Le 11/04/2014

Yamandu Peralta quitte le Quimper Volley

Restera? Restera pas? La place publique sportive de Quimper s'est agitée d'un débat animé ces dernières semaines quant à la présence de Yamandu Peralta, au poste d'entraîneur du Quimper Volley, l'an prochain. La réponse est tombée. Elle est négative. Après un cycle long de cinq ans, la séparation s'est faite sur une décision commune avec le bureau du club conduit par le président, Didier Nicot. Un vrai gentleman des parquets quitte la tête haute Quimper!

Yamandu Peralta ne sera plus l'entraîneur du Quimper Volley 29 Elite en 2014/2015.

Il y'aura maintenant un avant et un après Yamandu Peralta au Quimper Volley! Comme à l'Ujap Quimper, suite au départ de Olivier Cousin. Ou au feu stade Quimpérois, après le départ d'Edmond Lemaître (1959-1971). Un entraîneur n'est pas seulement un guide, Il reste toujours un éducateur, qui veut faire grandir et progresser son prochain. Il a ce geste, cette attention, ce don de soi en permanence, qui en fait sa fragilité et sa force.

Forcément, l'affectif, norme dépourvue de sens dans le milieu professionnel, est une composante de la grandeur et de la décadence du Quimper Volley 29 Elite, dans sa découverte avec l'élite du volley-ball féminin. " Nous sommes en décalage dans ce milieu professionnel. Nous donnons beaucoup d'importance à l'humain. Nous sortons d'un échec sportif avec la descente en DEF. Nous voulions conserver Yamandu Peralta dans un rôle différent de celui d'entraîneur principal. Il a refusé notre proposition. Nous nous quittons en très bons termes. Il nous aura vraiment fait avancer sur beaucoup de domaines. Nous étions en fin de cycle dans cette manière de fonctionner", souligne le président Didier Nicot.

" Il s'est passé quelque chose d'incroyable avec ce club"

Cette année en LAF a été un formidable accélérateur pour le Quimper Volley 29 Elite, dans sa rencontre avec le haut niveau. Le TGV a foncé en quatre ans, avant de connaître enfin une halte en gare. Le professionnalisme manifeste d'un flegme et d'une alliance impossible avec la gentillesse. " Je ne pouvais pas changer ma façon de faire. C'est ma manière de gérer un groupe. Je suis arrivé à Quimper en m'identifiant à ce club familial. J'étais à l'image de ses valeurs. Maintenant, je peux avouer que je ne me suis jamais autant donné humainement que dans cette ville. Il s'est passé quelque chose d'incroyable avec ce club, ces dirigeants, et le public", confie sincèrement Yamandu Peralta.

De la N1F à la LAF, deux échelons passés en quatre ans, Quimper est passé avec Yamandu Peralta à une autre ère, inconnue mais tellement vorace en image et en émotion. Le dernier match face à Mulhouse, gagné dans une ambiance indescriptible, via un écran, a sans doute été le plus bel hommage que l'équipe pouvait rendre à son entraîneur.

Le président, Didier Nicot qualifie en ses termes l'ère Yamandu Peralta à Quimper. " Nos discussions ont parfois été animées. Nous n'étions pas toujours d'accord et nous le faisions sentir dans nos arguments respectifs. Ce fut un plaisir de travailler avec Yamandu. Une superbe expérience et un gros coup de chance pour le club. On se quitte professionnellement bon ami. Il a fait l'unanimité autour du club par son professionnalisme, son côté compétiteur, sa convivialité et son esprit fédérateur".

" Je veux une coupe d'Europe"

Le plus beau chapitre de l'histoire du club s'est écrit avec ses cinq années, tremplin vers l'élite, et se tourne désormais pour prolonger des nouvelles lignes. La ligue A, étoile filante veut devenir brillante dans les années futures. Un nouvel entraîneur, avec un projet neuf conduira les filles du Quimper Volley 29 Elite en 2014/2015. La solution sera assurément extérieure car ni Yamandu Peralta, ni son adjoint, Alex Aguilo, ne seront en tête de l'équipe féminine en DEF.

" Nous avons reçu une vingtaine de candidatures. Nous sommes en contact avancé. Le projet du club sera dévoilé au courant du mois de mai. Nous nous sommes entretenus avec aucune joueuse, pour le moment", relève Didier Nicot.

Quant à Yamandu Peralta, regonflé comme jamais, il se projette déjà sur une continuité avec un club de l'élite féminine.
" J'ai reçu une proposition très intéressante du Quimper Volley qui m'assurait de finir ma carrière dans ce club. Je l'ai prise avec beaucoup de reconnaissance et d'estime pour mon travail. Je ne pouvais pas accepter. Le haut niveau me manquerait trop. J'ai attendu longtemps avant d'y regoûter. C'est la passion et l'amour-propre qui ont parlé! J'ai 52 ans, je veux arrêter au top, pas sur un échec sportif. Je veux une coupe d'Europe! Là, ça serait vraiment beau. Je prendrai un projet d'un an avec un objectif majeur. Mettre tout en oeuvre pour y arriver quitte à laisser de côté les sentiments".

La halle des sports d'Ergué-Armel sera orpheline l'an prochain de son charismatique entraîneur. Le club a bien grandi dans ses cinq ans. Yamandu Peralta également. Les deux chemins se séparent sportivement et se renforcent humainement. Un paradoxe supplémentaire décidément avec le haut niveau.

Christophe Marchand

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