Le Stade Brestois 29, le foot qu'on aime à haut-niveau
Comme dans tous les matchs du Stade Brestois 29, il y'a une électricité dans le contenu. L'émotion fournie par des matchs à sensations, comme celui de Lyon (4-3), Metz (4-3) ou Rennes (4-5) a donné un relief à la performance des Brestois, qui pour la première fois de leur histoire, se sont qualifiés pour une compétition européenne. Ce n'est pas une performance fabriquée à coût de millions, mais elle ressort d'un amour du football. Comme celui de ne pas lâcher Lilian Brassier, le défenseur central ou Pierre Lees-Melou, au dernier mercato pour se remplumer financièrement mais se dévaluer sportivement. Ce choix fort de la direction de ne pas céder sous la tentation financière et de privilégier l'issue sportive est aujourd'hui récompensé. Brest est Européen, il reste à déterminer la catégorie de poids européenne, soit la C1 ( Ligue des Champions), la C2 ( Europa League) ou la C3 ( Conference League). En rembobinant sur cette appelation d'autrefois, C1, C2, C3, il y'a aussi ce retour à un football apprécié, celui de repère dans un club, avec des joueurs emblématiques dans cette réussite, comme le symbole, le capitaine, Brendan Chardonnet et une direction locale. A sa tête, Denis Le Saint, du groupe éponyme, qui avec Gérard, son frère, président du Brest Bretagne Handball, a donné un destin européen aux deux clubs phares de la ville. Quand Gérard Le Saint a accepté de prendre la présidence du Brest Bretagne Handball, sa volonté secrète était d'en faire un club européen, son frère Denis voulait amarrer le Stade Brestois 29, en faire un bon club de Ligue 1, avant toute idée d'en faire un club européen. Les deux ont réussi au-delà du pensable.
Légende: A trois journées de la fin, le Stade Brestois 29 jouera l'Europe pour la première fois en 2024/2025. Crédit photo: SB29
Mais derrière cette réussite, il y'a aussi l'envie de transmettre une ambition et l'amour pour le territoire, le département du Finistère, au bout de la terre, et d'anticiper les prochaines marches, comme la création d'un stade flambant neuf, à dimension humaine, à courte échéance. Mais profondémment, c'est une passion du sport, de la base aussi, capable pour le président Denis Le Saint, de partager une qualification des GSY Bourg-Blanc, en finale de la coupe de Bretagne, face au Quimper Ergué-Armel FC, une heure après le match du dernier maintien face à Clermont, à Le Blé, ou encore d'être du rendez-vous de la finale gagnée à Ploufragan, quelques semaines après, auprès des GSY Bourg-Blanc, dont il fut longtemps le président et toujours lun des premiers supporters.
Ce côté proche des racines, Brest l'est! Ce football populaire, retrouvé aussi à Lens ou à Saint-Etienne, avec un public qui a toujours suivi le club, dans les bons (faciles) et les mauvais moments. Le match de la première montée en D1, à Bollaert (1-3), avec Loulou Floch et Yvon Le Roux en 1978/1979, la rétrogadation financière sous l'ère François Yvinec, au début des années 90, le redémarrage en DSR, le match de la montée en National joué face à la GSI Pontivy, joué devant .... 10.000 spectateurs, près de 20 ans auparavant (4ème division nationale en CFA). A l'image de ses matchs, il n'y a jamais eu un encéphalogramme plat derrière le Stade Brestois 29. Après la liquidation du Brest Armorique, à la fin des années 80, début des années 90, la chance d'être Européen semblait être envolée à tout jamais
Les Ginola, Lama, Makélélé, Guivarc'h, Colleter, Laurent Robert, Le Guen, Martins, Bouquet, Salaün, Cabanas, Julio César, Jose Luis Brown.... avaient fait naître l'espoir d'une destinée européenne du club. 35 ans après, le Stade Brestois 29 réussit ce pari fou, d'y aller, en ayant gardé les pieds sur terre, dans un milieu coupé des réalités.
Brest, c'est le foot qu'on aime, un recrutement intelligent avec son directeur sporitf, Grégory Lorenzi, qui sait aller chercher des Steve Mounié à Huddersfield ou des Pierre Lees-Melou à Norwich, des Martin Satriano en prêt de l'Inter Milan, des Brassier au Stade Rennais.... des gens d'instinct, comme confier les clés du camion à Eric Roy, parce qu'après un entretien téléphonique, il était le lendemain matin pour un entretien physique à Brest. Ca reste de l'humain, ça donne un côté accessible à tous, et ça renvoie à un foot qu'on a tant aimé. Le plaisir d'aller au stade ( tous les matchs du SB29 se jouent maintenant à guichet fermé), pour un enfant, d'y aller avec son père, son grand-père, de se réunir autour d'une même ferveur, Brest en est l'incarnation d'une ferveur populaire, non feutrée.
Il y'a aussi ce bonheur avec Brest, de voir des clubs comme Gérone en Espagne, 2ème de la Liga, devant le FC Barcelone, des clubs qui amènent du jeu, de l'envie, des valeurs autres qu'un budget faisant la place sportive. Pour tous les passionné(e)s, Brest est une chance, et l'avoir dans notre département, en est une encore plus renforcée. Bravo le Stade Brestois 29! Degemer Mat e Europa!