Le 11/05/2022

Olivier Le Damany, 38 ans, coureur en devenir

Il y a comme cela des coureurs à pied qui ignorent leurs prédispositions ou les découvrent sur le tard. C'est le cas d' Olivier Le Damany, l'ex-footballeur du Stade Quimpérois ("j'ai joué en CFA 2 mais j'y cirais le banc"), de Kerfeunteun et de la Stella Maris. A 38 ans, le licencié des Galouperien de Briec ne cesse de repousser ses limites. On l'avait vu dominateur sur l'Urban Trail de Douarnenez ou sur le premier trail du Moulin vert le mois dernier. Voilà qu'il a récidivé dimanche à Pluguffan, reléguant son dauphin, le solide Alexandre Audo à une trentaine de secondes. Et quelque chose nous dit que ce néophyte de la course pédestre n'a  pas fini de faire parler de lui...

Légende: Encore néophyte en course à pied, Olivier Le Damany commence néanmoins à se tailler une jolie réputation dans le Landerneau de la course locale. Crédit photo: DR

Quelle marge de progression possède-t-on à 38 ans ? Une certitude : à considérer l'âge moyen des coureuses et coureurs qui trustent les victoires dans les pelotons, on pourrait dire que c'est l'âge de la maturité. Mais si Olivier Le Damany peut encore prétendre progresser, c'est surtout parce qu'il est tout neuf dans le milieu. "Oui, on pourrait dire que je suis frais. Cela fait seulement deux ans et demi que je me suis mis à la course à pied."

S'il demeure un lecteur assidu de Newsouest,  pour lui, le foot c'est déjà une vieille histoire.  "J'ai rangé les crampons en 2009 et comme je jouais attaquant, je me suis plutôt économisé", se marre Olivier. Tiens, tiens ! c'est vrai que je l'aurais plutôt imaginé dans le rôle d'un inépuisable milieu de terrain, dans le style d'un Fabrice Gourmelen ou d'un Alain Douguet (encore deux exemples parmi d'autres de la capacité des footballeurs à se convertir avec succès à la course à pied). "Plus sérieusement, j'avais sans doute quelques prédispositions et puis le sport a toujours fait partie de ma vie ; après le foot, j'ai beaucoup pratiqué le vélo. Aujourd'hui, c'est la course à pied."

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le garçon croque avec un bel appétit dans cette nouvelle discipline. Fait-il partie de ces forcenés de la route ou du trail qui enchaînent sans sourciller les kilomètres à l'entraînement ? Pas du tout ! A la quantité, Olivier Le Damany préfère la qualité. "Pas plus de 80 kilomètres d'entraînement par semaine. C'est peu !  Je ne veux pas non plus tout sacrifier à la course à pied. J'ai une vie de famille, deux enfants et puis j'ai envie de ménager mon corps..."

Soit ! Me rappelant alors le vieil adage du grand Marc Cornec selon lequel en course à pied, la seule vérité, c'est la piste, j'ai voulu en savoir plus : "Olivier, donne-moi un exemple type de séance de fractionné ou dis-moi combien tu vaux sur 1000 mètres ou sur 3000 mètres et je te dirais qui tu es:) "  Je suis resté sur ma faim. Olivier :" Je n'en ai aucune idée. Je laisse Philippe Daniel gérer tout ça. Pour l'instant, je privilégie la course sur route, à l'occasion le trail à condition que les parcours ne soient pas trop techniques mais sans objectif chronométrique trop précis."

Le sympathique néo coureur à pied ferait donc partie de ces traileurs qui courent à la sensation en faisant fi du chrono ? Je n'ai pu résister au malin plaisir de le titiller un peu. "Allons donc, pas d'objectif chronométrique précis, pas non plus de rêve d'ultra trail (comme Alexandre Audo qui prépare l'ultra Trail des Monts d'Arrée et qui avait l'air d'avoir du mal à digérer ce trop violent 10 bornes), rien ?" Olivier a craqué : "Si ! J'avoue que j'aimerais bien tester mes capacités réelles ailleurs que sur route... " Ah ah ! Je vous le disais bien : on va bientôt savoir ce que vaut exactement Olivier Le Damany, 38 ans, coureur en devenir.

Rubrique Carte Blanche à Marc Férec

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