Lettre ouverte des joueurs du Auray FC: Finale de la coupe de Bretagne
Un mois après, l'amertume ne passe toujours pas. Cette finale de la coupe de Bretagne entre les GSY Bourg-Blanc (R2) et le Auray FC (R1) a été remportée par les Blanc-Bourgeois aux tirs au but (2-2, TAB), mais le quiproquo demeure sur le fait qu'il y'aurait du avoir une prolongation pour les joueurs alréens. Sur le fond, par cette lettre ouverte des joueurs alréens, la victoire des GSY Bourg-Blanc n'est pas du tout remise en question, mais c'est plus sur la forme que les Alréens se sentent floués et non respectés. La réponse de la ligue de Bretagne a été la suivante, par son représentant, Philippe Le Yondre, " La suppression des prolongations a été votée en assemblée générale de la ligue de Bretagne, par les clubs. Il n'y a pas de problèmes, ni de litiges. Il n'y a eu aucune réclamation posée sur ce match Bourg-Blanc - Auray. L'arbitre a dit, qu'on allait sur une série de tirs au but, avec l'aval des deux équipes. L'affaire est close. A partir du moment où le premier tireur de la série s'élance, il n'y a plus de possibilité de revenir en arrière. Je le répète, ce match n'a aucune chance d'être rejoué car cette règle de la suppression totale des prolongations ( finale comprise) a été votée par une assemblée générale de la ligue de Bretagne, bien en amont de cette finale.". Sauf qu'un mois après, ce fameux alinéa 2 de l'article 6 sur le règlement officiel de cette coupe de Bretagne 2022/2023, est encore apparent sur le site officiel de la ligue de Bretagne et n'a pas été retiré par les instances de la ligue dans leur PDF, 30 jours après ce "couac". Ce sentiment profond d'injustice et ce manque de mansuétude ont laissé une trace devenue indélibile au fil des semaines. La reconnaissance de l'erreur n'a pas été faite sur la place publique. Faire des erreurs est profondément et heureusement humain, personne n'en sera exempté à la fin de sa vie, mais les reconnaître passe par un début d'acceptation pour l'autre. A travers cette lettre ouverte des joueurs du Auray FC, la comprehénsion que cette exemplarité demandée pour les clubs d'être en règle sur le statut de l'arbitrage, les éducateurs diplômés dans la remise des fameux labels, les homologations doit être également partagée des deux côtés. Juste dire, oui, il y'a eu une erreur, elle n'a pas été relevée sur le coup, ni par Auray, ni par Bourg-Blanc, ni par les arbitres, ni par le bureau de la ligue, présent en large majorité dans les tribunes de Ploufragan, ni par le délégué aux arbitres, mais l'erreur était bien là suivant le règlement officiel. Parce qu'au final, seuls les écrits restent et font foi, et cet article 6 alinéa 2 " En cas de résultat nul, à la fin du temps règlementaire (pas de prolongation), les équipes se départageront suivant la réglementation des tirs au but, ceci pour toutes les rencontres, hormis la finale", est suffisamment clair. Ca ne changera pas l'issue de ce match du 12 juin, ni la victoire de Bourg-Blanc qui l'a largement méritée sur leur parcours et leur finale, mais un mot d'apaisement, presque d'humanité, style " On s'est trompé, on en est sincèrement désolé, et on fera en sorte que ça ne se produise qu'une fois". Par ce manque de communication entre les deux parties, Auray rendra symboliquement les médailles de finalistes, à la ligue de Bretagne.
Lettre ouverte à la LBF des joueurs du Auray FC:
Le règlement stipule qu’une prolongation de 2 fois 15 minutes aurait dû être disputée entre les deux équipes. Comme pour chaque compétition, il existe un règlement. Nul n’est censé ignorer le règlement. Cependant, dans un match de football, et cela à tous les niveaux, l’un des rôles de l’arbitre est de le rappeler et de le faire appliquer aux divers protagonistes du match.
Le règlement est clair, et si nos instances dirigeantes et nos arbitres ne le connaissent pas, c’est qu’il y a un problème. On nous demande de faire confiance aux autorités compétentes, on nous demande de faire confiance à l’arbitrage. En ce sens, nous reconnaissons que l’erreur fait partie du jeu et qu’elle est humaine. Cependant, il est difficile d’intégrer que personne ne reconnaît cette erreur. En gros, nous sommes face à une souveraineté qui peut appliquer ou non le règlement, le contourner, le modifier à sa guise. Et ça, c’est difficile à accepter.
