Le 20/05/2022

Killian Uguen, le "Flow" de Milizac

Son coup-franc " Platinien" de la 45ème minute face à Locminé a été imprimé comme le geste de cette rencontre entre Milizac - Locminé, de la 23ème journée de National 3. Cette feuille morte déposé dans le but de Brendan Guillemin a été l'oeuvre de Killian Uguen, à l'abord de la surface de réparation. A 1-1, cette dernière action de la première période a été le moment choisi par Killian Uguen, pour remettre les Milizacois devant. Dans son jeu, Killian Uguen a ce mélange de relâchement et de concentration pour exécuter le geste parfait. A l'instar de son coup-franc, ni trop forcé pour aller au-dessus, ni trop relâché pour aller dans le mur. Le dosage juste, une maîtrise technique et une lecture de jeu optimale, qui en fait un baromètre de forme de cette équipe milizacoise. Sa polyvalence est un bonheur pour son coach Yohann Boulic, qui ne se triture pas les méninges, en nécessité d'une reconfiguration de vol. Dans la même catégorie qu'un Enzo Henry, il a un joueur parfait pour remplir plusieurs cases sur le terrain avec Killian Uguen. A 28 ans, le Renanais possède ce " Flow" naturel, cette concentration et capacité à faire constamment le bon choix, même sous pression adverse.

Légende: Le couteau-suisse Milizacois, Killian Uguen, a porté les Milizacois, devant au score, juste avant la mi-temps, contre Locminé. 

" Sur le coup-franc, avant la pause, face à Locminé, je la prends bien, le gardien, je le trouve collé à son poteau de l'autre côté, où je veux la mettre. Il fallait que je passe le mur pour qu'elle plonge après vers le but. C'est un but très important pour nous, avant la mi-temps. Ca nous faisait repasser devant et redonner des forces pour attaquer la deuxième", précise Killian Uguen.

Dans une spirale poussive, sur les deux derniers mois, Milizac, sans être à l'arrêt complet, a remis un à un ses adversaires en jeu pour se faire dépasser par la GSI Pontivy, sur la dernière journée. Face à des équipes plus expérimentées en National 3, le petit poucet milizacois a repris la première place, sur la dernière journée. A trois journées de la fin, les joueurs de Yohann Boulic et Gaétan Marrec ont les cartes en main en gagnant leurs trois prochains matchs.

" A la mi-temps, on a rabâché, pas de but sur coup de pied arrêté, car c'est notre péché mignon en ce moment. Et ça nous retombe dessus deux minutes, après la reprise. On est fébriles dans ce domaine, il va falloir travailler pour y rémédier. Après, à la fin, même si nous n'étions pas dans un grand jour, on ne lâche pas. L'équipe a été coupée en deux sur la deuxième mi-temps, une partie voulait aller chercher ce 3ème et une autre consolider le 2-2. Tant mieux, ça tourne en notre faveur, il y'a eu des matchs où nous aurions pu gagner, mais la réussite n'a pas été de  notre côté. Là, face à Locminé, elle l'a été. Ce sont trois points importants"

A la polyvalence avérée, sur les flancs de la défense, ou dans l'axe du milieu, Killian Uguen peut jouer à plusieurs postes, mais cet atout peut être perçu comme une contrainte, faute de continuité entière dans une zone de jeu sur la saison.

" Je suis un peu le couteau suisse de l'équipe car je peux évoluer à plusieurs postes. Après j'aime bien, oui et non, car je suis plus un arrière latéral, de formation, même si je peux m'intégrer au milieu en 6 ou en 8. Une saison, on sait forcément qu'il y'aura des blessés et suspendus, ça aide le coach aussi d'avoir des joueurs polyvalents. C'est une qualité, mais ça peut être perçu comme un défaut parce qu'on n'a pas les mêmes repères suivant le poste"

Faisant le bon choix d'arriver sur l'âge d'or de la Saint-Pierre de Milizac ( encore en D1 de district, saison 2009/2010), Killian Uguen vit à fond le moment sans se prendre la tête outre mesure, conscient de l'exploit de voir Milizac, à la 1ère place du championnat, à 3 journées de la fin, en National 3.

" Au Stade Brestois, j'avais commencé milieu gauche avant de poursuivre latéral gauche. J'ai été formé à l'EA Saint-Renan, avant de partir en 13 DH, à Brest, jusqu'en équipe réserve senior, où je finis en pointe basse en numéro 6. Venir à Milizac? J'avais plusieurs amis, Reynaldo Moutinho, qui est un bon collègue, il m'a fait venir. C'était un nouveau challenge, au final, je ne regrette pas. Nous avons fait deux montées successives de la R2 à la N3. Ca serait beau pour tout notre groupe d'aller chercher la National 2. Ca serait top, même si ça apparaît comme un autre monde. L'objectif, pour nous, il est déjà fait. On joue match par match, la B monte en R3. Ca va très vite".

A 270 minutes de basculer vers un autre monde, la Saint-Pierre Milizac a franchi bien des barrières en six ans, celle-ci est la plus haute, mais avec un tel groupe et attitude, ils ont cette faculté de l'insouciance, cette captation du moment présent, conscient de vivre finalement leur meilleur moment de la semaine, le jour du match. " Milizac, c'est un club familial. Il n'y a pas de prise de tête. C'est assez homogène, des joueurs qui sont passés au Stade Brestois, par des centres de formation de club pros, des anciens, des jeunes, il y'a une bonne ambiance. A 28 ans, je suis entre les deux, je commence à être l'ancien de l'équipe, en étant jeune à la fois. Ca pousse derrière. Je n'ai jamais évolué en National 2. Dans notre groupe, seuls Cédric Fabien, Yves-Marie Kerjean ou Joffrey Lidouren ont joué à ce niveau. On est arrivé à un stade de la saison, où on joue sans pression, ce n'est que du bonus, les trois derniers matchs"."

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