Au gré des montagnes russes, sur les deux derniers mois, le TC Quimperlé est passé d'un stade fataliste et dépité à un état conquérant et de challenger, qui leur correspond finalement bien. Le petit poucet du tennis breton qui s'en va croquer les ogres des métropoles est une fable sportive de sept ans d'âge, récitée et apprise dans les grimoires de Kerbertrand, humant aux premières froideurs de l'hiver des odeurs de crêpes et café, les jours de matchs. Cette recette soigneusement maintenue fait saliver à l'avance les suiveurs pointus et amateurs curieux du tennis breton. " On est en mesure de défendre nos chances. On est passé par des moments difficiles sur les dernières semaines. On redevient finalement optimiste. On souhaite garder intact cet esprit quimperlois", précise le président du club, Basile Spanos. Avec un budget deux fois moindre, les Quimperlois partent à l'assaut de cette montagne du tennis français, avec dans l'espoir infini de jouer la grande finale nationale à Lannion, le 3 décembre, pour défendre l'étendard du savoir-faire breton.
Le titre gagné de champion de France en décembre 2012, dans le Nord de la France, est encore dans toutes les mémoires à Kerbertrand. Jusqu'aux murs du club house avec le cadre des vainqueurs, à la coque de portable de l'entraîneur, Philipe Huon, la conquête du graal obtenue sur le TC Paris (2-4) de Benoît Paire, Marc Gicquel et Julien Benneteau, lie à vie la bande de Philippe Huon. A jamais les premiers en Bretagne Occidentale! Quatre ans plus tard, les mousquetaires bretons de la petite balle jaune sont encore là à défendre le maillot quimperlois, comme Mathieu Rodrigues, maintenant coach de tennis à plein temps, Charles-Antoine Brézac, qui a troqué la raquette de joueur professionnel à la robe d'avocat, Maxime Authom, le lion de la Louvière, du Slovène, Grega Zemlja, champion de ski de son pays à l'adolescence ou de Roberto Bautista-Agut (n°15, ATP), toujours dans l'effectif quimperlois.
" Nous avons conservé notre colonne vertébrale, en préparant la relève avec Evan Furness, qui sera titulaire pour le premier match contre Lille. Notre but premier était de faire les cinq matchs avec le même groupe. C'était san compter sans la déception humaine de Vincent Millot, qui nous a fait faux-bond en septembre pour des raisons financières (signature au Hainault, en D1, poule A) ou encore de Ruben Bebelmans, notre Belge spécialiste du double, qui préfère jouer la tournée américaine pour marquer des points ATP. Les réseaux de Charles-Antoine Brézac, associé au recrutement, ont joué. Nous faisons signer in-extremis deux joueurs, le Géorgien, Nikoloz Basilashvili, tombeur la semaine passée de Tomas Berdych (n°5 mondial) et l'Allemand, Peter Gojowczyk, ex n°70 mondial qui avait battu Jo-Wilfrid Tsonga en coupe Davis. On n'est pas favori mais nous serons une équipe très dure à jouer pour les autres formations", explique l'entraîneur du TC Quimperlé, Philippe Huon.
Même avec Boulogne-Billancourt, renforcé par Paul-Henri Mathieu ou le TC Lille, amélioré par la présence de Benoît Paire, le TC Quimperlé pourrait jouer l'empêcheur de tourner en rond pour ses deux écuries au budget vraissemblablement deux fois supérieur aux Quimperlois. " Nous avons un groupe revanchard. Certains joueurs comme Grega Zemjla ou Ian Satral ont précisé qu'ils voulaient montrer un meilleur visage que l'année passée. Les finales sont accueillies pour la première fois en Bretagne. On ne reniera jamais au prix de la surenchère financière notre esprit quimperlé", juge un combatif Basile Spanos.
En ordre de marche, le C Quimperlé s'est adapté aux récents refus de Vincent Millot et Ruben Bebelmans de composer l'équipe. Dans l'urgence, les Quimperlois partent dans la complète inconnue. Un peu dans un esprit similaire à 2012, où ils avaient poussé le plaisir à être sacré meilleure équipe de France.
L'équipe 2016/2017 du TC Quimprlé:
Nikoloz Basilashvili (Géorgie/N.101 ATP), Jan Satral (Rép. Tchèque/N.154 ATP), Grega Zemlja (Slovénie/N.155), Peter Gojowczyk (Allemagne/N.197), Maxime Authom (Belgique/ N.376 ATP), Gero Kretschmer (Allemagne/N.108 en double), Charles-Antoine Brézac (Formé au club), Mathieu Rodrigues (France), Evan Furness (France, formé au club, N.975 ATP).
LA POULE DE QUIMPERLE DANS L'ELITE:
TC Quimperlé
TC Boulogne-Billancourt
TC Bressuire
RC Arras (équipe promue)
TC Lillois
TC Strasbourg
LE CALENDRIER DE LA SAISON REGULIERE
Quimperlé - Lille, le samedi 12 novembre (début des rencontres à 13 h)
Bressuire - Quimperlé, le mercredi 16 novembre
Quimperlé - Strasbourg, le samedi 19 novembre
Quimperlé - Arras, le mercredi 23 novembre
Boulogne-Billancourt - Quimperlé, le 26 novembre
Règle: Le premier de la poule B gagne sa place dans la grande finale nationale élite face au vainqueur de l'autre poule, à Lannion, le 3 décembre. Les deux derniers de chaque poule sont rélégués en DN1A.
