Le 02/09/2016

Ligue 1 / Ligue 2: les spectateurs footent le camp des stades

En reprenant les affluences officielles de la Ligue 1 et la Ligue 2, club par club, la tendance d'une désertion du public se confirme. Les stades se vident. Nous devons être nombreux à le penser et l'observer en voyant les multiplexs L1/L2 sur Be In Sports ou de façon plus directe dans les stades. En Espagne, la situation est tellement béante que la ligue de football a décidé de punir les clubs au porte-feuille en cas de zones vacantes dans un stade. En France, le constat est largement similaire, chiffre à l'appui sur le désamour croissant des spectateurs de football avec le milieu professionnel. Avec des billeteries publiques, réduit à une dizaine de pourcent dans le budget des clubs, la télévision a apposé son diktat sur le modèle professionnel.

Des matchs saucissonés sur trois jours, dont certains, le dimanche à 14 heures, ou le samedi à 17 heures, juste impossible d'accès pour les passionné(e)s qui agissent bénévolement pour la grosse majorité dans les clubs amateurs. Le fossé s'élargit de plus en plus entre ses deux mondes. " Le football restera le football", relevait à juste titre le sélectionneur national, Didier Deschamps, en décembre 2014, à Concarneau, à la rencontre des éducateurs du Finistère. Oui, mais il faut faire très attention à ne pas voir la passion de faire la route s'estompre chez les spectateurs, pour regarder un match de football professionnel dans un stade. La qualité du spectacle en L1/L2 est aussi une raison de ce désamour croissant, avec une propension d'entraîneurs qui jouent pour ne pas perdre, certainement due à une pression ou tenaille financière du haut-niveau.

Si cette courbe se confirme dans ces prochaines années, ne serait-on pas enclin au niveau des clubs professionnels à offrir des places carrément pour redorer d'une attractivité? A la manière de la fin de l'Empire Romain, dans l'Antiquité, où les tribuns ou emperreurs avaient recours à cette même façon de distribution, pour satisfaire leur clientélisme. Bien-sûr, le trait est volontairement grossi à souhait mais le football professionnel souffre incontestablement dans ce domaine. Comme les clubs locaux amateurs en France ont vécu à la fin des années 90 sur la raréfication des personnes au stade, le football professionnel français est en train de le vivre, en ce moment.

Et pourtant des nouveaux stades ont vu le jour et d'autres ont connu un lifting et une rénovation le plus souvent très réussi. Le "Parc olympique lyonnais" est le dernier des stades modernes qui atteint un taux d'occupation de 70%.  Le stade vélodrome de Marseille, complètement transformé avec sa couverture voit ses chiffres chuter d'année en année. l’OM est passé de 85% de remplissage à 79% en 2014/15 et 65% en 2015/2016 et commence cette saison  avec un taux de 55%.

Des stades avec des rénovations réussies mais qui éprouvent des difficultés pour les remplir

À Lille, Nice et Bordeaux, les nouvelles enceintes sont de belles réussites architecturales, mais la fréquentation est plutôt décevante. Depuis le début de la saison, avec un taux de remplissage global des stades de Ligue 1 de 65%, les trois nouveaux stades décoivent. L'Allianz Riviera de Nice arrive à un peu plus de 54%; le Stade Matmut-Atlantique de Bordeaux atteint les 81% et le Stade Pierre-Mauroy de Lille dépasse à peine les 50%. Des stades à moitié vides ou n'atteignant pas les deux-tiers des sièges occupés, voila le quotidien des soirées de Ligue 1.

Deux clubs dont plus de la moitié des stades restent vides

En Ligue 1, il n’y a que le Paris SG qui fasse le plein à chaque match. Le Parc des Princes est le seul à afficher un taux supérieur à 90%.  Mis à part le club de la capitale, les autres clubs sont beaucoup moins à l’étroit dans leurs stades. Dans ce championnat de Ligue 1, Montpellier et Monaco n'arrivent pas à occuper la moitié de la capacité de leur stade. En moyenne, moins d'une place sur deux est vendue.

Les clubs de l'Elite du Football Français présentent des taux d'occupation des stades qui ne font que diminuer. Au fil des années on constate une forte érosion de la fréquentation et même l'effet de nouveauté avec l'ouverture de stades nouveaux ou rénovés ne durent pas et les recettes de billeterie ne font que diminuer d'une saison à l'autre.

Les chiffres de Ligue 2 sont encore plus décevants avec une moyenne générale pour ce début de saison de 41% de remplissage. Sur les quatre clubs qui arrivent à remplir le stade avec un taux supérieur à 50%, figurent les trois clubs qui viennent de monter de National. Lens, Amiens, Strasbourg  qui restent sur la dynamique de la saison précédente. Huit clubs ne remplissent moins du tiers des places disponibles et jouent devant des stades au trois-quart vides.

 

 

Crédit ohoto DR   

Quels sont les dix championnats de foot dans le monde qui ont le plus de spectateurs dans les stades ? Réponse en images...

Si on compare la Ligue 1 aux autres championnats mondiaux, le classement est sans pitié. On se classe juste devant le championnat de Divison 2 Allemand (Bundesliga) mais derrière les championnats de l'Argentine, des Etats Unis, de la Chine, de l'Italie, du Mexique et des trois premiers, l'Espagne, l'Angleterre et l'Allemagne. Le taux d’occupation moyen des stades de Bundesliga est proche de 90%  et en France, il est 65% en ce début de saison 2016/2017.

Christophe Marchand

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