pour se maintenir et évoluer positivement dans les prochaines années dans l'élite du volley-ball Français. Du match aller, j'ai conservé l'image d'un club très familial avec beaucoup de valeurs humaines. Je leur souhaite sincèrement d'avoir la même trajectoire que nous avons connu à Cannes. Mais un peu moins bien quand même (rires)".

Une joueuse normale aurait déjà arrêté

Propos recueillis par Christophe Marchand

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