Bégarrois dans ses racines, extrêment attaché aux CS Bégard, dont sa mère, Rozenn est la présidente du club, et son petit frère, Thiélo, a fait sa place au milieu de terrain, à 16 ans, en équipe première, en R1 senior, Yanis Hery, 21 ans, a ce don qu'on ressent chez les bonnes personnes, d'être déjà dans ce club de Milizac, depuis des années, alors qu'il ne l'est concrètement que depuis huit mois. Il a même dans ses propos, l'impression d'avoir vécu la saison dernière avec groupe, s'étant immergé complètement dans l'histoire de cette équipe, sur son précédent cycle. Etudiant sur Brest, en première année d'ingénieur, il a réussi une adaptation bluffante et expresse, dans ce TGV Milizacois, à l'intérieur du groupe, mais aussi sur le terrain, à l'aise dans une défense académique à quatre derrière, ou au besoin d'un nouveau cadrage tactique de Yohann Boulic et Gaétan Marrec, sur un rôle moderne de piston, hybride suivant la possession ou non de la balle de son équipe. Pour ce défenseur, sur son flanc droit, son arrivée à Milizac est aussi un beau pied de nez à son histoire personnelle, après s'être fracturé une partie du pied, à sa dernière année à l'EA Guingamp ( celle où se décide un contrat professionnel ou non), il a retissé le fil avec ce football de haut-niveau. En huit mois, il en a épaté plus d'un au club de Milizac, sans doute qu'à Bégard, son fief, ils ont été moins surpris de le voir éclore aussi facilement sur un niveau sportif supérieur.
Légende: A 21 ans, Yanis Héry, latéral droit, a vécu une adaptation en express à ce haut-niveau de la National 3, et donnant l'impression d'être à Milizac, depuis plusieurs années déjà.
" Le scénario face à Dinan Léhon est rêvé, on commence le match d'une façon tonitruante et le concluons parfaitement. Ca a vraiment été un super match, des sensations comme on en rêve. On joue au football pour avoir la chance de vivre de tels matchs. Ce match restera comme un grand souvenir, car le scénario a été inimaginable. On en discutait avec les joueurs dans le vestiaires, s'ils étaient arrivés à quelqu'un d'avoir vécu un tel scénario, il y'avait deux/trois joueurs, oui, ça leur était arrivé, mais pas à ce niveau-là", affirme Yanis Hery.
Après une formation aboutie à l'EA Guingamp, un retour aux sources aux CS Bégard, il a aujourd'hui repris son fil conducteur qui l'entraînait vers ce rang national, également en senior. Sollicitant à l'intersaison, par les plus grands clubs amateurs du Nord-Finistère, il a répondu favorablement à la Saint-Pierre de Milizac, qui a raté à trente minutes près le wagon de la National 2, l'an dernier.
" Je suis passé cinq ans par l'En Avant de Guingamp en formation, et sur ma cinquième année, je me suis fait une sale blessure, une fracture du cinquième métatarse. J'étais en U18/U19 Nationaux quand ça m'est arrivé. La sale blessure, qui t'éloigne sept mois des terrains. C'est forcément compliqué de revenir après. Vu que ma mère était présidente à Bégard, que j'avais plein de collègues, j'ai repris du plaisir en R2, tranquillement. On est remonté en R1, j'y ai joué deux ans. J'avais à coeur de refranchir le cap, et de revenir à un niveau National. J'en avais discuté avec mon entourage, qui me disait que le palier R1 avait été validé. J'étais curieux de savoir ce que ça pouvait donner un cran plus haut. Pourquoi Milizac? J'avais des propositions également de Plouvorn (R1) et Plabennec (N3). Ca ne s'est pas fait. J'ai pris contact avec Yo (Boulic, le coach milizacois), le feeling est super bien passé. Ils ont pris des informations de leur côté sur mon profil et ça s'est fait de fil en aiguilles"
Tellement bien que ni l'un, ni l'autre ne regrette leur choix. " J'avais déjà un parcours de haut-niveau avec Guingamp. Je ne partais pas dans l'inconnu, non plus. J'avais fait deux/trois apparitions quand j'étais en U17/U18 avec la National 3, mais faire une saison complète, ça n'a rien à voir. En tout cas, c'était ce que je voulais, ce que je suis venu recherchant en signant à Milizac. A Milizac, je retrouve carrément Bégard. Une équipe super soudée, un groupe qui est top, les entraînements, ça vit bien, les coachs qui sont aussi heureux que nous de vivre cette aventure. Rien qu'avec cette ambiance, tu es obligé de bien rouler, d'avoir des résultats le week-end, car tu as tous les paramètres dans la semaine pour les avoir. J'avais aussi Théo Lagadec ( Quéménéven) qui était avec moi à Guingamp. J'ai longuement échangé avec lui, avant de signer. Il m'a rassuré en me disant que c'était la passerelle parfaite entre Bégard et Milizac. C'est un club qui vient de très bas, qui a grimpé très rapidement les échelons. On passe devant Fougères, la position de chasseur nous va bien en fait"
A l'aise sur tout le côté droit, extrêmement régulier à son poste, enchaînant les performances solides et constantes, Yanis Héry a convaincu tout le monde au club nordiste. Face à Dinan Léhon, il y'avait au moins un Costarmoricain heureux à la fin du match de cette victoire soufflée par les locaux à la 97ème minute (2-1).
" Je n'ai pas trouvé un groupe traumatisé par leur non-montée en National 2 sur le dernier match. Dès la première séance, ils étaient passés à autre chose. On a loupé de peu la saison dernière, mais nous avons remis le bleu de chauffe. Sincèrement, c'est un club super, Milizac, un club sain, avec une osmose dans notre groupe. Il n'y a personne qui tire dans les pattes de l'autre. Il n'y a que de la bienveillance les uns envers les autres. On ne souhaite que tirer l'autre vers le haut. Quand je jouais à Bégard, je jouais latéral droit, et j'ai fini ma saison au milieu central. Mes premiers échanges avec Yo, le coach, il m'a juste demandé si j'étais un latéral capable de me projeter et d'apporter offensivement. C'est un profil recherché à ce niveau-là. Tu ne peux pas te permettre d'avoir deux joueurs à chaque poste. J'ai trois années d'études à Brest, j'ai devant moi, donc trois belles années à Milizac", conclut-il.