Le 15/05/2023

Le Gourin FC décroche la lune avec cette accession historique en R2 face à Quéven

17h33, ce dimanche, le coup de sifflet final de l'arbitre lorientais, Benoît Rumeur, retentit et libéra une joie immense locale, contenue pendant 95 minutes, pour le Gourin FC face au CS Quéven, au stade Emile Le Gall. Dans ce dernier assaut de la saison, qui avait valeur de dernière journée de cette poule L de R3, mais aussi de finale entre les deux premiers du championnat, Gourin a vécu un moment historique, depuis sa fusion entre la Jeanne d'Arc et les Chasseurs, en 1994, une accession en R2 et un titre de champion. 29 ans d'attente pour une joie indescriptible, il y'a eu de tout, des poings levés, des cris, des embrassades, des larmes, une ruée d'enfants de l'école de football sur le terrain.... C'est aussi, avec le recul d'un jour supplémentaire, de prendre conscience de la dimension sociale du football amateur dans ce match, cette finale, qui a accueilli une foule sans comparaison, 377 entrées payantes, 600 spectateurs au bas mot, au complexe du Nouec. Pourtant, à l'arrivée, ce dimanche après-midi, dans la ville presque déserte, pas un chat dans les rues, au centre-ville, mais en bifurquant dans la rue du stade, une marée humaine, peinturlurée et habilée de Jaune et de Vert avant 15h10, et clairsemée ensuite de Rouge et Blanc, quand les supporters du CS Quéven ont débarqué en car. Cette finale en a vraiment été une. Gourin, après un départ " la terre entre les dents", pour reprendre l'expression plouguernéenne du Plobannalécois, Christophe Guéguen, ses anciens coéquipiers, Gwen Jugant, PIerre-Yves Hémon et les Gourinois ont été des chiens affamés, qui semblaient ne pas avoir mangé depuis des jours, dans dix premières minutes de rêve, avec deux grosses situations. Meilleure défense du groupe, très solide, difficile à bouger, Quéven, après cette entame dans les cordes, a contenu cette furia gourinoise, pour donner quelques sueurs froides au public local, mais dans les buts, un des grands bonhommes de cette saison, le portier, Guillaume Brigardis, a tout arrêté et dégagé cette sérénité qu'il ne pouvait rien arriver à Gourin. Ou encore la dernière image de ce match, le rentrant Pierre-Yves Hémon, " Pif" pour son nom de scène, qui feignait de faire une " Ginola", sur le France - Bulgarie de novembre 1993, il retint au dernier moment son pied pour un centre attendu dans la surface de réparation, pour se diriger tel un ailier de rugby, au piquet de corner, pour gratter ses quelques secondes dans ce sablier interminable de la fin de match. Même s'il ne gagnait pas le corner, il gagna le coup de sifflet de l'arbitre, démarche ultime, en fait, de sa course. Gourin explosait, pouvait enfin lever les bras au ciel, après une compression de tout un match. Ce 0-0 n'était pas une victoire, mais dans l'esprit de tous ces canaris, il valait plus qu'une victoire, celle d'un énorme accomplissement collectif. " C'est un miracle, notre montée, dans nos conditions d'entraînement", relevait même après le match, Arnaud Collobert, adjoint de Yann Le Poulichet. Aussi symbolique, cette étreinte prolongée entre les deux pierres angulaires de ce club, François Pochat, président de l'école de football de la Jeanne d'Arc en 1994 et Thierry Rivoal, président de l'école de football des chasseurs en 1993, avant fusion. Le Gourin FC passe un cap historique en montant en R2.

Légende: Au bout de 95 minutes de combat intense, le Gourin FC est en R2, pour la première fois de son histoire.

L'image de ce match a été cette entame fantastique gourinoise. Gourin était prêt à disputer cette finale à 15h39, heure du coup d'envoi du match. A 15h47, le CS Quéven aurait pu être mené 2-0 sans qu'il n'y ait rien à dire. Aux faux airs de Marc Labat, dans une finale de coupe Gonidec entre Châteaulin et la Stella Maris, à Langolen, Yann Le Poulichet était ce joueur spécial, qui pouvait en une accélération changer la face de ce match. 

Dès la 2ème minute, il passa en revue deux adversaires, dont l'excellent stoppeur, Moubinou Mandhu, pour adresser un centre parfait bout de ligne, à Benjamin Hémon. Sa tête passa à ras du poteau. Copie conforme, six minutes plus tard, le Spézétois, Thibaut Boulouard dynamita aussi son couloir droit. Le centre était dans la boîte, suffisamment pour éviter la sortie de Ronan Protin, le portier du CS Quéven. Comme un mort de faim, Yann Le Poulichet passa devant son défenseur, mais sa tête aux 6 mètres, passa encore tout près du poteau. Quéven avait eu très chaud, Gourin aussi, à la 12ème minute, quand l'avant-centre de ... 17 ans, Thomas Mabon, filait au but, accorché par le maillot, Thibaut Raoult. Jaune? Rouge? Tout le monde attendait la décision de l'arbitre, finalement simple coup-franc, enroulée premier poteau, de Kévin Jaffredo. 

Heureusement sans conséquence pour Gourin, mais qui montrait aussi toute la qualité de Quéven, dans le jeu combiné, faute de réel point d'appui devant. A 0-0, à la mi-temps, les Vert et Jaune étaient devant et pour l'instant en R2, mais il restait tellement de temps. Yann Le Poulichet sortit la première banderille, à la 49ème minute, captée dans les mains de Ronan Protin. Le match était forcément devenu plus tactique en seconde période, entre une équipe gourinoise, qui restait solide et compact, jouant manifestement le contre, et Quéven, forcé à faire le jeu pour aller chercher une victoire, condition unique à une montée en R2. 

Encore peu concerné dans les arrêts directs, Guillaume Brigardis maintenait Gourin dans ce 0-0, en étant extrêmement vigilant et couvrant bien son premier poteau, quand l'attaquant Thomas Mabon avait faussé compagnie à la paire défensive très complémentaire, Aymeric Serbon/Florian Le Bris (66'). Gourin avait également une balle en or d'1-0, quand Thibaut Boulouard, un des tous meilleurs pour jouer de ce jeu de corps, pour amadouer son défenseur latéral, berné dans sa sortie d'anticipation. Il centrait encore à la perfection. Ca y'est! Le premier but était enfin là avant l'attaque de ce dernier quart d'heure. Seul aux 6 mètres, Pierre Le Poulichet frappa sa tête directement, en ne l'inclinant pas. Direct sur le portier quévenois (74'). Toujours ce 0-0 crispant pour les locaux.

Il était écrit que cette montée se jouerait jusqu'à la dernière minute, à la dernière seconde. Quéven faisait passer une dernière sueur froide, avec le rentrant Simon Le Mentec, sa frappe des 25 mètres prit la bonne trajectoire, puissante et sous la barre de Guillaume Brigardis, mais le gardien gourinois se détendait pour la sauver en corner (83').

Dans les arrêts de jeu, les sorties d'Alban Orvan faisaient gagner des précieux " Yards", pardon des mètres. Yann Le Poulichet gelait la balle, dans les angles morts du terrain, avec 80 mètres à remonter pour l'adversaire, tout comme Pierre-Yves Hémon sur la dernière action narrée plus tôt qui arrivait à son poteau de corner, comme un appel en terre promise. 17h33, après six minutes d'arrêt de jeu, Gourin pouvait exploser de joie, mathématiquement, avec 41 points, Gourin était sacré champion de cette poule L de R3, un point devant Guidel et deux devant Quéven.

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