Dans le groupe face au Paris Saint-Germain ou le Stade Rennais, le Bannalécois, Noé Sow, 23 ans, a vécu une année en accéléré, dans sa première saison au Stade Brestois 29. Prévu au départ sur le groupe réserve, monté dans le groupe professionnel sur une grosse partie de la saison, il a réintégré l’équipe réserve du Stade Brestois, entraînée par Bruno Grougi (3ème à deux points du leader, Milizac), au mois de Mars, pour en être aujourd’hui le capitaine. Dans sa droite ligne de conduite, il se réfugie dans le travail, pour se projeter vers l’obtention de son premier contrat professionnel.

Légende: Intégré au groupe professionnel, une grosse partie de la saison, Noé Sow a touché de près au plus haut-niveau, en espérant franchir sur la dirée la porte par un premier contrat pro.
Le football est un accélérateur de trajectoire. A tout moment, un tremplin peut arriver devant soi. Noé Sow a connu, pour sa saison, au Stade Brestois, un vrai basculement dans le monde professionnel. Six mois à leur contact quotidien, une exigence supérieure, un rythme accru, Noé Sow y a gagné en certitude, en confiance.
« Avec l'équipe première, en Ligue 1, j'ai fait neuf bancs. Je ne suis pas rentré, par contre. J'ai été dans le groupe face au Paris Saint-Germain, Stade Rennais, Strasbourg, OGC Nice.... C'était une bonne expérience, la première intégration dans un groupe professionnel. Tu apprends à gérer la pression des matchs, même si je n'ai pas joué, en regardant, j'ai quand même appris des choses. J'ai signé un an en amateur, cette année, au mois de Juin, je suis entre guillemet, plus sur contrat. Après, ça va être soit le Stade Brestois 29 me fait signer pro, soit j'irai voir ailleurs. On verra ce qui se passera"
Arrivé de Plabennec, à l’intersaison sur une saison quasiment blanche, Noé Sow est monté directement, dans la préparation de début de saison, dans le groupe professionnel. " En début d'année, je devais reprendre en réserve, en National 3, au Stade Brestois. Mais dans le groupe pro, il y'a eu des blessés, Grégory Lorenzi ( directeur sportif) m'a appelé pour me dire que le coach Michel Der Zakarian était intéressé par mon profil. J'ai fait toute la préparation avec le groupe premier, ça s'est bien passé, je suis resté avec eux. J'ai fait six ou sept mois avec les pros, ça ne fait qu'un mois et demi que je suis avec la réserve. Je peux maîtriser mes paramètres de progression, mais je ne peux pas maîtriser des choix extérieurs. Il y'a eu des recrues en cours de saison, je ne me prends pas la tête. Je trace ma route, si je suis en pro ou avec la N3, ça ne change rien sur mon investissement personnel. Alors, forcément, quand on a goûté sur une période prolongée, au top niveau, il y'a une déception, car la progression y est plus rapide, mais ce n'est pas parce que je suis redescendu en réserve, que j'ai pris un coup dans ma motivation. Je suis resté toujours motivé, le fait d'avoir le brassard en réserve avec Bruno Grougi, notre entraîneur, me fait comprendre que je suis un cadre et un relais pour l'équipe. Je m'entraîne, je reste rigoureux, sérieux"
Dans l’enchaînement de la saison, Noé Sow a cette sensation d’avoir progressé, au contact proche d’un niveau supérieur. " Ca paiera. Il faut essayer de rester régulier dans le football. Au mois de juin, on verra ce qu'ils me proposeront. Je sors aussi d'une année en National 2 à Plabennec, où la saison a été arrêtée en octobre. Au niveau du temps de jeu, c'était trop peu, mais cette année, la préparation n'a pas été évidente, car il fallait encaisser avec des joueurs qui sortaient d'une saison complète, à ma différence. Au début, je me suis accroché sur l'intensité des premières séances. Une fois que j'ai réussi à prendre le rythme physiquement, je me suis senti beaucoup mieux sur le terrain. Dans le milieu pro, le plus dur quand on vient d'en bas, est de prendre le rythme physiquement sur des séances à haute intensité. Quand tu arrives à assumer ça, tu peux arriver sur les détails que tu as à améliorer. Le physique, c'est la base. Si tu n'as pas le physique, tu seras bloqué dans ta progression"
Sans être dans un parcours rectiligne et classique, il l’a bonifié avec des expériences différentes mais toujours en gardant son fil conducteur de passer un jour, professionnel. " Dans l'idéal, si je pouvais signer professionnel à Brest, ça serait bien. Encore une fois, malheureusement, dans le foot, on ne maîtrise pas tout. Ca ne dépend pas seulement de mes performances, en grande partie, mais ça dépend de leur besoin de recrutement. Je sais que mon travail paiera, que ce soit ici, ou ailleurs. Si je peux signer pro à Brest, c'est un objectif, je me mets ça en tête. J'ai 23 ans, c'est l'âge où j'ai besoin de franchir un cap. Il y'a plein d'exemple de joueurs qui font des très belles carrières, sans avoir signé pro à 17/18 ans. Chacun fait son parcours, il n'y a pas de vérité, encore plus dans le football d'aujourd'hui. La N2, N1, même la National, ce sont des niveaux de plus en plus élevés chaque saison. Surtout à partir de la N2, on voit de supers joueurs. L'exemple parfait est Jonathan Clauss, le Lensois, qui jouait encore en N2, quelques années auparavant et a fêté sa première sélection en équipe de France, à 29 ans. A contrario, je connais des joueurs avec qui j'étais au centre de formation du Stade Rennais, qui ont signé pro à 18 ans, et aujourd'hui, ils ne sont pas les meilleures conditions que moi, cinq ans plus tard. Je ne me compare pas trop aux autres, je garde ma ligne de conduite, et la maintiens dans la durée. Mon parcours fait que j'ai une forme de maturité, car j'ai vécu autre chose. Je n'ai pas eu le parcours classique du mec qui fait centre de formation, contrat espoir, contrat pro. J'ai été en service civique à Plouzané, je me suis occupé des jeunes, à Plabennec, j'ai passé mon BMF ( brevet moniteur de football), à côté, j'ai été surveillant dans un collège, deux ans, j'ai eu des expériences différentes. Ca apprend une forme de patience, de savoir prendre du recul, de relativiser aussi. J'ai confiance en moi et mes qualités. Je sais qu'à la fin, je signerai pro. Je n'ai pas de doute que je peux faire une bonne carrière"
Au poste de défenseur central ou milieu défensif, Noé Sow peut compter sur une polyvalence appréciable. Pris dans l’emballage d’une fin de saison trépidante, en National 3, il prendra un virage important, pour la suite de sa carrière en Juin. Au Stade Brestois 29 ou ailleurs, il en est convaincu que sa patience et abnégation paieront. Comme la maxime, tout vient à point à qui sait attendre. " Je ne veux pas paraître prétentieux, je n'ai jamais joué au-dessus de la National 2. Je sais que j'ai le niveau pour jouer plus haut. Après, en ayant été six mois avec le groupe pro du Stade Brestois 29, ça m'a confirmé que je pouvais en avoir le potentiel. S'ils m'ont gardé six mois, ça prouve que j’ y avais ma place. Défenseur central ou milieu défensif, à Plouzané ou Plabennec, j'étais plus défenseur central, au Stade Brestois, plus au milieu de terrain défensif, j'aime les deux postes. Selon le poste, je montre des qualités différentes selon le poste où je joue. Ca prouve ma polyvalence, c'est une qualité de pouvoir s'adapter"