18/11/2022

L'extraordinaire aventure du Plouescatais, Clément Coroller, en Martinique

A 24 heures d'un 8ème tour de la coupe de France, avec les Aiglons du Lamentin ( Martinique), en métropole face à Amiens SC (7ème de ligue 2), Clément Coroller connait un destin improbable, sur ces deux derniers mois. Alors qu'il s'était engagé à la SP Plouescat, promu en R3, dont son père, David est également co-président, une réelle accélération s'est faite en septembre, avec une opportunité de travail pour sa compagne, Mélanie, en Martinique. Bingo! Les valises faites, direction Fort de France, pour une aventure semblant maintenant au long cours, tant l'adaptation s'est faite sans décalage horaire. " En début de saison, j'avais pris la décision de partir de Plabennec. J'attendais une proposition du Landerneau FC, mais elle n'est pas venue. J'étais parti pour faire la saison avec Plouescat jusqu'à ce que ma compagne ait une proposition d'embauche à la Martinique. Je l'ai suivi, je ne regrette rien, car j'ai une formation dans les vins et spiritueux. J'ai trouvé un travail dans une distellerie de rhum". Pour accélérer l'adaptation sur l'île, Clément Coroller n'a bien sûr pas coupé avec sa passion du football pour trouver un club, les Aiglons Lamentin, la référence locale, avec les Golden Lions ou le Club Franciscain. En remportant leur finale régionale, au tour précédent, de la coupe de France, face aux Golden Lions (3-1), il a embarqué dans l'avion des 18 joueurs retenus, en qualité de deuxième gardien, pour affronter le SC Amiens (7ème en Ligue 2), pour défier les Picards, dans leur stade de la Licorne.

Légende: Deux mois après son arrivée, en Martinique, Clément Coroller jouera avec son équipe des Aiglons du Lamentin, un 8ème tour de la coupe de France, au stade de la Licorne, à Amiens SC (L2). Crédit photo: DR

Ayant pris déjà leur vol, ce dimanche soir, accueilli sur le début de la semaine, dans un centre technique au Sud de Paris, le club martiniquais s'est préparé tranquillement pour ce rendez-vous attendu avec ferveur dans toute l'île. " La coupe de France, en Martinique, est un évènement très suivi. Il devrait avoir beaucup de Martiniquais dans la tribune de la Licorne pour nous soutenir. Le Lamentin est un club très familial. C'est ce qu'on souhaitait entre joueur, de pouvoir se mesurer à une Ligue 2. Amiens, c'est le top, un ancien club de ligue 1 et un stade de la Licorne, où on a tous envie de jouer", souligne Clément Coroller.

Deuxième gardien, derrière le titulaire de la sélection nationale, Armand Huygues des Etages, 36 ans, Clément Coroller, 25 ans, attend, pour le moment, patiemment son heure. Sa trajectoire est étonnante, également, pour quelqu'un qui a endossé les gants sur le tard, à 16/17 ans. " J'y suis allé vraiment par hasard, sur un match senior, en D4, avec l'équipe C de la SP Plouescat. Ca m'a de suite plû".

Ratrappé par ses gênes familiaux, avec un père, David, dont il a pris la suite, dans les buts, à la SP Plouescat, et un grand-frère, Jean-Claude, portier du Stade Léonard Kreisker, à la grande époque des années 70/80, il avait de quoi tenir à ce poste, doublé d'une envergure et d'une souplesse étonnante pour sa grande taille. Surbommé l'albatros, spontanément, à Bodilis Plougar, à la victoire en coupe du Finistère 2018, à Ergué-Gabéric (2-2, TAB), renforcé par ses passages à Plouvorn et Plabennec, il resplendit encore dans cette aventure impromptue martiniquaise. " Il me tarde de jouer, je n'ai pas encore disputé de match, mais il y'a tellement de compétitions avec le championnat, la coupe, la coupe de Martinique, une compétiton entre les clubs de Guadeloupe et Guyane que mon tour viendra. Notre entraîneur des gardiens, Fabrice Piejos, qui est aussi celui de la sélection martiniquaise, est également rassurant"

Et ce match, face à Amiens, à priori déséquilibré, avec trois crans d'écart sur le papier ( le niveau des Aiglons Lamentin oscille entre un niveau R1/N3), mais Clément Coroller veut y croire selon les caractéristiques de l'équipe. " Notre force est d'avoir un groupe très soudé, qui se connaît bien. Nous avons des joueurs d'expérience qui ont déjà joué dans des stades à plus de 100.000 personnes. Il y'a des qualités individuelles, avec un profil, des joueurs qui vont vite vers l'avant. Le jeu y est différent qu'en Bretagne. J'ai été surpris par le niveau de jeu. Il a fallu s'acclimater aussi, avec des premiers entraînements, à 30°, le soir, à 19h".

Après trois mois en Martinique, il vit à fond cette aventure improbable, avec déjà des envies de prolonger son séjour et de s'établir à moyen terme, en gardien de la Martinique dans la Golden Cup. " Oui, c'est un objectif. La sélection est ouverte à tout joueur de l'Ile". Alors que son record le portait sur un 6ème tour de la coupe de France, avec Bodilis Plougar en 2018/2019, face au CS Plédran (1-2), il rêve en grand des 32ème finale de la coupe de France, en cas d'exploit, en terre amiénoise.

8ème tour de la coupe de France - Stade de la Licorne.

Samedi 19 novembre, à 17h

SC Amiens (L2) - Aiglons Lamentin (R1)

Mentions légales - Protection des données - CGU / CGV