Le désarroi des clubs et du district du Finistère sur la tenue de ce 6ème tour de la coupe de France
Le désarroi des clubs qualifiés pour le 6ème tour de la coupe de France, en Finistère, se fait sentir dans un communiqué commun, co-signé par le comité de direction du district de footbal du Finistère et six présidents de club qualifiés, et adressé à Noël Le Graët, le président de la FFF. En plein couvre-feu national, qui rend impossible pour un footballeur strictement amateur de s'entraîner au-delà de 18h, près de l'hypothèse possible d'un 3ème confinement, ce 6ème tour apparaît lunaire dans sa mise en place. Raccourci dans sa préparation, cette échéance soudaine dans une absence totale de perspectives sportives pour le football amateur, se jouera ce dimanche. Dans l'inéquité des chances pour certains matchs, comme Bourg-Blanc (R2) - Stade Briochin (National), les clubs qualifiés du Finistère et le district proposent même de reporter la date de reprise de la coupe de France, dans ces conditions extrêmes, afin de redonner une équité au moment du coup d'envoi des rencontres.
Le 6ème tour de la coupe de France se jouera, ce dimanche. Crédit photo: Pascal Priol
L'ensemble du communiqué complet du district du Finistère et des six clubs du Finistère qualifiés au 6ème tour de la coupe de France :
" L’annonce de la reprise de la Coupe de France les 30 et 31 janvier a été pour tous les acteurs concernés une surprise totale. Si nous savions par divers canaux que la Fédération négociait cette possibilité de reprise avec l’Etat, nous ne pouvions imaginer la précipitation dans laquelle elle a été annoncée. Ainsi, alors que le Gouvernement a renforcé le couvre-feu en le portant à 18 h 00 dans toute la France depuis le 16 janvier 2021 pour une période de quinze jours, vous avez pris la décision de faire jouer ces rencontres en sachant que les clubs concernés, au moins la grande majorité d’entre eux, ne pourraient pas se préparer ou s’entraîner.
N'y aurait-il pas été plus prudent de voir après ces quinze jours et en fonction de l’évolution de la propagation du virus ce qu’il eut été possible de faire, plutôt que de précipiter les choses en mettant les clubs et les joueurs dans une situation très délicate ? Alors que l’hypothèse d’un re confinement se profile à partir du 1er février et que les stations de ski, les restaurants, les cinémas, etc… restent fermés, les clubs encore en lice en coupe devraient jouer le 31 janvier !
Nous imaginons bien la stupeur des autres sports et de la population à la lecture d’une telle décision, tout comme le corps médical très sollicité depuis des mois. Vous n’êtes pas sans savoir que, depuis l’arrêt des compétitions fin octobre et le retour possible sur les terrains dans des conditions strictes à la mi-décembre, beaucoup de clubs sont dans la difficulté pour s’entraîner. Déjà, lors du couvre-feu à 20h00, nombre de joueurs exerçant une activité professionnelle et s’entraînant d’habitude à partir de 19h00 faisaient défaut, que dire alors depuis la
mise en place du couvre-feu à 18h00 ?
Il en résulte une inégalité de traitement criante entre, par exemple, un club de Régional à qui on demande de se préparer en 10 jours, ceci sans possibilité réelle d’entrainement et sans match de préparation, et son adversaire évoluant en National 1 qui dans le même temps n’a pas interrompu ses activités et joue même des matchs en championnat. De plus, en invitant les clubs à se rapprocher des Préfets pour obtenir une dérogation au couvre-feu, vous ne faites qu’aggraver ces inégalités entre les clubs qui seront autorisés à reprendre les entraînements après 18h00 et ceux qui ne le seront pas. Cela est-il compatible avec l’esprit d’équité et d’égalité que prône la FFF et qu’elle demande aux clubs d’enseigner aux enfants à travers le PEF ?
Pour finir, nous avons bien pris note du souhait de la Fédération de démontrer (à l’occasion de ces rencontres) au Gouvernement que la reprise du foot était possible en faisant peser sur les épaules des bénévoles des clubs amateurs des responsabilités énormes et la mise en œuvre d’un protocole de Ligue 1.
Pour toutes ces raisons, le Comité de Direction du District de Football du Finistère avec les clubs signataires a l’honneur de vous demander de reporter cette date de reprise pour leur laisser la possibilité de défendre leurs chances dans l’équité et l’égalité que mérite la Coupe de France, qui, comme vous le soulignez, fait partie de notre patrimoine mais ne saurait tolérer une différence de traitement entre tous les clubs. Chaque club décidera, en lien avec ses joueurs, en son âme et conscience, de sa participation à ce prochain tour. Toutefois, nous voulions montrer notre désapprobation quant à ce « re start » de la Coupe de France dont le timing et les motivations nous échappent"