L'aberration des non-montées en ligue de Bretagne à la fin de la saison 2023/2024
Une famélique montée de R1 en N3 pour les 36 équipes bretonnes de R1 ( 2,77% de chance d'accession sur la ligne de départ pour chaque club), deux accessions en R1 pour les 60 clubs de R2 (3,3% d'ouverture par club à l'accession), huit accessions pour les 96 clubs au départ de la R3 à la R2 (8%), voilà dans quoi s'engagent les clubs bretons en R1, R2, R3 sur la saison 2023/2024. Heureusement que le district n'ait pas touché par cette aberration qui veut maintenant qu'un champion en ligue ne soit pas du tout sûr de monter de division, en bout de ligne. Comment en est-on arrivé à une pareille ineptie sportive? En clair, en Bretagne, deux champions sur les trois des groupes de R1 ne monteront pas en National 3, trois des cinq champions de R2 ne joueront pas en R1 en 2023/2024, et quatre des 12 champions de R3 ne verront pas le chemin de la R2. Ce saccage d'une morale sportive a été induit par la réforme des championnats nationaux de la FFF, et en amont la modification en 2021, le 3 juin, par l'adoption par le bureau la LFP ( la ligue professionelle de football qui gère les deux premiers niveaux en France) de la réduction de la Ligue 1 de 20 à 18 clubs, à l'entrée de cette saison et celle à venir pour la saison prochaine, 2024/2025, de la ligue 2 sur un modèle similaire. Se pliant à la volonté de son "suzerain", la FFF a été contrainte de voter le 18 juin 2022, soit un an après, une refonte complète du National, de la National 2 et de la National 3, pour qu'à la saison 2025/2026 ( date de clôture de cette reforme de nettoyage), il n'y ait plus que 18 clubs en National, 48 clubs en National 2 ( au lieu des 64 clubs de la dernière saison) et 112 clubs en National 3, au lieu des 167 de cette saison 2022/2023 ( une casse de 32% des effectifs de N3 qui redescendront à un niveau ligue en trois saisons).
Légende: Un champion de groupe en ligue vivra-il ces moments de joie unique au coup de sifflet final en 2023/2024, le 26 mai 2024, comme le Gourin FC ou les Paotred Dispount, en cette année. Non, car ils devront attendre les autres groupes bretons pour connaître leur sort d'accession. Une complète hérésie.
En fait, par ricochet, le football amateur breton paie en cette saison, l'égoïsme du football professionnel, qui entend se partager une part plus grande du gâteau financier, en ne le partageant plus à 40 mais à 36 ( sur les deux premiers niveaux). Ayant déjà mangé son chapeau, avec le fiasco retentissant de Mediapro, qui avait promis le miroir aux alouettes, aux dirigeants de la LFP, la ligue professionnelle refait un nouveau tour de table à l'Automne prochain pour les quatre ans à venir, espérant viser le miliard d'euro de droits TV par an pour l'olympiade 2024-2028 (667 millions d'euros de droit TV en cette dernière saison).
Aveuglé par leur lubie des droits TV, la LFP impose sa loi à un football amateur, qui n'en veut pas. La FFF est obligé de s'y plier, contraint et forcé, avec des Ligues, qui doivent faire le grand écart pour soumettre ce processus à leurs clubs de ligue. Ainsi, la dernière assemblée générale de la ligue de Bretagne, à Locminé, en octobre 2022, avait été un pied de nez des clubs de ligue en Bretagne, avec un projet adopté de réduction de 7,6% des clubs ligue en district à horizon 2025/2026 à la place des 25% redoutés au lancement de l'Assemblée ordinaire.
Si l'intérêt sportif sera considérablement amoindri sur les différentes montées en ligue de Bretagne, sur la saison 2023/2024, la relégation suit son rythme habituel et même s'accélère en R1 avec quatre descentes par poule ( 12 au total sur les 3 championnats) vers la R2, à la fin de cette saison. La R2 et la R3 restent stable à trois relégations par championnat.
Pour le système amaigri de promotion sportive, les calculatrices seront de sorties, car il faudra faire un mini-championnat des équipes classés de 2 à 5, pour déterminer les classements finaux. Ca se jouera au centième de points, mais plus que cette ineptie sportive, c'est plus mettre l'accent sur cette aberration qui casse complètement les codes établis qui voulait que le champion montait automatiquement à la fin d'une saison.
