Spézet reçoit Lannion (CFA 2) - Académie de Campos
Ce samedi 30 juillet, à 17 H, au stade de Pendreign avant la fête des pompiers, Spézet reçoit un match de gala entre le LANNION FC évoluant en CFA 2 contre deux centres de formation, FOOT BREIZ ACADEMIE ET CAMPOS ACADEMIE. 40 joueurs de niveau CFA et plus qui évolueront, en fin d'après-midi sur le stade de Pendreign.
Quid de l'équipe du Campos?
Au départ lieu de remise en forme des footballeurs, l'Académie est devenue le point de chute de nombreux joueurs sans club, venus du monde entier. Un endroit où d'anciennes stars africaines côtoient de plus ou moins jeunes espoirs déchus. Un club porté par le charisme de l'incroyable Coach Campos. Découvrez ce personnage et le club qu'il a crée.
Sur un vieux terrain synthétique derrière le stade Auguste-Delaune, à Saint-Denis, 26 joueurs se mettent en tenue près de la surface de jeu puis se rendent dans le rond central, où ils prient ensemble pendant quelques minutes. Certains font le signe de croix, d'autres ont les bras le long du corps... Cela marque, malgré la température négative, le début des deux heures d'entraînement quotidien de la Kampos Saint-Denis Académie, où se mêlent des joueurs principalement d'origine africaine — mineurs et majeurs — à la recherche d'un club. « Ici, il n'y a pas de chrétiens ou de musulmans mais une famille avec des frères qui partagent leur passion pour le ballon rond », insiste Adams Berete, ancien joueur à Mulhouse (CFA) victime d'une rupture des ligaments croisés en début de saison.
Un ex-défenseur du PSG, des joueurs sans papiers...
Celui qu'ils appellent tous affectueusement papa est Bilong Junior, dit Kampos. Agé de 32 ans, cet ancien joueur de Bourges est à la tête de l'association qui fête cette année son 10e anniversaire. Pour 1 € par joueur, ce vigile, père de quatre enfants et entraîneur des seniors de Villeneune (PH de Picardie), propose un entraînement quotidien basé sur du travail technique, tactique et physique. Les joueurs qui se présentent à lui, n'ont pas le CV des participants des premières années. En 2011, se croisaient là l'ex-Parisien Sammy Traoré, le latéral de l'Inter Milan Pierre Womé ou encore le frère de Samuel Eto'o... Aujourd'hui, on trouve sur le synthétique dyonisien essentiellement des jeunes, dont plusieurs sans-papiers arrivés en France clandestinement avec l'espoir de percer dans le milieu du football. « Le plus beau cadeau que l'on puisse faire dans la vie est d'aider quelqu'un qui se trouve dans la souffrance, confie Kampos. Certains arrivent dans mon association avec un parcours douloureux qui ne peut que t'émouvoir. Ils vivent dans la précarité, sans repère, et sont désespérés. J'essaye de leur apporter une aide footballistique mais aussi sociale via l'aide d'un avocat sensibilisé par mon travail. »
Arrivé de Côte d'Ivoire en bateau le mois dernier, Youssef Diallo (17 ans) aspire ainsi à vivre du foot. « L'avenir de ma famille est entre mes pieds (sic), déclare celui qui vit à Saint-Denis, chez une tutrice. Mis à part les entraînements, je reste tout le temps à la maison car j'ai peur d'être attrapé par la police. »
A ses côtés, Jean-Hugues Ateba (35 ans), l'ancien défenseur de Nantes et du PSG, cherche, lui, un dernier challenge après son passage la saison dernière à l'ACBB, alors en CFA 2. « C'est difficile de rester insensible à la vie de ces gamins, avoue-t-il. Mais que faut-il faire ? Les renvoyer chez eux ? Non, il faut essayer de les aider même si la tâche reste ardue. » L'espoir de (re)trouver un club existe pourtant. Cette saison, plusieurs joueurs passés par l'association ont trouvé un point de chute, comme Olivier Boumale (Panathinaïkos, D 1 grecque), Abdel Diarra (Antalyaspor, D 1 turque) ou Devis Epassy Mboka, gardien remplaçant à Avranches (Nat.). « J'ai été agréablement surpris par la qualité des joueurs et du coach, indique le gardien de 23 ans passés par les réserves de Rennes et Lorient. Il règne une superambiance. C'est génial de voir de telles initiatives exister ! »