SOUVENIRS & NOSTALGIE. Balir Haouache, la dernière cartouche de Carhaix
27 septembre 2016. Au stade Charles Pinson, ce samedi soir, en nocturne, Balir Haouache, 20 ans, a crévé l'écran face au Châteaulin FC, a 4ème tour de la coupe de France (0-2). Une technique irréprochable en mouvement dans les périmètres restraint de jeu, sans égal en promotion d'honneur, une capacité à se défaire d'un marquage serré de trois adversaires en trouvant une solution propre, le Francilien, transfuge du UJA Maccabi, est arrivé à Carhaix dans l'ambition de construire un projet sur trois ans. Repéré par le manager général carhaisien, Jean-Luc Briand, qui le surnomme affectueusement " son petit Benarfa", lors d'un match entre la Breizh Academy et l'US Concarneau B, il l'a convaincu de quitter la région parisienne pour jouer en Centre-Bretagne. Un destin toute proportion gardée à Riyad Mahrez, qui avait fait le même chemin de Sarcelles (PH) au Quimper Cornouaille FC (CFA/DSE), à ses 18 ans. Il ne le cache pas. Son ambition à moyen terme serait de goûter à la CFA/CFA 2, un tremplin qu'il peut sur ses qualités intrinsèques parfaitement envisagés. Portrait de cette nouvelle pépite des DC Carhaix.
Balir Haouache s'engouffre dans la défense châteaulinoise.
Un des plus beaux compliments qu'on peut recevoir dans la vie provient généralement de ses adversaires car ils ne sont jamais dénués de franchise, ni de sens. Olivier Cornec, le capitaine châteaulinois, 36 ans, presque 20 ans en senior, a aperçu une quantité importante de très bons attaquants régionaux. Forcément, son jugement consent une forte valeur car il est à même de reconnaître un très bon joueur en championnat régional. De suite, à la fin du match, il s'en est allé féliciter spontanément le jeune Balir Haouache. " Très bon match, bravo pour ta mentalité". Une phrase qui renvoie symétriquement à celle de Jean-Claude Collignon, le manager général jeunes du RCS Anderlecht, en Belgique, qui au mondial pupilles de Plomelin, au centre de Plogastel Saint-Germain avait mentionné qu'il n'existe pas de grands joueurs sans un comportement de même accabit.
A chacune de ses prises de balle, Balir Haouache a tenté de secouer cet étau défensif adverse. " C'est vrai. On n'a pas lâché à la fin car il y'avait quelque chose à prendre. Ils étaient un peu plus fort que nous. Tactiquement, ils étaient plus en place. Dès qu'ils perdaient la balle, ils se remettaient direct en place en pressant et ça nous a destabilisés". En lâchant très peu son emprise, malgré quelques fois, une présence éloignée de la surface de vérité, Balir Haouache a ébloui sur ses prises de balles. "Depuis que je suis petit, je sais seulement ce que faire avec quand je l'ai. Dès que je l'ai, je sais ce que je vais faire. Pas avant".
Formé en grande partie au Paris FC et au centre de formation de Paris, cet attaquant vif et technique, génération 1996, revient sur ces années de formation à Paris et explique la différence de niveau entre la Bretagne et Paris. " L'an passé, je m'entraînais avec le groupe de CFA 2 et je jouais en réserve en DSE, l'an dernier. Au centre de formation de Paris et au Paris FC, j'étais avec Sekho Fofana (CS Bastia) , Raphaël Diarra (Bruges), Cheick Keita (Italie). J'espère jouer à un niveau CFA/CFA 2. Pour l'instant, nous sommes sur un bon projet aux DC Carhaix sur trois ans. Je ne veux pas rester en PH et j'espère monter avec Carhaix. Je ne ferme pas la porte. Mon objectif personnel est fixé en 15-20 buts. Le niveau en Bretagne est largement plus technique qu'en région parisienne. Le jeu est plus posé. Par contre, Paris, c'est très physique. C'est plus facile à jouer. Il y'a moins de contact, moins de physique. Jean-Luc Briand m'a contacté. Yannick Salomon, Breizh Academy, m'a proposé un projet relayé par Jean-Luc Briand. J'avais d'autres contacts en D2 Tunisienne. L'environnement ne m'avait pas accroché"
Comme à son habitude, les DC Carhaix ont réalisé un sacré coup en attirant ce joueur francilien dôté d'une excellente mentalité. Il se plaît en Centre-Bretagne en conciliant football et travail. Le club du Poher se prouve qu'il est capable de rebondir après les tourments des dernières saisons. Avec l'ambition d'un projet sur cinq ans, coordonné par Charles-Edouard Coridon, Carhaix passe les paliers pour espérer retrouver le haut-niveau régional.
Christophe Marchand