Nous n’avions certes, pas connaissance du règlement et ne pouvions donc pas déposer de réserve en temps voulu mais que cette règle existe et soit ignorée des arbitres et dirigeants de la LBF nous semble impensable. Quand nous voyons ce qui est demandé aux clubs lors des différents événements avec des cahiers des charges interminables alors que de leur côté arbitres et dirigeants ne sont même pas au fait d’un règlement de quelques lignes concernant une rencontre, cela nous paraît injuste.
L’article 6 existe bien. Il y a donc erreur manifeste de l’arbitre qui aurait dû faire jouer une prolongation et non la séance de tirs au but. On a parfois vu certains matchs se rejouer car il manque une poignée de secondes au temps réglementaire alors que là, il manque une demi-heure et on nous invite à fermer les yeux. Où est la logique ? À quoi sert le règlement ? À quoi servent les commissions ?
Si cette faute avait été reconnue, si l’humain n’avait pas été mis de côté, la décision serait moins amère. Même s’il ne s’agit que d’un bout de phrase qui aurait soi-disant été supprimée par le comité exécutif il y a plusieurs saisons, il s’avère qu’à ce jour, elle figure noir sur blanc dans le règlement officiel de la compétition. Pirouette ou négligence ? Rien de reluisant quoiqu’il en soit !
Le football amateur mérite le respect. Cette compétition a rythmé de nombreux mois dans notre club. Des petits aux vétérans, tout le monde s’est pris au jeu ce qui a créé une superbe émulation sur cette fin de saison. L’investissement et les efforts furent énormes, on n’arrive pas en finale sur un coup de dé. Aucun week-end de libre pour nous cette saison, 3 séances semaine jusqu’à cette finale malgré les 3 semaines d’écart avec la demi. Le foot est une passion mais il impose de nombreux sacrifices notamment pour nos familles. Nous étions déterminés à aller chercher ce trophée. Nous voulions ramener le menhir à Auray ! Nous méritions de le soulever tout autant que nos adversaires du jour. Perdre fait partie du jeu, mais perdre dans les règles. Perdre comme nous avons perdu n’engendre que colère et frustration.
Aujourd'hui notre réclamation est rejetée, le comité exécutif refuse de faire rejouer le match et réfute également la demande de partage de titre car ils ne veulent pas remettre en cause la décision des arbitres. L’arbitre est donc infaillible, quand bien même le règlement affirme qu’il a tort.
Rendre l’arbitre humain, accepter qu’il fasse des erreurs comme n’importe qui, n’aurait-il pas été plus judicieux ?
À contrario, on nous apprend que notre club recevra une lettre officielle excuses ainsi qu’une dotation. Que cela signifie-t-il ? La lettre pour s’excuser de l’erreur manifeste et la dotation comme prix de l’apaisement ? Des mesures bien contradictoires avec votre prise de position.
En échange, nous avons pris une décision. Une décision difficile mais porteuse de sens. Celle de rendre nos médailles. Nous ne pouvons les accepter, le match n’ayant pas été à son terme.
Nous sommes stupéfaits, écœurés. Nous sommes licenciés à la Fédération Française de Football, depuis plusieurs décennies pour nombre d’entre-nous, sportifs passionnés et investis dans notre pratique nous sommes également dans la transmission. Beaucoup de joueurs de notre équipe sont éducateurs et veillent à véhiculer les valeurs de notre sport auprès des plus jeunes. Quelles sont les valeurs à tirer d’une telle aventure ?
À l’heure où les exigences pleuvent sur nos clubs avec le statut de l’arbitrage, le niveau de diplôme demandé sur chaque catégorie, les contraintes d’homologation des terrains… Sommes-nous en droit d’exiger la même exigence de nos autorités ou sommes-nous juste bon à régler les notes ?
Un célèbre dicton disait "faute avouée est à moitié pardonnée ! " mais plutôt que de faire amende honorable, vous préférez vous ranger derrière un 49-3 qui permet de contourner, supprimer, accommoder... le règlement. Bien dommage pour nous, les jeunes joueurs témoins et le football en général.