En bas de l'échelle, les clubs amateurs, au sommet les clubs professionnels réduits à une quarantaine en France ( 20 Ligue 1, 20 Ligue 2, et quelques dérogations de statut pro pour les clubs chutant de L2 en National), et au centre, les "grands électeurs", à savoir les présidents de district et de ligue, jusqu'à là, la hiérarchie pyramidale du football français est simple. Et pourtant, elle est très inégalitaire, dans son fonctionnement. Si les 14.000 clubs amateurs du territoire hexagonal comprennent 99,99% des 2 millions de licencié(e) s, le monde professionnel et ces grands électeurs ne représentent que 0,00...1 %, mais depuis ce premier passage validé, en attente de celui officiel, en décembre 2023, lors de l'assemblée générale de la FFF, les trois entités ont exactement le tiers du total des votes. Un gros souci démocratique pour Luc Tréguer, le vice-président de l'AL Coataudon, et membre du comité du district du Finistère, qui sous-entend un verrouillage pour bloquer tout projet du bas pour arriver en haut. En exemple, notamment le voeu voté à la très large majorité de la dotation club en coupe de France, qui plusieurs années après, être passé à l'AG du Finistère, n'a toujours pas eu de mention à l'AG de la ligue de Bretagne ou celle des indemnités de formation, à la première licence et non à partir de 13/14 ans où l'enfant est souvent intégré à un centre de formation professionnel. La fédération française de football, une mer Caspienne qui s'assèche par le bas? Moins de licenciés football à 11, des clubs amateurs au bord de l'asphyxie, des bénévoles qui jettent l'éponge.... cette FFF surpuissante est gérée par le haut, mais à l'image de la fédération française de rugby, qui a ouvert le vote électronique, à ses 1.800 clubs, pour élire ses représentants au sommet, est-ce qu'il ne serait pas temps de suivre ce chemin de démocratie directe pour le football?
Légende: Luc Tréguer, au centre, interpelle la FFF sur un mode d'élection jugé inéquitable pour l'ensemble des 14.000 clubs amateurs en France.
Guipavas le 29 mai 2023
Lettre ouverte à Mr Diallo, Président par intérim de la FFF et aux membres du Comex,
Monsieur le Président par intérim, mesdames et messieurs les membres du Comex,
Le 17 juin 2017, je présentai au nom de mon club un vœu demandant la possibilité pour les clubs amateurs de pouvoir voter directement pour le président de la fédération. Ce vœu fut voté à l’unanimité des clubs présents en assemblée générale du Finistère puis à 81,53% en assemblée de la ligue de Bretagne.
Ce vœu fut remonté vers la fédération et Monsieur Lapeyre pour le Comex nous annonçait le 23 novembre 2018 sa mise en attente compte tenu de l’imminence de nouvelles dispositions légales à paraitre portant sur la gouvernance des fédérations. (Voir pièce jointe)
Depuis, nous n’avons eu aucun retour de la part de la FFF malgré des relances par le district du Finistère.
Lors de l’assemblée fédérale du 10 juin prochain, vous comptez, entre autres principes faire valider une répartition de 33,3% des voix pour les 14000 clubs amateurs, 33,3% des voix pour les 43 clubs professionnels et 33,3% des voix pour les présidents de ligue et de district pour élire le prochain Comex, en décembre 2024.
Si je me félicite de voir qu’enfin le vote des clubs amateurs va être reconnu, cette proposition est à mes yeux irrespectueuse vis-à-vis des milliers de dirigeants bénévoles au service des clubs amateurs qui devraient au minimum pouvoir disposer de 50% des voix, car elle ne tient pas compte du poids des plus de 2 millions de licenciés du monde amateur.
Ainsi donc, depuis 6 années, le Comex n’a pas daigné répondre favorablement à ce vœu et n’a pas montré un grand empressement à accéder à cette demande et aujourd’hui il faut présenter et faire valider à marche forcée sans dialogue avec les clubs les modifications statutaires décidées par un petit nombre parce que la loi vous y contraint.
Je ne comprends pas la précipitation qui vous anime soudainement pour faire entériner cette proposition sans, au préalable ouvrir aux clubs le droit d’en débattre. Cette méthode n’est pas acceptable et ne tient aucun compte des conclusions du rapport de l’IGESR relative au pilotage de la FFF qui indiquent « que le fonctionnement du Comex illustre une faiblesse de l’exercice démocratique » et préconisent « que la FFF doit faire évoluer une gouvernance au pouvoir très concentré, sans réel débat, ne favorisant pas l’expression des oppositions politiques au sein de ses organes. »
Aussi, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du Comex , si je ne conteste pas cette présentation, je vous demande de ne pas faire valider les principes qui y seront exposés lors de l’assemblée du 10 juin et de reporter cette validation à l’occasion de l’assemblée fédérale de décembre 2023 soit un an avant l’assemblée élective de décembre 2024 pour permettre auparavant aux assemblées générales de district et de ligue de débattre de ce sujet et d’émettre un avis, ce qui, d’un point de vue démocratique est bien le moins que l’on puisse attendre d’une institution telle que la FFF.
Sportivement.
Luc Tréguer, Vice président de l’AL Coataudon football, Membre du comité du district du Finistère
